Le jour de son départ, Lando trouve un cadeau dans sa chambre. Une épée flambant neuve au fourreau orange. Elle est magnifique. Cela provient de Lewis, encore, et il sourit en l'attachant à sa taille.
Il a brisé son ancienne lame durant le dernier jour de la Grande bataille, juste avant l'instauration de l'Alliance.
Il se souvient de ce jour et beaucoup l'ont estimé encore trop jeune pour être là mais ils repoussaient les derniers ennemis et il ne pouvait pas se permettre de ne pas participer à ce combat.
Il croise le fer, se détourne du risque. Il n'a pas la grâce de Charles, la force de Max ou le jeu de jambes de Pierre mais il se débrouille bien. Il manque un peu d'expérience mais il la gagne en ce moment même.
Il pare un autre coup et les glaives s'entrechoquent en un crissement assez inquiétant. Il sent son épée céder et voit avec surprise le bout casser net. Il n'est pas le seul étonné puisque son adversaire a un instant de doute, il en profite pour le poignarder avec ce qui lui reste, conscient que sa lame ne va plus pouvoir lui servir après coup.
— Cabrón, attrape !
Un petit sourire se pose sur ses lèvres en entendant le surnom. Il attrape au vol l'arme et se débarrasse des deux autres ennemis qui s'approchaient un peu trop près de lui.
— Tu as fait un sacré massacre ici.
— J'ai fait de mon mieux. Tu crois que ça va bientôt se finir ?
— J'ai entendu que Daniel avait coincé le dirigeant rebelle, je suppose que oui.
Il acquiesce. Il faudrait qu'il se déplace s'il veut continuer à se battre, il est un peu fatigué. Il rend l'épée à Carlos.
— J'ai besoin de souffler un peu.
— Tu veux monter ? Tu es encore jeune, je supposais que ...
— Non ! Non, bon sang, ne me parle pas d'âge. Tout sauf ça. Mon âge ne me définit pas, je ne veux pas ... que ça me définisse.
Le dirigeant en face de lui hausse un sourcil mais finalement l'attrape par le bras avant de le hisser sur le cheval à sa hauteur. Coincé entre lui et les rênes, il se sent rougir.
— C-Carlos ?
— Ce n'était pas pour t'insulter, je m'inquiète pour toi, Lando. Je ne pourrais jamais arrêter de m'inquiéter pour toi. Tu t'es battu vaillamment aujourd'hui, je suis fier de toi.
— O ... Oh.
Carlos l'a gardé fermement contre lui tout le reste du trajet et il n'a pas émis une contrainte, bien trop satisfait par la situation dans laquelle il se retrouvait.
Il grogne, chassant le trop beau souvenir, vérifie l'accrochage de l'épée puis parcoure la chambre des yeux. Il ne lui semble rien avoir oublié. Son reflet dans le miroir semble fatigué mais déterminé, le Perce-Neige brille entre les plis de ses vêtements.
Il le tripote nerveusement alors qu'il rejoint l'entrée. L'attelage est déjà prêt, il semble que Carlos est déjà à l'intérieur. Bon sang. Il respire un grand coup avant de s'y glisser, un air neutre composé sur son visage. Il n'est pas le meilleur à contrôler ses émotions.
Au début, le silence domine le voyage et il en est soulagé. Il se voit mal parler comme si de rien n'était. Mais très vite son camarade retrouve l'usage de sa langue.
— Est-ce que tu m'en veux, Lando ?
Il lève les yeux au ciel, tourne sa tête vers le paysage qui défile pour éviter à avoir à regarder son interlocuteur.
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Dead Hearts
FanficÀ la cour du Roi d'Italie, beaucoup de rumeurs circulent. Il est notamment dit que ce dernier trompe son mari, le Prince des Pays-Bas, avec le Prince de Monaco. Mais pour Max, dont le couronnement approche, le destin prend une toute autre tournure q...