𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖉𝖊𝖚𝖝

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Le trio est prêt à prendre la cheminée. Ils ont réduit leurs bagages et les ont fourrés dans leurs poches pour ne pas s'encombrer.

Harry est passé dans chaque pièce pour faire un brin de ménage, fermer les volets, et s'assurer que les sorts qu'ils ont placés, pour ne pas qu'un intrus s'invite sans qu'ils ne le sachent, sont toujours actifs.

La lionne passe en première. Puis, Draco disparaît dans un torrent de flammes vertes. Les mains tremblantes, le petit brun se place dans la cheminée et attrapa de la poudre de cheminette.

Il se souviendrait toujours de la première fois qu'il a emprunté ce moyen de transport. Au lieu de dire « Chemin de Traverse », il a prononcé « Chemin de Travers ». Heureusement, Hagrid avait été là pour le sortir de l'allée des Embrumes ! Ron et Hermione, ainsi que Molly et les jumeaux, lui avaient sauté dessus, morts d'inquiétude.

Une larme roule sur sa joue lorsqu'il pense à son meilleur ami disparu, et jette la poudre sur le sol avant de prononcer d'une voix claire « Manoir Malfoy ».

Ses genoux lâchent lorsqu'il atterrit dans le manoir des aristocrates. Il passe une paume sur ses joues humides et ferme les yeux lorsque son père de cœur le prend dans ses bras, avec toute la douceur dont il peut faire preuve.

Juste de bons souvenirs, murmure-t-il en se nichant un peu mieux dans les bras de Lucius.

Le plus vieux passe une main dans la tignasse brune du plus petit, avant de l'aider à se relever, ne se souciant aucunement de la poussière sur son pantalon de costume hors de prix. À vrai dire, ça ne lui est même pas venu à l'esprit d'épousseter ses genoux. Son attention est simplement portée sur Harry, qui a gardé les yeux fermés.

Hermione sait à quoi il pense. Elle aussi, se souvient de cet épisode. Les larmes lui montent aux yeux, et pourtant, un sourire s'élabore sur son visage. Ron lui manque. Qu'aurait-il dit s'il les voyait dans cet état ?

Elle ne peut s'empêcher de l'imaginer à côté de la cheminée, ses cheveux roux en pétard, grignotant un des sandwichs de sa mère en attendant de passer à table.

Un bras s'enroule autour de ses hanches, et elle sent le torse musclé de Draco se rapprocher de son dos.

— J'aurais aimé mieux le connaître, chuchote-t-il, les yeux dans le vague.

 Vous auriez eu du mal à vous entendre, pouffe la Gryffondor avec mélancolie. Mais je pense que vous seriez devenus amis.

Sa main se resserre sur le flan de la brune.

Harry est toujours dans les bras de Lucius, qui le réconforte à voix basse. Le petit brun compte beaucoup pour lui, et il prend le rôle de père de substitution très à cœur. Leurs débuts après la guerre ont été assez compliqués ; ce n'est qu'après le procès des Malefoy, où le Sauveur a pris leur défense, qu'ils se sont rapprochés. De fil en aiguille, l'aristocrate a appris la vie du plus jeune ; comment il a grandi dans un placard, ses années à Poudlard perturbées par la présence du Mage Noir...

Contrairement à ce qu'il pensait depuis de longues années, le Sauveur n'a pas eu l'enfance tranquille et pleine de gloire. Son existence n'a été que souffrance depuis le début. C'est en partie pour ça qu'il s'est engagé à lui rendre la vie meilleure.

Finalement, son fils adoptif quitte l'étreinte chaude de ses bras, et essuie les dernières larmes sur ses joues. Il rouvre les yeux et dépose un baiser sur la joue du blond, avant de rejoindre la chambre qu'il occupe dans le manoir pour s'installer.

Malfoy père prend son fils de sang dans ses bras, puis ce qu'il considère comme sa belle-fille. Il a très bien vu que Draco est attiré par la lionne, et ce, depuis très longtemps ! Ses sentiments ne datent pas d'hier. Il se souvient des vacances d'été de la première année. Son fils a passé son temps à lui parler de la brune, sans même s'en rendre compte.

— Je pense que ça va être compliqué pendant quelques jours pour lui, fait le plus vieux en se pinçant l'arête du nez. Qu'est-ce que vous avez prévu de faire pendant vos vacances ? Et votre boulot, pas trop compliqué ?

 Doucement, Père, soupire Draco en s'asseyant sur un des fauteuils luxueux. On n'a pas prévu grand-chose...

— Je n'ai peut-être pas bien fait, mais j'ai invité les Weasley à venir manger, ce soir, reprend Lucius en croisant ses jambes.

— Comment vont-ils ? s'enquiert Hermione, inquiète.

— Mieux, je suppose. Mais ce n'est pas facile de faire le deuil d'une personne qu'on aime.

 Je sais, répond-elle en baissant les yeux.

Le blond fusille son père du regard et rapproche la brune de lui pour la prendre dans ses bras. Son cœur se déchire de la voir dans cet état.


Harry s'est assis sur son lit à baldaquin. Son regard se promène dans la chambre qu'il a occupé pendant plus d'un an. Rien n'avait changé. Les murs blancs sont toujours tapissés par ses nombreux dessins, sa bibliothèque est toujours remplie par les livres qu'il préfère, et...

Il y a toujours la photo magique de Ron, Hermione, et lui, posée sur sa table de chevet. Il la prend entre ses doigts, et regarde longuement le rouquin s'amuser à leur lancer des boules de neiges. C'est pendant leur première sortie à Pré-au-Lard, lorsqu'il a quitté le château par un passage secret pour rejoindre ses amis.

— Ron, souffle-t-il avec un léger sourire. J'espère que tu vas bien, où tu es. Que tu es heureux. Tu me manques énormément. Tu nous manques à tous, en fait.

Il passe son pouce sur la photo, les yeux brillants. Le rouquin de la photo s'est arrêté et tend sa main vers le doigt du Sauveur, les joues rouges. Il semble le comprendre, et son cœur se brise encore un peu plus.

Pour la deuxième fois de la journée, Harry essuie ses joues, et repose la photo sur sa table de chevet.

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