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Chapitre 4

   « T'es allergique aux chats ?

   — Non...?

   — Bien. Très bien. »

   Perplexe, je suis du regard Penguin repartir avec son ami, échangeant des messes basses agitées. Je prends une gorgée du verre de jus de pomme que m'a aimablement servi Sanji à défaut de savoir quoi faire de mes mains. Bras ballants, j'ai la désagréable impression de n'être ici qu'une touriste, sans savoir quoi faire ni quoi dire. Heureusement, Nami vient me tirer de cette mauvaise passe avec son sourire poli et ses réticences camouflées.

   « Pourquoi tu cherchais Luffy, au fait ?

   — Ace. Il m'a dit de lui passer le bonjour à l'occasion. C'est la dernière chose qu'il m'ait dite avant sa descente aux enfers à la poursuite de Teach, Impel Down puis Marine Ford. Sans doute savait-il qu'il ne reviendrait pas... »

   La rousse paraît un peu soulagée, son sourire se faisant légèrement plus franc. Rassurée par le fait que je lui dise que je ne suis que de passage, certainement. Je ne peux pas lui reprocher de me considérer comme une indésirable sur ce navire : ma réputation me précède, amenant avec elle son lot de rumeurs et de légendes urbaines.

   « Tu as perdu un ami, ta présence ici s'entend. En Luffy, tu retrouves le souvenir d'un camarade qui t'étais cher, personne ne peut te blâmer pour cela. C'est lui le capitaine, c'est lui qui décidera de ce qui adviendra de toi, mais je ne pense pas qu'il soit contre l'idée que tu restes un peu.

   — Elle s'invite, en gros ! s'exclame Zoro, assis par terre et les bras croisés derrière la tête.

   — Et toi, t'es pas un peu là en touriste, non plus ?! rétorque Sanji

   — Je sais fabriquer des gadgets, j'interviens, mettant immédiatement un terme à ce qui allait devenir une énième querelle entre les deux rivaux. Je bricole, quoi.

   — On a déjà Franky comme mécano et Ussop pour nous fabriquer aussi des gadgets, soupire Luffy, déçu. Eh, Trifouillis, t'as un mécano à bord, toi ?

   — C'est quoi l'emmerde ? Tu veux me la refiler ? »

  Au moins sommes-nous d'accord là-dessus, il est hors de question que j'intègre son équipage. Le capitaine est aussi aimable qu'une porte de prison et du peu que je connaisse des autres, ils ne sont qu'un ramassis d'obsédés. Mieux vaut être seule que mal accompagnée, c'est bien connu. J'ai l'habitude d'errer en solitaire, ce n'est clairement pas ce qui va me chagriner.

   « Nous on veut bien, hein, ajoute Penguin tandis que son comparse acquiesce vivement. Une meuf de plus dans l'équipage, c'est cool ! Et Ikkaku se sentira moins seule !

   Tu sais, Law, l'avis de l'équipage est très important pour une bonne cohésion, déclare Nami en lui tapotant le bras. Un bon capitaine les écouterait au lieu de faire parler sa mauvaise humeur. »

   Le regard qu'il lui lance est si glacial qu'il soufflerait une bougie à lui seul. Je serais presque tentée de faire de même, mais l'ironie à peine dissimulée de sa réplique m'arrache un sourire.

   « Accorde-lui au moins une période d'essai ! insiste-t-elle en croyant à tort me rendre service.

   — Pour voir en combien de temps elle fait sauter le Polar Tang ? argua Law en la repoussant. Brillant.

   — C'est un défi ? je m'enquiers en croisant les bras. J'ai trois passions dans la vie, les éclairs au chocolat, les scies et la nitroglycérine. Ça fait pas bon ménage sur un navire...

    — En fait on est pas obligés de la prendre, cap'tain ! se ravise Penguin que la nitro a apparemment dissuadé de me courtiser d'un peu trop près.