Cocon (n.m.) :expression imagée représentant un havre de paix, où l'on se sent bien et ensécurité.
Les pneus de la voiture envoient voler quelques graviers alors que nous nous engageons dans l'allée soigneusement entretenue. Je souris en sentant la fraîcheur familière que procure l'ombre des grands chênes de part et d'autre de l'allée. Cette maison est une des rares où je me sens chez moi même si ma famille n'y est pas. Car Monique fait partie de ma famille, comme Martin, Tom et Steph.
- Mes lapins ! Qu'est ce que vous m'aviez manqué ! s'écrie une voix féminine dans mon dos.
- Content de te revoir Monique ! je lui réponds alors qu'elle me prend dans ses bras comme quand j'étais petit.
- Vous êtes tous là ! Oh mais je n'ai rien préparé à manger, il fallait prévenir plus tôt que ce matin, les enfants !
- On est désolés. Dit doucement Tom en baissant les yeux.
J'éclate de rire sous le regard réprobateur de mes amis. Ils ne changeront jamais, et elle non plus. J'ai l'impression de nous voir de retour en enfance, quand on se faisait gronder pour avoir taché nos pantalons.
- Et vous m'avez emmené un nouveau ! Quel beau spécimen, tu as bon goût Nathanaël !
Je me sens rougir immédiatement, gêné, avant qu'une pensée ne me traverse l'esprit :
- Mais comment tu ...
- Il se cache derrière toi comme si tu étais son rempart pour toutes les épreuves de la vie, et ça, crois-moi, ça ne trompe pas. Comment tu t'appelles, mon lapin ?
- Alessio Barese, Madame.
- Ah non ! s'énerve la vieille dame sous nos regards amusés. Surtout pas de « madame », ni de « vous », tu m'appelles Monique et tu me tutoies, un point c'est tout ! Ou tu as le droit de m'appeler Mamie, aussi.
- Nous aussi, on a le droit ? intervient Steph, une lueur espiègle au fond de ses yeux.
- Non, arrêtez tout de suite de vous moquer de moi ! Allez, on se dépêche, vous avez les chambres habituelles, Alessio, ça te va de partager ta chambre avec Nathanaël ? Ils ne m'ont pas prévenu qu'ils emmenaient une autre personne, alors je n'ai pas préparé de chambre supplémentaire.
- Non, ça va très bien, merci Ma ... Monique.
Je lui souris doucement et je l'aide à marcher jusqu'à la maison, de telle sorte qu'il s'appuie le moins possible sur sa cheville. Nous traversons la grande cuisine sous ses yeux émerveillés, le long couloir au parquet craquant, et je m'arrête au bas des escaliers.
- Ma chambre est au deuxième étage, en face de celle de Martin. Tom et Stéphanie sont au troisième étage, tu veux que je te porte jusqu'en haut ? Je t'apporterais à manger, et Monique comprendra que tu ne sois pas en état de descendre pour l'instant.
Il hoche la tête sans dire un mot, un air de profonde gratitude dessiné par son beau visage. Il a l'air enfin apaisé, comme s'il savait qu'il est en sécurité ici, quoi qu'il se passe à l'extérieur. Je le porte jusqu'au deuxième étage, et je lui montre la chambre de Martin avant de montrer la mienne.
Les mêmes posters de groupes de Rock décorent toujours les murs bleus de la pièce, et une multitude de photos de nous quatre est collée sur la porte. Pas un seul pan de mur est libre, et je souris, heureux de me retrouver là. Martin a toujours aimé décorer ses murs, mais il ne voulait le faire qu'ici, car il n'y a qu'ici qu'il se sente chez lui, à sa place. Nous ressortons et j'amène Alessio dans ma chambre, beaucoup moins personnelle. Les murs sont d'un vert forêt qui m'a toujours apaisé, et quatre cadres photos sont déposés soigneusement sur une étagère de la petite bibliothèque en bois sombre. Une photo représente ma famille alors que nous sommes au bord de la mer, et Martin est avec nous. Deux autres photos nous représentent tous les quatre, à faire je ne sais quelle activité, et la dernière photo est la plus chère à mes yeux. Monique avait invité ma famille pour un week-end, étant donné que je suis le seul de la bande à vivre avec ma famille biologique et à en être proche, en plus de Tom, Martin et Steph. Et nous sourions tous les neuf à la caméra, éblouis par le soleil mais profondément heureux. Je souris en la regardant, et la voix d'Alessio, douce et timide, me fait sursauter :
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Ton coeur au bout des doigts
RomanceDeux hommes, deux mondes, deux langages. L'un est pianiste, maladroit avec les mots, détestant tout ceux qui arrivent à les manier. L'autre est journaliste, convaincu que la musique est un art inutile, n'ayant jamais envisagé d'en écouter pour le pl...