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𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖘𝖊𝖕𝖙

Le dîné n'est pas rythmé par les rires, mais il se déroule bien. Lucius a fait exprès de placer Severus et Harry face à face, et ne manque pas de surprendre le plus vieux lancer des regards qu'il pense discrets au Survivant.

Une autre personne le regarde à intervalles régulières. Ginny.

La jeune femme l'a attendu pendant cinq ans, alors qu'il est parti avec Hermione et ce sale serpent. Quand elle a appris qu'il viendrait pendant une ou deux semaines au manoir Malfoy, elle a espéré que leur relation reprenne là où est-ce qu'elle s'est arrêtée.

Mais visiblement, non. Le Survivant l'a prise dans ses bras, certes, mais rien de plus. Quelques paroles échangées, et le brun est parti dire bonjour aux jumeaux. Il n'a même pas complimenté sa robe !

Et au lieu de ça, Harry préfère faire un jeu de regard avec ce vieux type ? Quel âge a-t-il, au fait ? La quarantaine ? Ginny a toujours détesté Snape.

— Alors, Saint-Tropez ? demande Arthur en levant son verre. Comment ça se passe ? Il paraît qu'il fait beau toute l'année.

— C'est magnifique ! fait Hermione. On s'y plaît énormément là-bas.

Ils continuent de discuter ensemble. La lionne raconte plusieurs anecdotes qui leur sont arrivés, et progressivement, la tablée profite du moment et rit. Étonnamment, le maître des potions ricane aussi. Dans son coin et il tente de le cacher, certes, mais il ricane.

Harry lui adresse un regard étonné, qui fait redoubler les ricanements de Snape. C'est sûrement dû à l'alcool qu'il a ingéré pendant l'apéritif et le repas. Les rougeurs sur ses joues et ses yeux brillant indiquent clairement au plus jeune que le brun est presque ivre.

C'est étrange de le voir dans cet état. Lui qui est toujours si froid, distant... Ça le rajeunit de le voir se lâcher de cette façon.

— Un verre ? lui propose-t-il en lui tendant la bouteille.

— Avec plaisir, sourit Harry.

— Doucement Harry, le prévient Drago. Je te connais.

— Je ferais attention.

— Tu nous dis ça à chaque fois.

Les deux garçons s'échangent un sourire complice. Combien de fois le brun a-t-il promis de ne boire qu'un verre ? Au final, il finit toujours complètement ivre. Un Survivant ivre, c'est particulièrement drôle. Surtout lorsqu'il parle aux objets. La dernière fois qu'ils se sont pris une cuite, il a vu son meilleur ami draguer la lampe du salon.

Finalement, Severus lui sert un verre, sous les yeux méfiants de Lucius. Molly non plus n'est pas très contente par l'initiative du professeur de potion. Les sourcils froncés, elle regarde les deux nouveaux amis boire en rigolant. Mordillant sa lèvre, elle adresse un regard au maître des lieux, ne sachant pas si elle doit intervenir. Après tout, Harry n'est plus un enfant, il est devenu un homme. Un homme qu'elle n'a pas vu depuis cinq ans.

Alors elle détourne le regard et reprend la conversation avec l'un des jumeaux.

— Belle descente, commente Severus avec un léger sourire.

Le brun en est à son troisième verre. Mais Hermione pose sa main sur l'avant-bras de son meilleur ami :

— Ça suffit, fait-elle d'une voix douce.

Le Survivant bredouille des choses incompréhensibles lorsque la lionne transforme le contenu de son verre en eau. Il tire la langue, dégoûté par le liquide sans goût, avant de croiser les bras sur son torse, comme un enfant. Il est quand même sacrément éméché.

— Laisse-nous nous amuser, Mione, se plaint le jeune homme. 

— La dernière fois que tu m'as dit ça, tu étais à deux doigts de faire un coma éthylique. Alors non, Harry. 

Sa phrase provoque un blanc autour de la table, et Lucius lève son regard vers lui, visiblement en colère :

— Harry, tu m'expliques ?

— On avait dit qu'on garderait ça secret ! crie le brun en se levant à son tour.

— Pas quand ça concerne ta santé ! fait Hermione d'un ton ferme.

Les larmes aux yeux, la jeune femme quitte la table. Drago se lève et la sut, essayant vainement de la rattraper. Le Sauveur se laisse tomber sur sa chaise et prend son visage dans ses mains, au bord de la crise de nerfs. Sa respiration est bancale, et l'alcool dans son sang n'aide pas du tout.

— J'ai tout gâché, souffle-t-il en laissant ses larmes rouler sur ses joues. Encore une fois.

Des bras entourent ses épaules, et il relève les yeux. Les jumeaux Weasley l'entourent, avec bienveillance. Il remarque la lueur agacée dans les yeux de Snape, qui se contente de boire une gorgée et de reposer son verre.

Le repas tourne au désastre, et c'est entièrement de sa faute. Harry a envie de retourner à Saint-Tropez. Là-bas, il n'aurait jamais tous ces problèmes.

Georges lui souffle à l'oreille :

— Ne t'en veux pas, Harry. Un jour ou l'autre, ça devait sortir, c'est tout.

— Et puis, ça va permettre à Mione et la fouine de se rapprocher, rajoute Fred avec une pointe de malice.

Harry sent un petit sourire étirer ses lèvres, et il remercie ses deux amis. Les discussions reprennent petit à petit, même si Malfoy père reste silencieux. Ses yeux fixent son fils adoptif. Il n'en revient pas. Lui, au bord du coma éthylique ? Et personne ne lui a rien dit ? Que s'est-il passé d'autre, en France ?

Une demi-heure plus tard, Hermione et Draco réapparaissent. La première a les joues rouges, et ce n'est pas forcément à cause de sa dispute avec son meilleur ami. Sans un mot, celle-ci prend Harry dans ses bras, et lui murmure :

— Je suis désolée.