onze.

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kylian mbappé
bondy, 23h59

« ça tue »___________________

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« ça tue »
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je me gare à l'abris des regards et sors de ma range rover, casquette et capuche vissées sur la tête puis marche en direction du city, blanka de pnl aux oreilles.

je passe la petite barrière et me dirige vers chris qui m'attendait sur le tourniquet, un joint à la main.

- jamais ponctuel hein, me lâche-t-il, un léger sourire en coin.

- tu m'connais, je souris et le tchek.

je m'installe à côté de lui et observe l'endroit où j'ai grandi, vécu de ma passion et surtout fait des bêtises, avec nostalgie. bondy est vraiment une ville magique et surtout remplie de rêves pleins la tête.

- ça va comment en ce moment ? je lui demande.

- tout va bien. les petits passent leur journée dans le nouveau stade et les darons manquent de rien. tu leur enlèves un gros poids des épaules kylian. ils te mettent dans leurs prières et te sont reconnaissants à mort.

je suis content de savoir que mon aide fait plaisir aux gens de ma ville. elle a une place particulière dans mon coeur et je sais à quel point la galère peut rendre un quotidien difficile quand on a des enfants et des factures à payer. alors donner quelques coups de mains à ces personnes qui m'ont vues grandir me fait le plus grand bien parce qu'ils le méritent.

- j'suis content alors. et toi ça va comment ?

- ça bouge pas on est toujours là, il tire sur son joint. tu m'as appelé pour ta cam' donc tiens.

il me tend deux sachets d'herbes, je le remercie et les range dans ma poche. je lui tends plusieurs billets qu'il prend sans broncher puis le tchek avant de remonter dans ma voiture.

je remets la musique dans mes airpods et démarre. j'ai donné rendez-vous à marco devant chez lui pour qu'il récupère une partie de son herbe que je me casse le cul à aller chercher tous les mois en banlieue.

- tu l'as ? il demande quand il me voit me garer sur son allée.

- ouais, je lui tends le sachet et il l'attrape en me remerciant, fais attention.

- t'inquiète, me sourit l'italien. la prochaine fois je viens avec toi.

- ça fait deux ans que tu m'dis ça et t'as jamais mis un pied là-bas, je ris. et puis t'as mam's et younis sur tes côtes depuis mars, ils attendent le maillot dédicacé, t'abuses.

- j'te fais ça pour la prochaine fois, il me tape gentiment l'épaule. rentre bien kyky, bonne nuit.

- bonne nuit marco.

il retourne chez lui puis je prends la route pour le seizième. une fois devant chez moi, je me gare et monte à mon appartement. je me rends dans mon balcon et prépare mon joint.

je regarde la ville s'endormir dans le silence, la fumée qui s'envole dans le ciel. c'est dangereux et déconseillé dans mon cas mais ça m'aide à ne pas perdre le contrôle de ma vie, et surtout de moi-même.

on vit dans un monde de merde, j'ai l'impression que rien ne va. tout le monde est malheureux et c'est juste déprimant.

- ça t'arrive souvent de disparaître en pleine nuit comme ça ? me dit une voix dans mon dos.

je me retourne et fais face à kendra qui était appuyée contre la baie vitrée.

- je dois me justifier auprès de toi maintenant ? je réponds en lui tournant le dos.

je recrache la fumée sans lâcher la tour eiffel des yeux. elle s'assoit sur un des transats et remonte ses jambes contre son ventre.

- non mais... tu fais c'que tu veux, elle finit par dire.

je termine mon joint sous son regard insistant.

- t'as jamais vu quelqu'un fumer ?

- ça tue, elle dit calmement.

- y'a pleins d'autres choses qui tuent et personne en fait toute une histoire, je lui réponds.

elle acquiesce silencieusement et je me gratte les yeux, je dois ressembler à un putain de zombie.

- pourquoi tu pleurais la dernière fois ? je demande après quelques minutes de silence.

- je me suis disputé avec mon copain, elle dit doucement.

je regarde l'heure sur mon téléphone, 4h44. plus le temps passe, plus je me couche tard. j'avoue que ces derniers temps j'ai du mal à trouver le sommeil alors quand ça m'arrive, je reste sur mon balcon à regarder paris dormir.

- pourquoi t'es pas resté le petit garçon que m'a décrit ta mère l'autre soir ?

je sais très bien la raison mais c'était beaucoup trop dur à expliquer et à assumer alors je ne réponds pas et hausse simplement les épaules pour ne rien laisser paraître.

- t'aime pas parler de toi, hm ? poursuit-elle. moi aussi, du moins très peu. mais toi ça reste un autre niveau.

- t'analyse bien.

elle sourit légèrement, sûrement dû au ton que j'ai pris avec elle, qui était pour une fois plus calme et doux. mais qu'elle croit pas que ça sera comme ça tous les jours, c'est juste l'effet de la cons', rien d'autre.

et de toute façon, demain cette discussion sera passée aux oubliettes, comme toutes celles qu'on a pu avoir avant.

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talya

911 • kylian mbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant