Royaume-Uni (6)

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Des souvenirs précieux que Lando garde avec lui. Toujours. Comme un espèce de bagage un peu lourd. Ce sont des scènes qui ont déjà eu lieu, des scènes qu'il a déjà vécues, qu'il ne peut plus regretter. Il peut seulement les chérir.

Son souffle est court, Carlos lui attrape le bras et ils se plaquent contre le mur d'une maison, laissant la foule passer. Ils se regardent l'un l'autre, les yeux écarquillés, attendant sans un bruit. Un peu apeurés.

Le temps semble long. Au bout d'un moment, ils se rendent compte de l'absurde de la situation et un rire passe leurs lèvres. A tous les deux. C'est presque instantané et, woah, ils ne se sont vraiment pas attendus à être dans cette position.

Il a imaginé pas mal de choses en venant ici, pas mal de trucs. Être poursuivi par une meute de villageois enragés ne faisait pas partie de ses plans.

— C'était ... c'était sportif !

— Je n'avais pas autant couru depuis longtemps !

Chacun son aveu, un sourire teinte leurs lèvres. Ils se regardent. L'espagnol tend la main pour saisir le collier presque entièrement caché dans son col et l'observe avec de grands yeux; son sourire meurt.

— C'est nouveau ? Cette parure est ... magnifique. La personne qui te l'a offerte doit beaucoup tenir à toi.

Il ne réalise pas directement de quoi il parle avant de porter une main à son cou et de tomber sur l'objet. Il se mord la lèvre. Le moment durant lequel il a obtenu ce présent. Les larmes roulant sur ses joues.

— Je sais qu'il tient à moi, je le sais.

S'il était attentif, il verrait la jalousie déformer les traits du roi, mais il ne l'est pas du tout, les yeux rivés sur le sol.

— C'est un trésor royal, bon dieu. L'avoir en ma possession, je ne pouvais pas même l'imaginer, mais Lewis, il ...

— Lewis ?

— Oui Lewis, c'est lui qui me l'a offert. Qui est-ce que ça aurait pu être d'autre ? Je ne pense pas être assez spécial aux yeux de quiconque pour avoir quelque chose du genre.

Son auto-dérision lui pique les lèvres mais il la laisse aller. C'est ce qu'il pense après tout. La seule personne pour laquelle il a jamais cru compter, vraiment, va se marier et clairement pas avec lui.

— C'est le Perce-Neige.

— Je crois que je m'en souviens un peu trop bien.

— Il est fait pour les moments difficiles. Lewis a dit que ça me porterait chance avec tout ce qui arriverait. Je ne sais pas s'il dit vrai ...

— Je sais. Je connais sa signification.

Lando se contente de hocher la tête en entendant cela, ne réalisant pas que son comparse comprend en cet instant-même plusieurs choses. Ce n'est que quand il relève les yeux, atterrissant inévitablement sur deux iris bruns soucieux qu'il a un doute.

Doute sur quoi faire. Doute sur ce qui se passe réellement. Leurs regards se fondent l'un dans l'autre et le temps semble en suspens. Même les lointains échos de la foule ne leur parviennent plus. Juste eux deux. De plus en plus près.

Jusqu'à ce que leurs lèvres se rencontrent et que Carlos, pris d'une fougue soudaine, ne vienne le serrer dans ses bras fortement.

Il a une exclamation de surprise. Qui se retrouve étouffée dans le baiser. La langue de l'espagnol vient titiller la sienne et il ne résiste pas plus. La chaleur de leurs deux corps pressés l'un contre l'autre, ce sentiment dans sa poitrine ... il a tellement espéré ce moment, l'a désiré.

Dead HeartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant