-Chapitre 19-

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Je repousse Hunter violemment et me rassois sur le banc. J'entreprends d'enlever mes bandes de mes mains avec rage. Hunter se dirige derrière moi et pose ses mains sur mes épaules. Je me dégage d'un coup d'épaule. 

-Qu'est-ce-que tu as ?

Je me retourne face à lui, plantant mes yeux verts dans les siens.

-Il y a que tu ne me fais pas confiance. En fin de compte j'avais raison...

Hunter lève un sourcil.

-Tu es toujours cet homme froid et distant. Tu n'as pas de sentiments Hunter, tu es comme ça. Tu as traversé des épreuves dans ta vie qui t'ont fait devenir glacial. Je ne peux pas t'en vouloir. On ne change pas.

Je prends mon sac et me lève. Hunter m'attrape le poignet et me stoppe dans mon élan. Je regarde sa main qui sert mon poignet beaucoup trop fort.

-Hunter tu me fais mal.

Il reste figé à regarder le sol, d'un regard dur qui fait froid dans le dos, le même regard animal que lorsqu'il m'avait plaqué contre le mur à notre premier entraînement. Ma respiration s'accélère et je tente de m'extraire de son étreinte en tirant sur mon bras. Il ne relâche pas le pression, au contraire. Il resserre son étreinte  sur mon poignet. J'ai l'impression qu'il pourrait me le casser en deux, s'il le voulait. Je donne un coup sur son bras. Rien. Une larme de douleur commence à couler le long de ma joue.

-Hunter lâche-moi !

Il reste, le regard fixé au sol. Je tente de me libérer avec mon autre main mais je n'y arrive pas. Je le regarde, implorante.

-Hunter !!

Il relève soudainement les yeux vers moi. Son regard me glace de la tête aux pieds. Il baisse la tête vers sa main emprisonnant mon poignet et la retire rapidement. Je masse mon poignet douloureux. Hunter secoue la tête et se précipite vers moi.

-Charlie ! Je... Je suis désolé ! Je ne savais pas ce que je faisais ! Excuse moi je t'en prie !

Je me retourne et le repousse violemment. Sans un regard, Je me précipite en courant hors de la salle.

***

-Charlie... ouvre moi...

Ça fait plus de deux heures que je me suis enfermée dans ma chambre, deux heures que je tente de reprendre mes esprits, et deux heures que mon mentor implore mon pardon de l'autre coté de la porte. Je dois l'avouer, Hunter ma vraiment fait peur et je ne veux plus avoir à faire face a ce genre de situations avec lui. Surtout depuis qu'on s'est embrassé. C'est le bordel dans ma tête. Je suis perdue. Je n'arrive pas a savoir ce que je ressens. Je suis censée aimer Terence, pas Hunter. Hunter est mon mentor, mon professeur. Un professeur ne peut pas avoir d'histoire avec son élève. C'est malsain et interdit. Et puis comme j'ai pu le voir, les sentiments rendent faible. Ils me détournent de mes objectifs. Il va falloir faire la part des choses.

Je regarde mon poignet, une trace rouge a marqué ma peau. J'applique de la crème que j'ai trouvé dans la salle de bain et me fait un léger bandage. Je m'allonge enfin sur mon lit et regarde par la baie vitrée la ville.

Dans son message, Terence m'a dit de ne faire confiance à personne. C'est désormais ce que je vais faire. Il faut que je perce à jour l'objectif réel de l'UNS. Je sais que ça a un rapport avec nous, notre promotion, et ces tatouages.

Mon regard se balade un peu partout dans la chambre avant de finir inconsciemment sur le carreau de la salle de bain qui cache mes potentielles pistes. Je pince les lèvres et me dirige vers celui-ci. Avec mon couteau, je soulève le carreau et attrape mon petit papier. Je parcours rapidement ma liste d'idées et attrape mon téléphone.

-*Allô ?*

- Allô Liam ?

- *Hey Charlie ! Ça fait plaisir de t'entendre ! Comment tu vas ?*

- Ça va ça va. Dis moi je peux te demander un service ? 

- *Oui bien sûr pas de soucis ! Je t'ai dit que tu pouvais me demander n'importe quoi.*

- Oui hum... tu es libre ce soir ?

- *Oh oh ! Cela ressemblerait il a une invitation  ?*

Je lève les yeux au ciel.

- Si on veut. 

- *Et bien j'accepte avec joie ! Par contre c'est moi qui invite ! Dans le temps, c'était le garçon qui invitait, pas la fille.*

Je sens une once d'excitation dans sa voix. Je sais que je ne devrai pas donner de faux espoirs... mais j'applique seulement ce qu'on m'a appris. Règle numéro 26 du code des agents : "ne pas hésiter à user de ses charmes pour obtenir ce que l'on veut."

- Très bien. Alors à ce soir !

- *À ce soir !*

Je raccroche le téléphone et m'étale sur mon lit. Je tourne la tête vers la porte. Plus de bruit. Peut-être qu'Hunter s'est lassé et a abandonné le siège de ma chambre. Tant mieux ! Je vais pouvoir descendre manger quelque chose sans le croiser. Je meurs de faim !

***

Je croque dans mon burger à pleines dents. Il est 11h10 et a cette heure ci, le self est quasiment désert. Les rares personnes à manger à cette heure sont des agents d'entretien ou des délégués du gouvernement. Je suis donc assise seule à ma table, dégustant mon met délicieux quand une délégation de gardes de rang 3 passe devant moi. Le rang 3 est le rang le plus haut dans la catégorie des gardes du corps. Ce sont ceux qui sont les plus proches des personnalités du gouvernement, c'est en quelque sorte "l'élite" en matière de protection. Ils me frôlent avec leurs uniformes rouges et blancs. Vu les regards qu'ils adressaient en ma direction, j'étais sûre à 90 % qu'ils venaient pour moi. Je commençais déjà à faire le deuil de mon burger que je ne pourrais pas finir. Heureusement pour moi, ils se dirigent vers un groupe de délégués gouvernementaux et font signe à l'un d'entre eux de se lever et de les suivre. L'homme se lève et suit le groupe de gardes, un peu désorienté. Je plisse les yeux et reconnais cet homme, c'est le trentenaire que Hunter a faillit frapper. Je regarde mon assiette et décide de laisser tomber mon repas pour tenter de découvrir son identité.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant