Chapitre 18

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Danger (n.f.) : Situation qui présente un risque plus ou moins important pour quelqu'un.

La nuit enveloppe la ville comme une couverture bienveillante. Nous attendons dans la voiture le signal en silence, concentrés sur notre mission future. Je m'apprête à dérouler une nouvelle fois le plan dans ma tête quand un rai de lumière m'arrive en plein dans les yeux. Trois fois l'opération se répète, la voix est libre. Je sors de la voiture en prenant garde à ne pas faire de bruit et Martin fait de même. Je rabats ma capuche jusqu'à mes yeux, glissant consciencieusement mes mèches blondes à l'intérieur. Je vérifie que j'ai accès facilement à mon arme et je me dirige vers les hangars. Pas besoin de dire un seul mot, le brun me suit de près, je peux sentir sa respiration rapide derrière moi, comme au bon vieux temps. J'ai l'impression de revenir des années en arrière, alors que notre duo était envoyé faire tous genres de mission, car un regard, une pensée, et on se comprenait. Pas besoin de parler pendant des heures, le regard ne ment pas.

En quelques pas nous arrivons à l'ombre des hangars où l'atmosphère est soudain plus pesante et plus oppressante. Par réflexe, je glisse ma main dans ma poche, et les battements de mon cœur s'apaisent légèrement au contact du métal de mon arme. On est bien préparés. Notre plan est solide. Il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Une voix masculine, crissant comme du gravier sous les pneus d'une voiture, nous interpelle :

- Identifiez-vous !

- Nathanaël Lebrun.

- Martin Castand. Nous avions rendez-vous pour parler affaire.

- Je vois. Répond la voix qui se rapproche de nous.

Un « clic » retentit dans l'allée, et un hangar sur notre droite s'illumine. Un seul homme se tient contre l'embrasure de la porte, ses bras croisés et ses yeux clairs posés sur nous, dans une expression indéchiffrable. Il passe sa main dans sa barbe rousse, profitant de sa position de supériorité pour pouvoir nous faire attendre. Ses cheveux sont courts, laissant apparaître un tatouage à la base de son cou musclé. Malgré ça, il n'a pas l'air d'être très courageux, et n'a pas poussé jusqu'à nous provoquer.

- Entrez, que l'on parle affaires.

Il nous fait un signe de main rapide avant de s'engouffrer dans le hangar, et nous le suivons, sur nos gardes. Il nous montre une caisse en taule qui sert de table et quelques sièges en plastique autour, dans lesquels nous prenons place. Je trouve tout ça trop facile. Un seul homme ? C'est étrange. A l'intérieur l'air a une odeur marquée de moisissure, et je fronce le nez alors que des relents de pourriture me parviennent. Seule la zone près de l'entrée est illuminée, et je n'arrive à rien distinguer dans la pénombre.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Vous n'avez pas précisé la nature de votre demande au téléphone, et vous n'êtes pas sans savoir que nous offrons plusieurs ... Services.

- On n'est pas totalement sûrs par rapport au prix, Marton commence, essayant de gagner du temps.

Je comprends sa manœuvre et je les laisse discuter alors que je sors de ma poche un mini laser rouge, que l'homme n'a pas remarqué. J'inspecte du mieux que je peux les environs, essayant de détecter n'importe quelle autre présence humaine autour de nous, mais je dois me rendre à l'évidence : il est bien seul dans ce hangar. Je me lève brusquement, imité par Martin à l'instant même où mes fesses se décollent du plastique de la chaise et je sors mon arme alors que le brun immobilise l'homme, tout en l'empêchant de crier à l'aide.

- Où est Alesio Barese ? je gronde d'une voix menaçante.

Une étincelle de terreur passe dans ses yeux alors qu'il secoue la tête, et je souffle en me rapprochant de lui.

Ton coeur au bout des doigtsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant