CHAPITRE XXIII

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WYATT

La maison de mon enfance et adolescence est l'endroit que je déteste le plus au monde pourtant je me retrouve face à cette demeure peuplée de souvenirs. Les herbes envahissent le terrain et la peinture blanche autrefois immaculée est désormais peuplé de tâches sombres. Le grand balcon magnifique auparavant est sur le point de s'écrouler. Il est clair que ma maison d'autrefois est à l'abandon depuis la mort de mon père.

J'enjambe les grandes herbes entourant la propriété puis pénètre dans la maison. Le sol en carrelage est fissuré à certains endroits. Je marche dans l'entrée qui comporte encore quelques vieux meubles. L'endroit empeste l'humidité et la vieillesse accompagné d'une petite touche de cognac appartenant au passé.

Je pousse la double portes menant au grand salon dans lequel maman prenait le thé en compagnie de ses amies. Les fauteuils auraient besoin d'un bon nettoyage, mais je doute qu'un produit fasse des miracles sur les tâches. La vieille table en verre est brisée ce qui m'attriste car elle appartenait à maman et y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Un superbe portrait d'elle est accroché au dessus de la cheminée. Elle porte une élégante robe datant du début du dix-neuvième siècle. Une inscription est gravée sur les bordures du cadre comportant l'inscription :

Adélaïde Howel 

Son sourire est lumineux me rappelant les douceurs qu'elle murmurait dans mon oreille. Je suis heureux de constater que je me souviens parfaitement de son visage malgré toutes ces années. Je quitte le salon pour me rendre dans la salle de réception. La table comporte douze places comme le voulait mon père pour recevoir le plus de monde possible. Un vieux bouquet de fleurs fanés est encore dans son vase et la table est dressée. On pourrait croire que ma mère descendrait les escaliers dans une belle robe de soirée et que mon père se lancerait dans un grand discours interminable.

Je passe rapidement par la cuisine qui semble bloqué dans le temps. Des casseroles sont posées sur la vieille gazinière ne fonctionnant certainement plus ainsi que des plats en verres sur le plan de travail. Personne n'est revenu depuis tout ce temps ! Pourquoi Diable la ville ne s'est-elle pas occupée de raser ce terrain et le revendre ?

Après une brève balade dans la véranda, je décide de me rendre à l'étage regroupant le plus de souvenirs. Je suis étonné de constater que la maison comporte encore les objets de valeurs. Personne ne veut entrer dans la propriété maudite des Howel. Après tout une famille complète morte ne donne pas envie. Je monte les marches avec une certaine crainte puis me retrouver face aux différentes portes menant aux chambres ainsi qu'à la salle de bains. La rambarde est rouillée à cause des différentes fuites et ne semble pas très stable.

J'ouvre la première porte à ma gauche puis découvre la salle de bains. C'est la pièce la plus sale de la propriété. La baignoire est remplie d'une eau verdâtre contenant probablement des millions de bactéries. Le lavabo n'est pas mieux ce qui me pousse à me questionner sur la vie de mon paternel après ma mort. Est-ce qu'il était malheureux ? Un homme comme lui n'éprouve pas le moindre sentiment, cela serait étonnant qu'il laisse sa précieuse maison dépérir de cette façon.

Je quitte la salle de bains avec les yeux écarquillés d'horreur. Je pousse une nouvelle porte menant cette fois à l'atelier de peinture de ma mère. Elle adorait peindre et profitait des absences de mon père pour se réfugier dans cette pièce et y restait des heures. Je n'avais pas le droit de m'y rendre. Quelques toiles sont accrochées sur les murs mettant en avant l'unique même visage. Le mien. Je découvre une petite peinture de moi encore bébé et une autre me montrant plus vieux. Malheureusement aucune de ces œuvres ne montrent mon visage adulte ou adolescent.

AVALON - L'éveil [Partie 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant