Chambre 12

Chapitre XII

Une vieille amie

Jour 7- Jeudi

Ambre

J'ouvre difficilement les yeux. Je suis plongée dans le noir et le silence de la chambre. Je soupire. Une semaine, déjà. Une semaine que ma vie a basculée.

Non.

Je ne dois pas me laisser abattre. Je me lève, déterminée. Je dois rester forte.

Je n'ai rien à faire ce matin. Les parents de Bryan ont besoin de temps pour digérer ce qui s'est passé hier, et mes amis sont sûrement occupés. J'ai besoin de me défouler, mais je ne veux pas retourner à la salle de sport. Je n'ai pas envie de devoir expliquer ce qu'il s'est passé. Alors je vais aller courir.

Je me coiffe rapidement en queue-de-cheval et m'habille. Je prendrai une douche après. J'attrape mes écouteurs, mes clés et je sors.

La fraîcheur du matin me surprend, mais pas question d'abandonner. Je lance la musique et je me mets à trottiner, puis courir.

Je ne sais pas depuis combien de temps je fais ça maintenant. Je m'essouffle mais je m'accroche et persiste. J'ai mal aux jambes et mes poumons brûlent mais il faut que je continue. Je tente un sprint, mais la route gravillonnée commence à tourner. Les arbres, le paysage, tout tourne autour de moi, et prise de faiblesse, je m'écroule par terre.

- Madame, vous allez bien ?

Une voix que je ne connais pas m'appelle. J'ouvre les yeux, et observe un homme, d'une soixantaine d'années, au visage soucieux me dévisager.

- Vous vous sentez bien ? Me demande-t-il.

- Euh, oui, oui, ça va aller merci, lui dis-je. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Je crois que vous avez fait un malaise. Vous devriez peut-être aller à l'hôpital.

- Non, ça va aller, je vous remercie.

J'essaie de me relever, mais je chancelle plusieurs fois.

- Vous êtes sûre ? Me questionne-t-il. Vous semblez fragile.

- Merci beaucoup, mais j'habite juste à côté, ça va aller.

Je me redresse et le remercie. Un malaise ? Voilà qui ne me ressemble pas et qui ne doit plus se reproduire. Bon, après tout, ça arrive à tout le monde, un petit coup de mou.

Je rentre chez moi, à la marche cette fois et prends une bonne douche bien méritée. Je me sèche, m'habille. Aujourd'hui, ce sera jean noir et pull blanc léger.

Je ne sais pas quoi faire pour m'occuper l'esprit alors je vais dans le bureau. Mes fiches sont étalées et tout est en désordre. Je n'ai pas la force de reprendre mes études, pas maintenant. C'est à cause de ça que je risque probablement de perdre l'unique amour de ma vie.

Non, il faut que j'arrête d'avoir des pensées négatives comme ça. Mais elles semblent toujours me rattraper.

Je décide de tout ranger dans mon classeur, que je repose sur mon étagère.

J'allume ensuite mon ordinateur et traîne sans but sur le web, ce qui a l'avantage de faire passer le temps, sans qu'on s'en aperçoive. Quand je m'en rends compte, je me dépêche de prendre mon manteau et de sortir de l'appartement, pour mon rendez-vous de chaque jour à l'hôpital.

Comme d'habitude, les bouchons sont une vraie plaie, mais j'arrive enfin à l'hôpital. Je décide d'aller à l'accueil pour demander si Charlotte travaille aujourd'hui. Devant moi, il y a une femme et je suis donc obligée d'attendre.