𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖉𝖔𝖚𝖟𝖊

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Harry a fini son tableau. Désormais, il ne lui reste plus qu'à l'apporter aux Weasley. Et il redoute grandement cette étape. La perte de Ron est toujours présente dans leur esprit, et dans le sien, et se remémorer le passé n'est peut-être pas une bonne chose.

Il fait les cent pas dans le salon, sous les yeux de son père adoptif, qui soupire à intervalles de dix secondes. Qu'a-t-il fait pour avoir deux fils qui sont déterminés à faire un trou dans son tapis ? Tapis qui coûte une fortune, en passant !

— Arrête de te prendre la tête, et vas-y, maugrée-t-il. Je vais être en retard au Ministère. On discutera de ton coma éthylique ce soir.

— Ça n'est arrivé qu'une fois, souffle le brun, et c'était pour oublier tous les morts. Je vais mieux, maintenant.

— Tu iras quand même voir un psychomage. Tu crois vraiment que je vais te laisser te débrouiller tout seul ? Tu me sous-estimes, Harry. Et maintenant, encore une fois, va chez les Weasley. C'est un ordre !

Le Sauveur se mord la joue, les joues roses. Il tente tant bien que mal de retarder ce moment. Mais il sait qu'un moment ou un autre qu'il serait obligé de les revoir. Ron leur ressemble tellement...

Drago et Hermione entrent dans la pièce, les doigts liés. Ils se sont mis ensemble quelques temps après que leur meilleur ami leur ait avoué qu'il sort désormais avec Severus. Le blond a un peu protesté, toujours remonté contre son parrain, mais a fini par pardonner à ce dernier. La lionne, elle, s'est contentée de lui sauter dans les bras et de lui dire à quel point elle est heureuse pour lui.

Il est prévu que le trio aille au Terrier. Mais même accompagné, Harry angoisse. Mais toutes ses ondes négatives disparaissent d'un coup quand un bras s'enroule autour de sa taille, et quand il sent les effluves de parfum de son professeur de potions.

Brusquement, ils se retrouvent tous les quatre dehors. Lucius les a finalement expulsés du manoir. Étant le Lord de la famille, il en a parfaitement le droit, et adore utiliser ce moyen. Peut-être un peu trop, d'ailleurs.

 Il vient encore de nous mettre à la porte ? s'indigne Draco.

— Il faut croire que oui, ricane Hermione.

— Accrochez-vous à moi, on va transplaner, les coupe Severus.

Harry ravale sa jalousie en voyant ses amis prendre le bras libre de son compagnon, et se serre un peu plus contre son corps. En un «poc», ils sont arrivés devant la maison des Weasley. Fred, George, Charlie, Bill, et Ginny s'entraînent sur leur terrain de Quidditch. Percy n'est pas avec eux. Molly et Arthur sont assis sur des chaises longues, regardant leurs enfants.

Le brun enroule ses doigts autour du tableau qu'il a rétréci et protégé pour le voyage. Pas question d'abîmer sa toile.

C'est Charlie qui les voit le premier. Il atterrit avec grâce et se précipite vers les nouveaux arrivants. Étonnamment, il les prend chacun dans ses bras, serrant un peu trop le plus petit au goût du professeur.

— Qu'est-ce que vous faîtes là ? demande-t-il avec un grand sourire alors que sa famille les rejoint.

— On n'a plus le droit de rendre visite ? se moque le Survivant.

Après avoir dit bonjour à tout le petit monde, le quatuor entre dans la maison. Severus s'empêche de grimacer en constatant qu'elle est encore plus bancale qu'avant, et s'étonne que le Ministère autorise encore ce genre d'habitation. Ils s'installent tous à table, Molly sort des dizaines de biscuits pour nourrir ses invités.

Harry choisit ce moment pour sortir le tableau de sa poche, qu'il agrandit qu'un coup de main. Il voit la famille entière se figer en voyant Ron traverser la peinture, sur un balais de Quidditch. Ginny essuie ses joues déjà trempées, et se réfugie dans les bras de Bill, qui mord sa lèvre pour ne pas fondre en larmes.

Néanmoins un sourire éclaire chacun des visages.

— Oh, Harry... c'est magnifique, fait Molly, les yeux brillants. Merci infiniment.

Elle le serre dans ses bras avec douceur, caressant ses cheveux et le creux de ses omoplates. Il passe dans les bras de tout le monde, répétant maintes et maintes fois que c'était normal.

L'horloge, qui a vu la présence de Ron disparaître de son cadrant, indique désormais «joue au Quidditch à Poudlard». Severus lie ses doigts avec ceux de son compagnon, qui essuie ses larmes avec sa paume. Son visage brille de bonheur. Ils passent l'après-midi au Terrier, à se remémorer les bons souvenirs.


De retour au manoir Malfoy, ils surprennent Lucius, en charmante compagnie. Il rit aux éclats avec une belle femme aux rouges. Elle rappelle Tonks par son grain de folie. En voyant les nouveaux arrivants, elle se tait immédiatement, et prend une teinte écrevisse.

— Vous êtes déjà rentrés, constate l'aristocrate en se levant du fauteuil. Et bien, je vous présente Max, une amie. Max, mes fils, Draco et Harry, et leurs compagnons, Hermione et Severus.

Juste une amie, hein ? le taquine le blond avec un sourire en coin. Enchanté, Max.

Il s'incline et lui fait un baise-main, comme dans la culture des Sang-Purs. Hermione se contente de lui sourire, Severus hoche la tête, et Harry lui serre la main, sous le regard réprobateur de son frère.

 Harry, on ne serre jamais la main d'une Lady, se moque-t-il.

— Je vis dans un monde qui évolue, contrairement à toi, Dray', répond-il avec un sourire malicieux.

Il lui tire la langue, enfantin, avant de s'accrocher à sa lionne.

— Je pense que je vais y aller, Luce, dit Max d'une petite voix. Je ne veux pas déranger...

Tu ne déranges pas, l'interrompt Lucius. Restes, s'il-te-plaît.

La jeune femme hoche vivement la tête, les joues roses. Finalement, Lucius aussi, a trouvé la perle rare.

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