Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Jirou attrapa la veste que Denki lui tendit tout en lui jetant un regard profond, peinée par la situation. Les mains de la jeune fille, frigorifiées, évitaient de rentrer en contact avec le sol sale, tandis qu'elle faisait tout pour se coller encore un peu plus à son ami. De peur ou de froid ? Elle ne savait pas trop, elle n'en pouvait tout simplement plus et voulait juste partir d'ici. La panique avait pris possession de son être, mais elle faisait tout pour ne pas le montrer à son camarade de classe, qui n'était pas dans un meilleur état qu'elle.
Son petit corps frissonna pour la centième fois, tandis qu'elle enfilait l'habit du jeune garçon après lui avoir offert un sourire dans l'espoir de le rassurer. Oui, tout était mieux ainsi. Tenter de faire comme si tout allait bien n'était pas si difficile que ça, mais elle ne pouvait empêcher son regard curieux de vagabonder de temps en temps vers les milliers de cadavres brûlés qui se trouvaient près d'eux. Même en se bouchant le nez, l'odeur parvenait toujours jusqu'à ce dernier, l'empêchant de réfléchir correctement et de se concentrer. C'était horrible et les deux amis souhaitaient que tout s'arrête. L'humidité, elle, ne faisait qu'empirer les choses, renforçant l'émanation déjà déplaisante et repoussante au plus haut point.
Denki, de son côté, était paralysé par la peur. Il fixait les corps face à lui sans rien dire, sans oser réagir et ses yeux remplis de larmes traitresses peinaient Jirou comme jamais auparavant. Elle ne pouvait rien faire pour l'aider et se contentait de rester immobile, la tête penchée. Normalement, elle aurait tout fait pour le voir sourire. Il était peut-être en train de s'adapter à la situation. Bon, en fait, elle aurait bien voulu savoir à quoi il pensait. Elle n'était pas en état de le rassurer, car elle était tout autant perdue que lui à ce niveau-là. La jeune fille joua avec ses boucles d'oreilles pendant de longues minutes avant de se décider à se lever. S'ils restaient trop longtemps ici, ils finiraient par crever, c'était certain.
─ Jirou, est-ce qu'on va finir comme ces cadavres ? lui demanda le blond d'une voix morne et inhabituelle.
Ses mains tremblaient d'une étrange façon et son visage était crispé lorsqu'il lui dit cela. Un frisson déchira Jirou de l'intérieur.
─ Je ne sais pas, Denki, lui répondit-elle sans montrer d'émotion particulière, trop dépitée pour pleurer. Ouais, j'en sais rien et c'est bien ça le problème. J'ai trop peur de crever, là. J'ai encore trop de choses à faire et je peux pas abandonner ainsi. Tu imagines ? J'suis même pas devenue musicienne et mes parents sont même pas au courant que j'ai décroché un contrat avec une agence. J'ai même pas eu le temps de leur dire ! Même Momo ne le sait pas !