𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖖𝖚𝖆𝖙𝖔𝖗𝖟𝖊

4.3K 206 12
                                    




Lundi. Ils sont devant Poudlard, et Harry hésite à avancer. Après la Grande Guerre, il n'a pas fait de huitième année, comme la majorité des élèves de son âge. Le Gryffondor a étudié de son côté, et a passé ses ASPIC en candidat libre, au Ministère. Étonnamment, il a eu des Optimal dans toutes les matières, excepté en Potions, où il a eu Effort Exceptionnel. Mais connaissant son niveau dans cette matière, le jeune homme a été particulièrement content en voyant sa note.

Il n'a pas pu remettre un pied dans l'école. Ce n'est pas à cause de son combat contre Voldemort, c'est à cause de toutes les choses qui s'y sont passées pendant chacune de ses années ; la pierre Philosophale, le Basilic, la Chambre des Secrets, ses visions, les attaques des Mangemorts...

Malgré lui, il en a été traumatisé. Longtemps, il a fait des cauchemars à propos de tout ça. C'est derrière lui désormais, mais c'est toujours compliqué de revenir ici.

On est le soir, après les cours. Le repas est sur le point d'être servi dans la Grande Salle. Ils auraient très bien pu passer par la cheminée de McGonagall et atterrir directement dans son bureau, mais Harry a voulu voir la reconstruction de Poudlard. L'école est exactement la même, ils l'ont reconstruite à l'identique.

— Tu es prêt ? demande Severus en jetant un regard à son compagnon.

— Allons-y.

Le brun entrelace ses doigts aux siens, et les deux hommes passent les deux grandes portes de l'entrée, et comme la première fois qu'il l'a fait, le Survivant reste bouche bée. Il a oublié à quel point c'est énorme. Majestueux.

Ils arpentent les couloirs en silence, passant devant les tableaux qui les saluent, montant les escaliers joueurs... ils arrivent devant la statue du phœnix en or. Cette dernière laisse apparaître l'escalier d'elle-même, et les deux amants grimpent les marches. Severus toque à l'épaisse porte en bois de chêne. Elle s'ouvre, et ils entrent.

 Harry, Severus ! les salue Minerva avec un grand sourire.

Elle aussi, a changé. Son visage est profondément ridé par la vie, et son chapeau semble encore plus grand que pendant sa scolarité.

— Comment allez-vous ? reprend-elle en les faisant s'asseoir.

— Comme d'habitude, grogne Snape.

— Je vais bien merci, et vous professeur ? fait Harry.

Oh, appelez-moi Minerva ! rigole la directrice. Je vais bien aussi. Severus a sûrement dû vous expliquer, par rapport au poste vacant de professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

 Il l'a fait, reconnaît le brun. Mais... je ne suis pas sûr... enfin, ça ne me dérangerait pas, mais je préfère m'occuper des tableaux, pour l'instant. Peindre. Les restaurer.

Minerva paraît déconcertée. Elle ouvre la bouche en quête de dire quelque chose, mais la referme directement. Elle ne s'attendait pas à ce que son ancien élève refuse. Après tout, il est le plus adepte à enseigner les DCFM. C'est lui qui a vaincu Voldemort !

Bien entendu, elle sait que le Sauveur peint, mais elle ne pensait pas qu'il en aurait fait son métier. Comme tout le monde, elle a supposé qu'il deviendrait Auror. Mais non, le Survivant a défié tout le monde, est parti avec Draco et Hermione, et est devenu peintre à temps plein. Pendant des mois, les journaux se sont acharnés sur lui, à élaborer des hypothèses invraisemblables.

— Vous voudriez... restaurer les tableaux de Poudlard ? répète McGonagall.

— C'est exact. J'aime énormément peindre. Mais, enseigner me plairait aussi.

 Vous avez le temps pour y réfléchir, Harry. C'est pour l'année prochaine, nous ne sommes qu'au mois de mars. Le professeur actuel est...

— Pire que Lockhart, siffle Snape. Comment avez-vous pu l'engager, Minerva ?

— C'est le seul qui s'était proposé, répond-elle avec un pauvre sourire.

Fumseck croasse et saute de son perchoir. Il fait plusieurs fois le tour de la salle avant de venir se poser sur l'épaule de Harry, qui caresse distraitement ses plumes. Bien qu'il ne l'ait vu beaucoup de fois, c'est l'oiseau qui lui a apporté le Choixpeau en deuxième année, et lui qui a soigné Snape en lui donnant ses larmes.

Le phœnix l'adore. Ce n'est un mystère pour personne, d'ailleurs.

— Vous restez pour manger ? propose-t-elle.

 Pourquoi pas ? sourit Harry.

Le dîner va bientôt être servi, allons-y.

Ils quittent tous les trois le bureau de la directrice, et arrivent en même temps que les élèves. Ces derniers s'arrêtent en voyant le Survivant, au bras de l'ancien Mangemort. Plusieurs lui demandent de signer des livres, des feuilles, des photos, et Harry le fait de bon cœur.

Les joues écarlates, il se dirige vers la table des professeurs. Son regard s'attarde sur la table des Gryffondor, là où il a pris tous ses repas pendant sept ans. Mélancolique, il s'assoit aux côtés de Severus.

— C'est bizarre, commente-t-il.

— Qu'est-ce qui est bizarre ?

— De revenir ici. Après tout ce qui s'est passé... oui, c'est vraiment le mot. Bizarre.

Snape lui adresse un léger sourire, et pose sa main quelques secondes sur sa cuisse. Les plats apparaissent sur la table, et Harry plonge dans une discussion profonde sur les créatures magiques avec Hagrid. Il a beaucoup de poils blancs dans sa barbe. Ils ont tous vieilli.

Le repas se passe bien. Snape ne parle pas et se contente d'observer son amant à la dérobée, ce qui fait rougir ce dernier. Le plus jeune a fait connaissance avec le professeur de DCFM, un certain Richard, un français. Il est gentil, mais s'il n'est pas compétent, ça ne sert à rien.

Snape déteint beaucoup trop sur lui.

revenir | snarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant