Un jour nouveau
Jour 14 – Jeudi
Ambre
Je n'ai quasiment pas dormi de la nuit, il est sept heures du matin et je suis épuisée. J'ai écrit une grande partie de la nuit, les mots sortaient naturellement de mon esprit, sans que j'aie besoin de me creuser le cerveau pour les trouver. Je ne sais pas ce que je vais faire aujourd'hui. Peut-être du sport ? Voir les autres ? Je n'en ai aucune idée, et ma tasse remplie ne m'éclaire pas vraiment les idées. J'ai l'impression d'être coincée dans une routine qui n'a pas de fin. Mais à force, on s'y fait.
J'erre sans but dans l'appartement, me pose sur le balcon malgré la fraîcheur du petit matin. J'ai toujours adoré les levers et les couchers de soleil. Les couleurs pastel s'entremêlant, la beauté de ce spectacle éphémère et quotidien, pourtant chaque jour différent. J'observe les oiseaux voler, les arbres se revêtir de leurs feuilles en vue de l'été qui se profile. Le printemps est une saison intéressante, mais j'ai toujours préféré l'hiver. La saison de Noël, la froideur de la nuit, la neige, les paysages sont endormis, comme anesthésiés, la nuit qui tombe vite, la chaleur humaine, les feux de cheminées, les films de Noël, les chocolats chauds...
Je ne sais pas combien de temps je reste là, sans bouger. Mais quand je pousse la baie vitrée pour rentrer, je grelotte, complètement gelée. Je décide alors de me coucher dans notre lit pour me réchauffer. Son odeur me berce doucement, et je finis par m'endormir.
Je fais un rêve : Bryan et moi, dans un grand jardin de campagne, la neige tomant sur le sol. On faisait une bataille de boule de neige, et pour le surprendre, je lui ai sauté dessus. On est tombés à la renverse en riant, et il m'embrasse. La neige constelle ses cheveux et son visage, et il ouvre la bouche pour me dire :
- Je t'aime, Ambre. Pour toujours.
- Moi aussi mon amour. Je suis désolée pour tout, dis-je entre deux larmes, mon sourire évanoui.
- Ce n'est pas de ta faute, me souffle-t-il en posant sa main contre ma joue.
- Mais si je ne m'étais pas énervée, tu ne serais pas parti et...
- Arrête, tu ne sais pas pourquoi je suis parti.
- Pourquoi alors ?
- Tu le sauras bien assez tôt, me sourit-il.
Je vois Bryan s'éloigner de moi.
- Mais quand ? Criais-je.
J'essaie de le rattraper. Mais le vent me pousse à contresens et m'empêche d'avancer.
- Bryan ! Hurlais-je. Bryan !
Mais il n'est plus là.
Je me réveille en sursaut, trempée, de larmes et de sueur. Je crois que j'ai crié, car j'ai mal la gorge. La couette est d'un côté du lit, mes oreillers à l'autre bout de la chambre. Est-ce que j'ai essayé de lutter en vrai ?
Je ne sais plus quel jour on est, ni quelle heure il est. Et j'ai l'impression d'entendre un désagréable bourdonnement dans mon oreille. Après avoir remis les couvertures, les oreillers, le bourdonnement reprend. Après un coup d'œil rapide, je me rends compte que c'est simplement mon téléphone qui vibre sur ma table de chevet.
Je m'en saisis, et vois le numéro d'Elizabeth s'afficher. Mon cœur commence à s'accélérer, de façon inexpliquée, et je décroche :
- Allô, Ambre ? Tu m'entends ?
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Chambre 12
Roman d'amourAmbre, vingt-neuf ans, a tout pour réussir : des études prometteuses, une famille présente, des amis fidèles, et son petit copain, Bryan, qu'elle connait depuis de nombreuses années. Malgré un léger accroc, tout semble aller pour le mieux...Jusqu'à...