Chapitre 23 En chute libre

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J'étais allongé sur mon canapé, cela devait faire environ deux semaines qu'Eren m'ignorait, silence radio sur son téléphone malgré mes textos et mes appels, il ne répondait pas à Hange non plus, seul Mikasa savait ce qu'il en était et vu ma relation avec elle, j'étais le connard de l'histoire. En fait, je le savais depuis le début que ça finirait ainsi, mes yeux étaient rivés sur la coloration ambré de mon verre, j'avais choisi mon poison de ce soir, whisky, je devais m'embrouiller l'esprit pour réussir à dormir. Depuis que je m'étais habitué à sa présence dans le lit, je le cherchais, je trouvais les draps glacials, car il dégageait cette chaleur rassurante.

J'étais devenu accro à son odeur dans le lit, à son souffle dans mon cou, à ses baisers sur ma nuque, juste y penser et les larmes montaient dans mes yeux, ma vision se brouilla et je balançai mon verre tout contre le mur, il vola en éclat et le liquide coula le long du mur. J'avais besoin de plus, j'avais besoin de sentir des choses se briser sous mes doigts. Je n'aurais jamais pensé retomber là-dedans, je pris mon portable et l'appelai. Il répondit à la troisième sonneries, il me donna le lieu de rendez-vous, je me changeai dans quelque chose de confortable, un jeans déchiré noir et un sweat-shirt de la même couleur. Je conduisis vers l'usine désaffectée, sortis une batte de Baseball du siège arrière de ma voiture.

Rendu à l'intérieur, je suivis les cris, ma vieille batte en main, je saluai mon oncle Kenny, cette vieille pourriture était très heureuse de me voir, il allait certainement parier sur moi. Je passai dans la foule pour aller voir le dealer qui fut surpris de voir un vieux visage.

- Je suis le prochain, qui est la victime?

- Levi?

- Réponds.

- Tu vois le géant là-bas?

- Tu veux dire celui qui est pas capable de toucher à sa tête tellement ses bras son gros, avec un tatouage chinois qui veut dire poule?

- Oui, c'est lui le prochain.

- Parfait!

La haine bouillait et moi ainsi que l'alcool, je voulais démolir le tas de muscle qui se trouvait de l'autre côté du ring. Un klaxon retentit annonçant la fin du match, les deux étaient bien amochés, c'était ce qui arrivait lorsqu'on ne savait pas se battre.

- AU SUIVANT!!!!

Je rentrai dans l'arène de fortune, je vis le visage de mon adversaire, il souriait surement se disant qu'il allait me démolir. Je te réservais une surprise ma poule, même si ça faisait un baille que je n'avais pas défoncé une gueule, je n'avais pas perdu la main. Dès que la cloche sonna, je le laissai venir à moi. Il n'y avait pas de règle dans les combats de rue, c'était ce que je préférais, il n'avait toujours pas remarqué mon vieil ami Rip, oui j'avais nommé ma batte, elle et moi on avait survécu ensemble alors, pourquoi pas? Dès qu'il fut à ma porter, je lui envoyai un coup spectaculaire sur la mâchoire, au bruit entendu, elle venait de se disloquer.

Un sourire se dessina sur mes lèvres, ce rush d'adrénaline me faisait un bien fou, encore mieux que le whisky. Ma poule venait de se rétamer au sol inconsciente, la foule hurla de plaisir, je venais de mettre au tapis un mec qui faisait trois fois ma taille, du coin de l'œil, je vis l'énorme sourire de Kenny, il venait d'empocher une liasse de billet.

- Tsk

Je me retournai vers le dealer et arquai un sourcil, l'arbitre hurla encore suivant et personne n'entra sur le ring. Je rigolais intérieurement, je ne faisais pas ça pour l'argent, j'en avais bien assez, je le faisais pour me défouler. Soudain, un grand blond barbu à lunette arriva devant moi, cela promettait, il semblait moins con que l'autre d'avant. Après, plusieurs échange de coup, ma batte revola dans les airs et nous terminions au corps à corps avec nos poings. Je sentis un courant électrique parcourir mes côtes du côté droit, j'allais sûrement avoir une fracture. Je m'en foutais, je me sentais bien malgré la douleur, l'euphorie l'emportait.

Plus mes poings le frappaient, plus je souriais, ils étaient couvert de sang, j'avais cassé ses lunettes, je n'étais plus capable de m'arrêter, l'arbitre dû me retirer de sur le binoclard, encore une fois, j'avais gagné, encore une fois j'avais démoli quelqu'un et j'en jouissais. Je rentrai chez moi après avoir empoché une liasse de billets verts et avoir défoncé le cul d'une petite pute qui mouillait pour moi là-bas. Oui je suis gay, mais ça faisait un baille que je n'avais pas baisé et je ne voulais pas être le soumis, mes côtes brûlaient trop pour cela.

Le lendemain matin, ma tête allait éclater, j'avais de la difficulté à bouger dans mon lit, mes doigts élançaient, des coups de poignards parsemaient mon côté droit, la journée allait être longue. J'entendis mon téléphone sonner, je décrochai à la troisième sonneries dû à ma difficulté à me retourner dans le lit.

- Liv, c'est Mika... Eren ne va pas bien du tout, je ne sais plus quoi faire, j'ai besoin de toi... Il a besoin de toi, s'il te plaît viens.

- Qu'a-t-il fait?

- Tu le sais déjà.

- Il a recommencé à consommer?

- Liv ... s'il te plaît dépêches-toi.

- Après deux semaines sans réponse c'est ce que tu me donnes?

- Je croyais que je gérais.

- Sans blague Kas!

- Aide-moi, aide Eren, je t'en supplie!

- Il m'a jeté Kas, il ne veut plus de moi.

- Ce n'est pas ce qu'il dit. Il te veut, il est juste con.

- Tsk. ... Envois-moi l'adresse.

Je laissais tomber mon téléphone sur mon lit, je regardais le plafond de ma chambre. Bordel, on est deux belles merdes Eren. Toi tu gères tes émotions dans la drogue et l'alcool et moi avec la violence et le travail. Malheureusement, le travail est en saison morte par ta faute. Pourquoi je t'aime tant dis-moi?!  

Strike a poseWhere stories live. Discover now