Lorsque Harry descend, plusieurs heures après, Hermione lui saute dessus. Mais elle se recule bien vite lorsqu'elle se rend compte que les mains et les vêtements de son ami sont couverts de peinture fraîche.
— On commençait à s'inquiéter, fait la lionne avec un sourire. Mais visiblement, il n'y avait pas lieu d'être, pas vrai ?
— Pas vraiment, ricane le brun. Je n'ai pas fini ma toile, je suis juste passé prendre à manger.
— Tu aurais pu appeler un elfe de maison, intervient Draco en se plaçant aux côtés de la jeune fille.
— Tu sais très bien que je déteste ça.
Les trois amis s'échangent un sourire complice avant que le plus petit ne rejoigne la cuisine en trottinant.
Lucius et Severus discutent autour d'un verre de whisky pur feu, dans la cuisine, préférant laisser le salon aux deux jeunes qui flirtent entre eux.
Plus tôt, le professeur de potions est allé voir Harry, sous les conseils de son ami, mais en le voyant si passionné par son activité, il n'a pas voulu le déranger.
Le petit garçon qu'il connaissait autrefois a bien changé. Il est devenu un homme. Un homme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, visiblement.
— Tu auras d'autres moments pour t'excuser, soupire l'aristocrate. Toutefois, il faut que tu comprennes que...
Il est interrompu par l'arrivée de son fils adoptif, couvert de peinture, comme s'il s'est baigné dedans. Râlant comme le bon père qu'il est, le blond agite sa baguette en marmonnant un sort, et Harry est de nouveau comme propre.
— Merci, sourit-il.
— La prochaine fois, applique-le à toi aussi, le sort, pas uniquement à la pièce, rétorque le plus vieux avec un léger sourire.
Harry ne daigne pas lancer un regard au brun, et se contente de se servir un thé aux fruits rouges.
— Les Weasley viennent à quelle heure ? demande par la suite Harry en se tournant vers les deux hommes. J'aimerais pouvoir cuisiner.
— Ils arrivent dans les alentours de dix-neuf heures, répond Lucius en prenant une gorgée de whisky. Mais tu sais comment ils sont, ils risquent d'être en retard.
— Vous cuisinez ? ne peut s'empêcher de demander Rogue. Si votre niveau est le même que celui que vous possédez en potions, cela doit être catastrophique. Vous devriez laisser faire les Elfes de maison, c'est plus prudent pour nous tous.
Il se moque presque, et malgré ce que son père adoptif lui a dit, Harry serre les poings. Il a tord sur ce point : l'espion ne changera jamais. Comment peut-on être aussi... non, il ne trouve même pas le mot adéquate pour définir l'homme.
— J'ai vécu toute mon enfance comme un Elfe de maison, alors croyez moi ou non, je sais très bien cuisiner, rétorque-t-il d'une voix froide.
Le sorcier finit rapidement son thé, lave la tasse, et la range dans la placard. Sans un regard pour les deux amis, il sort de la cuisine et remonte dans sa chambre.
Cela fait une heure qu'il cuisine. Un tablier autour des hanches et de la farine plein les cheveux, il tournoie dans la pièce. Plusieurs casseroles sont sur le feu, des légumes attendent d'être coupés, et il travaille une sauce avec intensité.
Les elfes de maison le regardent avec de grands yeux. Ils n'ont jamais vu un de leur maître cuisiner de lui-même.
Mais ils ne sont pas les seuls à le regarder. Draco et Hermione l'observent silencieusement, assis sur les tabourets, en face de l'îlot central. Le blond a posé son menton sur sa paume, et ses yeux s'égarent souvent sur la lionne. Cette dernière a très bien remarqué que son ami la regarde plus que l'artiste, et ses joues ont pris une teinte rose.
— Tu es sûr que tu n'as pas besoin d'aide, 'Ry ? demande la Gryffondor.
— Certain ! De toute façon, vous ne feriez que me gêner.
La jeune femme glousse. Harry est devenu très solitaire, et complètement indépendant. Désormais, il n'a plus besoin de personne.
— Si vous aviez été aussi fort en potion qu'en cuisine, vous pouvez être sûr que je vous aurais enlevé moins de points.
Le Survivant sursaute violemment et laisse échapper ce qu'il tient dans ses mains, soit une pile d'assiettes. Le cœur battant à tout allure, il se rend compte que le cri qu'il a poussé n'a rien de viril, si l'on croit les mines déconfites de ses deux amis. Avec un soupir, et un coup de baguette accessoirement, la pile d'assiettes retrouve sa forme d'origine.
— La prochaine fois, annoncez-vous, maugrée Harry en déposant son poids sur l'îlot. Et puis vous dîtes ça maintenant parce que je ne suis plus votre élève.
Hermione et Draco en profitent pour s'éclipser, un drôle de sourire sur le visage. Oui, ils sont totalement au courant de l'attirance de leur ami pour le professeur de potion. Attirance qui ne s'est jamais estompée en dépit des années qui se sont écoulées et de l'éloignement.
— Et bien, je m'annonce, raille Rogue en s'approchant de l'apprenti-cuisiner. Besoin d'aide ?
— Non.
— Vous n'arriverez jamais à tout faire avant l'arrivée des Weasley. Laissez-moi vous aider.
— Préparez les légumes alors. Ça ne devrait pas vous poser de problème, normalement.
Snape sent un léger sourire étirer ses lèvres. Le Survivant le regarde les yeux grands ouverts.
— Vous... vous avez souri ! s'exclame Harry.
— Effectivement. Bonne observation, monsieur Potter.
— Oh, appelez-moi Harry par Merlin, soupire-t-il en haussant les sourcils.
— Très bien, Po- Harry. Je n'ai pas l'habitude de faire cela, mais... je tiens à vous présenter mes excuses, pour tout à l'heure.
Le plus jeune manque de se prendre les pieds dans... le vide, d'ailleurs, et se retient de peu à l'îlot. Amusé, le maître des potions se met à couper les carottes, secouant doucement la tête.
— Vous m'avez parfaitement entendu, je ne me répéterais pas. Mettons-nous au travail, maintenant.
Il lève les yeux vers Harry, qui semble s'être entièrement arrêté. Néanmoins, un sourire étire les joues du brun, ce qui fait rosir Snape.
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revenir | snarry
FanficHarry, Hermione, et Draco reviennent en Angleterre après cinq ans passés en France. Mais le Sauveur ne s'attendait pas à devoir affronter Snape de si tôt...