« Honnêtement, je suis perplexe.
— Hm, moi aussi. »
Franky frotte pensivement son menton tout à fait improbable en considérant mon dernier prototype, une espèce d'oiseau mécanique. Il est censé voler, mais il est bien trop lourd pour pouvoir ne serait-ce décoller. En pleine réflexion sur des questions techniques et des feuilles noircies de calculs éparpillées autour de nous, nous fixons pensivement les morceaux d'acier en attendant l'illumination qui n'a pas l'air de venir. Usopp s'était joint à nous pour dispenser de ses conseils sur le design de l'objet, mais il a dû partir, prétextant de devoir arroser urgemment ses plantes.
La salle à manger du Sunny est aussi lumineuse que spacieuse, ce qui en fait une excellente alternative au pont du Polar Tang pour bricoler. La table est suffisamment grande pour que je puisse avoir une vue d'ensemble sur tout le projet et Sanji nous a aimablement servi du thé. L'odeur boisée se mêle aux herbes infusées, dégageant un parfum des plus tranquillisants. Un cadre bien plus agréable et pratique pour travailler que l'austérité permanente du sous-marin. Un mouvement soudain par la fenêtre accroche mon regard. Nami court dans tous les sens, Bepo en fait de même sur son propre navire. J'entends la rousse hurler :
« Typhon en approche, à tribord toute ! Déployez la grand-voile, 'faut qu'on se taille ! »
Franky et moi nous jetons dehors, mais d'énormes bourrasques nous accueillent, faisant virevolter les feuilles de papier à travers toute la pièce. Je retourne en courant à bord du Polar Tang, les cheveux dans les yeux et le souffle coupé à cause du vent. Après avoir demandé à Luffy s'ils ont besoin d'un coup de main, je m'engouffre à l'intérieur. Un des membres de l'équipage me fait signe que je peux verrouiller car tout le monde est à l'intérieur. J'active les grands verrous et les barres transversales, vérifie l'étanchéité de la porte et confirme que l'on peut plonger d'un hochement de tête.
Je rejoins rapidement Bepo, son visage pelucheux figé dans une intense concentration, occupé à lire frénétiquement les cartes. Il donne des ordres, lance parfois des coordonnées à Penguin qui manœuvre, tentant de ne pas se faire dépasser par la panique. Law aussi est là, supervisant l'équipage avec un calme olympien. Ses yeux alternent entre son navigateur, son camarade à la barre et les voyants qui s'affolent.
« Désolé Krys, j'ai besoin de toi au sonar ! s'exclame le Mink en pointant du doigt une chaise dans un coin de la petite pièce. On est près d'un cimetière de bateaux et la mer est très peu profonde !
— Comment on fait ? je demande en m'exécutant, enfilant le casque posé là.
— Le sonar est omnidirectionnel. On émet des ondes que le relief nous renvoie. Tu entendras et verras le Thousand Sunny, désolé. L'image indique d'où vient l'objet avec une approximation de la distance, désolé, mais calcule-la. Tu entends le « bip » d'émission qui se propage à mille-cinq-cents mètres par secondes. Transmets moi directions et distances, s'il te plaît ! »
J'arrache une feuille et saisis le stylo que me tend Law, prête à noter ce que je perçois. Un écho permanent me revient, certainement le Sunny, comme il l'a dit. Je repère sa position sur l'écran pour ne pas le confondre avec les autres sons qui me reviennent soudain. Je calcule rapidement les distances tout en essayant de ne pas me perdre parmi tous les « bip » qui me vrillent les tympans et les points à l'écran qui clignotent.
« Deux obstacles droit devant, trois et sept kilomètres ! Un objet à un kilomètre à tribord et le fond marin est super accidenté ! Il faut remonter un peu, je n'arrive même pas à distinguer les signaux les uns des autres !
— On doit remonter de combien ? s'enquiert Bepo en fronçant ses sourcils inexistants devant ses cartes.
— Aucune idée ! Trente mètres peut-être ? Obstacle droit devant à cinq cents mètres !
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You're not welcome on board.
ФанфикSortie comme de nulle part, Kyrsten se retrouve bien malgré elle embarquée à bord du Polar Tang, le célèbre sous-marin de l'équipage des Hearts et de son exécrable capitaine, Law. Dans un mélange d'aversion cordiale et de collaboration forcée, ils s...