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« on sait pas de quoi est fait demain » _______________________
j'avais déposé khalil chez mes parents pour qu'il puisse traîner avec ethan en attendant que sa mère les rejoigne puis j'ai roulé comme un fou jusqu'au 19ème.
le code de la route n'était absolument pas mon problème et la manière dont je me garais non plus.
quand je sors de ma bentley, je trouve trois voitures de police et deux ambulances.
j'aperçois au loin celle de brice. je cours vers celle-ci et le trouve à l'intérieur en train de consoler nella qui était en larmes.
- y'a quoi ? je demande, inquiet.
brice me fixe d'un regard vide sans dire un mot alors que les pleurs de nella redoublent.
- quoi putain ? m'énervais-je face à son silence.
- crie pas, il dit, on a juste vu des choses horribles, alors s'te plait kylian, ne descends pas.
je le fixe droit dans les yeux essayant de décrypter quelque chose dans son regard mais je ne vois que de la tristesse.
- j'y vais, je lâche avant de tourner les talons.
j'ai à peine le temps de l'entendre crier mon nom que je me faufile entre les policiers et cours jusqu'au parking sous terrain.
j'allais continuer ma course à l'entente d'agitation mais stoppe tout mouvement et reste figé sur place en voyant une grosse flaque de sang au sol.
j'avance à reculons vers le bruit, le coeur battant à cent à l'heure.
je sais pas ce que je vais trouver et ça me fait encore plus flipper d'être dans une scène digne de murder.
une dizaine d'urgentistes me bousculent et partent en courant avec une civière tandis que la police inspectait les lieux.
je reconnais rapidement chris et le reste de la bande ainsi que bilel. ce dernier se précipite vers moi et sans que je m'y attende, il me serre dans ses bras.
je reste surpris mais reserre l'étreinte, m'imaginant un tas de scénarios.
- dis-moi qu'elle est pas morte bilel.
il ne répond pas et renifle contre mon épaule.
- bilel réponds-moi s'il te plait, je sens mon coeur se serrer.
- brams s'est pris une balle pour protéger kendra, il lâche, c'est lui qu'ils ont emmené sur la civière...
mon corps avec reçu comme un putain d'électro-choc.
bilel continuait de pleurer sur mon épaule et je fixais la flaque de sang sur le sol sans dire un mot.
je réagissais plus, j'étais incapable de faire quoi que ce soit.
riadh était venu récupérer bilel et chris me chuchotait à l'oreille que brams allait s'en sortir et que s'il s'était pris une balle dans la côte c'était pour moi.
moi, moi, toujours et encore moi...
il m'attrape le bras, me tire hors du parking et me traîne jusqu'à l'ambulance.
- ta princesse est là, dit-il avant de me laisser devant l'entrée du camion.
nos regards se croisent dans un mouvement lent. nos yeux étaient humides et vides, limite, le petit rayon de lumière avait disparu mais nos coeurs rebattaient à la chamade même si à l'intérieur c'était brisé.
putain, on dirait deux zombies.
je m'attendais à tout sauf à ça comme retrouvaille.
je pensais que j'allais lui sauter dessus et lui dire à quel point elle m'avait manqué, que je m'étais inquiété pour elle. au fond c'est ce que j'aurais voulu faire.
mais à la place de ça, avant de voir une larme s'écraser sur sa joue, j'ai tourné les talons et suis parti le plus loin possible d'elle sans prononcer un mot.
-
j'étais assis depuis plusieurs heures dans la salle d'attente de l'hôpital, les doigts croisés sur mes genoux en train de fixer le sol, le regard complètement vide.
brams et kendra ont tous les deux été hospitalisés au même endroit, et j'avais toujours pas de nouvelles d'eux.
en même temps j'étais seul dans la salle d'attente. brice et nella étaient je-ne-sais-où, les gars et bilel sont au commissariat pour témoigner et mes parents ne devraient pas tarder à arriver avec aline et khalil.
j'appréhendais les confrontations, mais celle que je redoutais le plus c'était celle avec brams.
je relève doucement la tête et souris faiblement à ma mère qui vient vers moi, un sachet starbucks à la main.
- j'ai pas faim.
- mange, insiste-t-elle, t'en as plus besoin que tu le crois.
j'attrape le sachet mais n'y touche pas tandis qu'elle s'installe à mes cotés.
- les médecins l'ont opéré, elle dit, il est dans un coma artificiel, je suis sûre qu'il va s'en sortir.
- imagine si il était mort, je dis, on serait partí sur une dispute maman. imagine juste.
j'avais le coeur tellement lourd que j'avais l'impression qu'il allait lâcher.
je laisse tomber ma tête sur ses cuisses. une larme coule sur ma joue qu'elle essuie avec son doigt.
- on sait pas de quoi est fait demain, elle dit doucement, c'est pour ça qu'il faut apprendre à pardonner, surtout quand ça touche les personnes qu'on aime le plus.
j'hoche la tête puis la remercie d'être aussi présente pour moi.
apres tout, s'il y a bien quelqu'un qui sera toujours là pour moi, c'est ma maman.
••••••••• j'suis sûre que personne s'attendait à ça ptdrr vos avis ?
