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« t'as plus de coeur ou quoi ? » ________________________
je commençais un peu à fatiguer mais je gardais tout de même le sourire histoire de faire plaisir à vincent et me barrer le plus rapidement possible.
- c'est fini, merci kylian, me dit celui-ci.
je quitte ma position actuelle et vais rejoindre les gars qui avaient l'air de bien rire en attendant leur tour.
- leo c'est à toi, dis-je à l'argentin.
il me tape gentiment le bras et cède sa place à côté de marco qui racontait sa vie.
- marco ferme-la, on s'en fout de ta cam' de merde, rigole presnel. fumer tue mon pote.
- vivre aussi, ajoute angel dans le plus grand des calmes.
- premiers mots qu'il dit en français depuis qu'il est arrivé ici et c'est du damso, c'est n'importe quoi, commente layvin mort de rire.
on finit tous par le suivre, se foutant ouvertement de la gueule de di maria qui nous insulte.
c'est vrai que les sud-américains ne font pas vraiment d'effort pour apprendre le français mais si on les force un peu ils se débrouillent pas mal.
- hijo de puta, lâche-t-il.
- en français ça donne quoi ? dis-je en rigolant.
il me frappe le torse et je m'étouffe avec mes propres rires une fois de plus. ce mec est complètement fou.
je réussis à me calmer et les autres continuent de vanner angel qui se défend comme il peut.
de brams on est quel jour aujourd'hui ?
à brams le jour d'aller soulever ta soeur, pourquoi ?
de brams j'vais t'enculer, attends ce soir j'vais te faire la misère fils de va
je ris et verrouille mon téléphone.
anna appelle les numéros allant de un à dix donc keylor, thiago, presnel, thilo, marqui, marco, moi, leandro, edi, et pour finir neymar pour tourner une vidéo pour la chaîne youtube du club.
on a ensuite séparé le groupe de dix en deux pour qu'on soit moins nombreux dans chaque plateau et mieux organisé.
- eh kyky, dit ney en entourant ma nuque de son bras. ce soir on va au restau, tu viens ?
- j'peux pas désolé, je lui dit en tapant légèrement son dos. une prochaine fois.
on s'installe sur les canapés et le tournage commence.
la journée risque d'être longue.
-
- c'est bien, continuez à vous battre, crie bilel de la cuisine, en attendant je mange tous vos poulets !
je me sépare de ma mini bagarre avec brams et cours dans la cuisine avant que bilel s'en prenne à notre dîner.
- bouge de là toi, le pousse le guinéen.
- eh, commence pas, le préviens le marocain.
bilel et brams sont mes meilleurs amis depuis tout petit. on a vécu dans le même bâtiment à bondy et on allait à la même école.
c'est mes frères de toujours. je m'étais promis que si je perçais dans le foot, je les aiderai et ferai en sorte qu'ils aient la vie qu'on a toujours rêvé étant petit, et je crois avoir bien réussi.
- faut trop que je retrouve la thaïlandaise de la dernière fois, dit brams, j'ai besoin d'un massage et ses mains étaient bien douces.
- moi j'ai juste à demander à ma femme si j'veux un massage, sourit bilel en mangeant son poulet, les bienfaits du mariage sont trop gang.
- elle est toujours pas enceinte elle ? je demande en trempant mon poulet dans la sauce barbecue.
- bah nan mdr, qui veut porter l'enfant de ce con ? rigole brams, son gros nez là.
- ta gueule, rigole à son tour le marocain, au moins j'ai des beaux yeux.
il ouvre grand les yeux et se rapproche de nos visages pour qu'on puisse y admirer leur couleur bleuté.
- c'est bon frère, ça fait vingt deux ans que j'vois ta gueule. je sais quelle couleur ont tes yeux, je le pousse en rigolant.
- tout ça pour dire que ibrahim est un gros rageux, il ajoute.
- m'appelle pas comme ça ! crie brams.
- pourquoi t'assumes pas ton blaze,je rigole. baltringue va.
- eh m-
il se fait couper par le claquement de la porte d'entrée. quelques secondes plus tard, kendra fait son apparition dans la cuisine.
elle avait l'air d'avoir pleuré, ses joues étaient roses et ses cils humides.
elle nous regarde gênée et lâche un « bonsoir » avant d'aller s'enfermer dans sa chambre.
- depuis quand tes putes sont fraîches ? me questionne bilel.
- c'est la meuf que j'héberge sale con, dis-je d'un air détaché.
- elle est belle hein, ajoute brams, pourquoi elle pleure ?
- je sais pas et j'm'en fous, j'hausse les épaules. c'est pas mon problème.
- tu vas pas la laisser comme ça quand même ? me demande le maghrébin.
- pourquoi pas ? déjà qu'elle vit ici j'dis rien alors que j'étais contre, elle va pas me casser les couilles avec ses histoires.
- t'es un gros bâtard, rigole brams. t'as plus de coeur ou quoi ?
pour seule réponse je ris. un rire plein d'amertume.
parce qu'à force, je me demande s'il ne va pas finir par me lâcher à force d'être aussi sombre.
••••••• les prochains chapitres qui arrivent sont mes préfèrés, j'espère qu'ils vous plairont merci pour les 1k talya
