-Chapitre 13-

36 9 4
                                    

Une larme coule le long de mon visage. Je reste, le regard fixé dans le vide. Mes oreilles commencent à siffler, le sol se dérobe sous mes pieds. Je tombe lentement au sol, m'adossant au mur. Hunter se met à ma hauteur et prend mes mains. Il se met à parler. Sûrement pour me dire que ça va aller, mais je n'entends plus rien, je ne vois plus rien. Ma vue se brouille à cause de l'amas de larmes. Je ferme les yeux, je pleure en silence. On m'a toujours appris qu'il ne fallait pas trop monter ses émotions, signe de faiblesse. Mais là je m'en fiche. Je veux qu'on me laisse tranquille, moi et mon chagrin. Je voudrais aller voir Terence maintenant. Mais je sais bien que ça ne servirait à rien. Il doit être en salle d'opération et je n'aurais pas pu aller le voir avant demain de toutes façons. Je préfère rester assise là, adossée à mon académie de rêve, loin de mes amis. J'aurais dû l'écouter ! Il m'a dit de rester à l'école, j'avais le choix... Mais j'ai préféré suivre un rêve. De toutes façons, "tôt ou tard il faut se réveiller", comme dirait Jake Sully. Il me manque plus que jamais. Je veux retrouver ma vie d'avant, ponctuée d'entraînements lambda et de cours ennuyants. J'enfouis ma tête dans mes bras. A quoi bon de pleurer ? Ça ne sauvera pas Terence... Je sens une main se poser sur mon bras. Elle le tire légèrement pour que je relève la tête, chose que je fais à contre-cœur. Je relève mon regard et le plonge dans celui de l'homme aux cheveux bruns et aux yeux sombres. Je vois qu'il est vraiment mal de me voir dans cet état. Je dois paraître tellement faible à ses yeux, encore plus que d'habitude. 

-Viens. Il faut rentrer.

Sa voix douce m'apaise légèrement. Il m'aide à me relever et passe un bras sous mon bras gauche et passe son autre bras autour de ma taille. Il m'aide à marcher jusqu'à ma chambre et me couche délicatement sur le lit. Après avoir enlevé mes chaussures, il tire la couverture pour que je n'ai pas froid. Il me regarde un instant avant de se retourner pour sortir de la chambre. 

-Tu peux rester ?

Il s'arrête et se retourne. 

-S'il te plaît...

Il me détaille un moment, sûrement le signe d'une réflexion profonde, avant de tirer une chaise et de s'asseoir à quelques centimètres de mon lit. On se regarde, d'un regard que je n'avais jamais eu avec quelqu'un. En fait, Hunter est quelqu'un de distant parce qu'il n'aime pas que quelqu'un se mêle de ses affaires. C'est quelqu'un de très secret, solitaire, mais il s'est révélé être plus que mon enseignant, quelqu'un à qui me confier. Je n'aurais jamais pensé qu'il serait aussi sensible, surtout à mon égard. Mes yeux se ferment peu à peu. Le fait de libérer autant de larmes d'un coup m'a beaucoup fatigué. Je sombre dans le sommeil, Hunter Anderson à mes côtés.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant