Royaume-Uni (4)

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Les histoires d'amour parfaites n'existent pas, les fins heureuses n'existent pas ... pas pour lui en tout cas.

Lando a été tellement bercé de contes de fées, de princesses sauvées par des princes, de "ils se marièrent heureux et eurent beaucoup d'enfants", il en a probablement été aveuglé. Trompé, mis à mal.

Il vient juste de voir Lewis avoir son bonheur retrouvé et il ne peut pas ne pas être heureux pour lui même si ... même si lui reste seul. Même si lui ne le trouve pas. Il ferme les yeux avec douleur, ne voulant pas voir une scène qui peut se dérouler en face de lui. Il a entendu sa famille arriver dans le chaos, se glisser à droite, pas à ses côtés.

— Ça va, Lando ?

C'est ce que lui chuchote à l'oreille Max en le regardant avec grande inquiétude. Il n'est pas le seul puisque Pierre a aussi les yeux rivés sur lui. Il se tourne définitivement, tournant le dos à ce qui se passe derrière lui, essayant de ne pas oublier de respirer. Il hoche la tête.

— Sortons ?

Ses deux comparses le suivent soigneusement comme son ombre, protecteurs. S'ils ne les connaissaient pas mieux, il aurait pu être vexé voire détesté qu'on veille autant sur lui mais c'est ses amis. Ils ne veulent que son bien. C'est avec eux qu'il peut être l'une des rares fois lui-même. Ils s'arrêtent dans les jardins.

Il se sent déjà épuisé du déroulement des prochains jours, du jeu du chat et de la souris qu'il va devoir pratiquer s'il veut éviter Carlos au mieux et d'à quel point tout ça lui fait mal.

Quel naïveté. Sa première peine de cœur. Peut-être la plus dure. Il a envie de croire aux paroles du Roi britannique, il a tellement envie. Il sait que ce serait dommage de fermer son cœur là maintenant au monde extérieur mais c'est ce que son esprit lui crie de faire pour atténuer un tant soit peu ses souffrances.

— Lando ... n'abandonne pas si vite. On peut peut-être trouver un moyen, faire amendement. Ça ne change rien pour eux pas vrai ? Tu es un héritier Norris aussi et ta sœur n'aime pas particulièrement Carlos.

Des mots acerbes lui viennent à la bouche mais c'est peu approprié. Pierre a mis du temps avant d'être heureux, Max aussi. Tous deux ont parcouru une longue route semée d'embûches, de trahison, de peine et de douleur avant de voir le bout du tunnel. Il serait injuste de faire comme s'ils avaient acquis leur relation en un clin d'œil.

— C'est fou comme on croit toujours que tout va bien alors qu'en fait rien ne va. Comment tout est si fragile et peut s'effondrer en un battement de cil.

Il se laisse tomber dans l'herbe et ses servants vont sûrement faire une crise cardiaque en voyant que ladite a probablement taché son costume mais il ne s'en soucie pas. Il a des choses plus graves à l'esprit.

— J'aimerais être plus fort que ça.

— Tu n'as pas besoin de l'être, gardes encore un peu ton innocence, tu la regretteras tellement après.

— Mais, Max, je ne ... je n'en veux pas. Si c'est pour être malheureux alors je n'en veux pas.

Le néerlandais le fixe en silence, un peu tristement. Lando soupire. Le soleil l'aveugle. Le vent frais souffle contre sa peau. Agréable contraste. Et lui qui a longtemps pensé Carlos comme son soleil personnel.

— Qu'est-ce qui se passe au Sud-Est de l'Europe, Max ? Je n'ai eu que de vagues échos, j'ai été absent trop longtemps.

Pierre semble un peu anxieux et cette anxiété le fait se relever. Quelque chose ne va pas. Il a entendu brièvement parler de cette région mais sous peu de détails.

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