CHAPITRE XI

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WYATT

La nuit est tombée depuis quelques heures, c'est le moment idéal pour entrer dans une des banques de sang de la ville. Voler des poches de sang n'est pas chose compliquée, nous demeurons silencieux et invisibles aux yeux des humains. Je tends les bras vers le ciel puis soupir, mon corps est meurtri par la fatigue, mais l'excitation brûle mon corps. Je manque cruellement d'exercice et rien ne vaut une sortie nocturne pour remédier à ça.

Les cheveux tressés et attachés en un chignon, Rosalie hume l'air à la recherche d'une odeur inhabituelle. Aujourd'hui c'est à notre tour de faire notre stock de sang, activité banale pour notre clan.

— La vieille femme est encore là, murmure la rousse.

— Possibilité de l'éviter ?

Elle secoue la tête.

— Cette banque de sang est devenue trop dangereuse, il va falloir opter pour une autre.

— Il serait plus sage d'aller dans une autre ville.

— On en discutera avec Delhia en rentrant.

Nous demeurons silencieux durant quelques minutes guettant le moindre bruit. Le coeur de la vieille femme bat la chamade, des conversations banales résonnent dans mes oreilles ainsi que d'autres bruits ordinaires. Avec le temps on s'habitue à notre ouïe fine et la contrôle devient plus aisé.

Je me redresse en entendant des pas précipités semblables à ceux d'un vampire. N'importe lequel d'entre nous est susceptible de reconnaître la course d'un être immortel. Mon regard croise celui de Rosalie, ses jolies pupilles vertes prennent une teinte rubis. Une odeur inconnue remonte jusqu'à nous cependant elle correspond bien à celui d'un vampire.

— Qu'est-ce qu'on fait ?

— On y va.

Nous suivons la trace de cet inconnu veillant à ne faire aucun mouvement susceptible de l'attirer à nous. Aussi gracieuse qu'une ballerine, Rosalie se camoufle derrière un arbre d'un parc dans lequel des humains se baladent.

— Un nouveau-né ? demande-t-elle.

— Impossible.

Mon amie reprend un aspect plus humain puis s'engage sur le chemin. Elle tente de faire bonne figure cependant les effluves humains nous encercle aussitôt. Cette odeur délicieuse est sur le point de me faire craquer, mais Rosalie attrape fermement mon bras. Je reporte mon attention sur la proie afin de ne pas laisser mes instincts vampirique prendre le dessus. Malgré nos années d'expérience, il est toujours difficile de résister à l'appel du sang.

Rosalie et moi prenons deux directions différentes afin de mieux le coincer. Nous essayons de suivre son odeur, mais visiblement celui-ci sait parfaitement se fondre dans la masse. L'odeur humaine est si puissante que j'en ai le vertige. Mes yeux prennent une teinte rouge, je me mords la lèvre afin de garder le contrôle. J'accélère la cadence tout en observant les personnes autour de moi. Il serait aisé d'attirer un humain et boire son sang à l'abris des regards.

— Wyatt !

Rosalie fait de nouveau irruption.

— Nous pouvons le coincer, mais j'ai besoin de toi.

AVALON - L'éveil [Partie 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant