𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖙𝖗𝖔𝖎𝖘

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L'après-midi est passé rapidement. Si la première idée de Harry a été de se terrer dans sa chambre, il est finalement descendu dans le salon pour rejoindre sa famille. Comme un enfant en manque d'affection, il s'est collé contre Lucius, qui a longuement caressé ses cheveux, comme un père. Il se doute très bien que revenir en Angleterre n'est pas facile pour lui.

L'aristocrate a vu ses yeux bouffis, mais n'a rien dit. Il se contente d'être là, pour lui.

— Les Weasley vont venir manger, ce soir, lui apprend le blond. Ça ne te dérange pas ?

— Pas du tout, répond Harry d'une petite voix. Ça va me faire du bien de les revoir.

Le petit brun sourit doucement avant de se murer de nouveau dans le silence. Les trois autres discutent doucement, de tout et n'importe quoi, lorsqu'un torrent de flammes vertes annonce la venue de quelqu'un.

Une grande taille, de longues robes noires, des cheveux de la même couleur, un regard froid... Le Sauveur aurait pu continuer longtemps. Il n'a pas vu qui est sorti de la cheminée, mais il connaît l'identité de la personne.

Il l'a reconnu.

Malgré lui, ses mains sont prises de tremblements.

Ses souvenirs lui reviennent comme une gifle.

— Severus, sourit Lucius.

Le professeur de potions hoche la tête, avant de saluer son filleul, puis la Miss Je-Sais-Tout, collée au fils de son meilleur ami.

— Alors vous êtes de retour, fait-il de sa voix suave.

Harry se détache doucement de l'ancien Mangemort, les yeux baissés. Il n'a pas le courage de défier le regard de l'espion de l'Ordre.

 Potter, siffle la voix du brun.

 Professeur, répond doucement le plus jeune, sans le regarder.

L'aristocrate jette un regard à son ami, les sourcils froncés. Non, ce n'est pas le bon jour pour qu'ils se disputent. Harry est trop fragilisé par son voyage en cheminette. Et puis, il se doute bien que revoir Snape doit le plonger une nouvelle fois dans son passé.

Après tout, le plus vieux a failli mourir. Pour le protéger.

Severus s'assoit dans le seul canapé disponible, celui en face de Harry et Lucius. Son regard ne se détache pas du plus jeune.

Le Sauveur a beaucoup changé. Il n'a pas grandi, et a gardé son petit mètre soixante-dix, mais sa peau a désormais la couleur du miel en raison de ses nombreuses heures passées sur la plage, et il a également les cheveux beaucoup plus courts qu'à Poudlard.

Il est franchement séduisant.

Un peu trop même.

— Severus, tu veux rester manger avec nous, ce soir ? propose le maître des lieux.

— Pourquoi pas ? Les Weasley seront de la partie, j'imagine.

Les anges passent avant que le professeur de potion ne reprenne :

 Comment ça se passe, à Saint-Tropez ? Vous vous y plaisez ?

— C'est génial, fait Hermione avec un grand sourire.

La lionne se lance dans des explications et des descriptions de leur lieu de vie, de leurs journées, de leur travail...

La jeune femme a fait des études moldues et a ouvert un cabinet de vétérinaire proche de chez eux. Draco n'a pas voulu vivre totalement sans magie, et a étudié les potions, comme son parrain. Il a ouvert une boutique dans Saint-Tropez, et grâce à son visage d'ange, il attire beaucoup de personnes. Notamment de la gente féminine.

Et Harry, et bien... c'est compliqué. Il s'est lancé dans une carrière d'artiste peintre, dessinateur à côté. Ses revenus varient beaucoup selon ses peintures et ses croquis. Son style est sombre, il y a peu de couleurs vives. Il aime énormément son travail, bien qu'il ne soit pas stable.

 Nous sera-t-il possible de voir vos tableaux un jour, monsieur Potter ? ironise Severus. 

Le petit brun se fige dans le canapé. Sa voix si doucereuse, si rauque à la fois... bordel, il se voit six ans plus tôt, lorsque Snape était encore son professeur de potion, et qu'il fantasmait sur lui. Malgré tout, son sang ne fait qu'un tour ; pour qui le prend-il ?

Si vous insistez, crache Harry en se levant, se dégageant des bras de Lucius.

Il tourne les talons pour rejoindre dans sa chambre, d'un pas colérique et déterminé. L'aristocrate foudroie son ami du regard et siffle :

— Sérieusement, Severus ? Fous-lui la paix.

On n'est plus à Hogwarts, parrain, soupire Draco en resserrant sa prise autour des hanches de Hermione.

Celle-ci ne reste pas assise longtemps, puisqu'elle saute sur ses pieds et se plante devant le noiraud, les yeux lançant des éclairs :

Je ne sais pas pourquoi vous continuez à vous en prendre à lui, si ce n'est pour rassurer votre petit ego pathétique. Il serait temps de surmonter vos préjugés, vous ne pensez pas ?

Sa voix est froide, claque dans les airs. Elle n'ose pas croire que Snape continue à traiter son meilleur ami de la sorte, alors que ce dernier a beaucoup fait pour lui. Une main se pose sur son épaule, et elle tourne la tête vers le petit brun, qui est revenu dans le salon.

— Qu'est-ce qui se passe, Mione ? demande-t-il à voix basse.

— Rien du tout, sourit la jeune femme. Je parlais juste au professeur.

Harry dépose un baiser sur la joue de sa meilleure amie, avant d'agrandir d'un geste de baguette le tableau qu'il a minimisé dans sa main. Le visage entièrement neutre, rien ne trahit sa nervosité, si ce n'est son genou qui bat le rythme.

— Alors, professeur ? Qu'en pensez-vous ?

Severus reste bouche bée, la main suspendue dans les airs.

Le tableau le représente lui, dans la chambre d'hôpital qu'il a occupé le temps de son coma. Et pour qu'il soit aussi réaliste, Harry avait dû rester pas mal de temps auprès de lui.

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