Chambre 12

Chapitre XV

Enfin une vraie bonne nouvelle

Jour 9 – Samedi

Ambre

Comme tous les matins depuis plus d'une semaine, je me réveille difficilement. J'ai l'impression de revivre en boucle la même journée. Je m'étire doucement, et des flashs de ma nuit me reviennent. J'ai encore fait un cauchemar cette nuit, celui ou j'essaie d'aller dans la chambre d'hôpital de Bryan mais Loukas m'en empêche et le lit de celui que j'aime s'éloigne de moi en continu. Je finis en larmes dans les bras de mon meilleur ami, spectatrice d'une situation que je n'ai jamais souhaitée.

Ce n'était qu'un rêve, me dis-je mentalement. Pour me changer les idées, je me saisis de mon téléphone et l'allume. J'ai quelques messages, Elizabeth me disant qu'ils vont aller voir leur fils aujourd'hui, Claire me demandant si Ben va mieux, mes parents prenant de mes nouvelles. Je n'ai aucune nouvelle de lui, j'imagine que c'est normal, mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Je réponds à mes messages, puis envoie un message à Ben, et je demande à Loukas s'il a des nouvelles de notre ami, et si Sarah va bien.

Comme chaque jour, je prépare un café dans la cuisine. Je verse le café brûlant dans ma tasse, quand tout à coup, je suis prise de terribles vertiges. J'essaie de me raccrocher au plan de travail, mais ma tasse s'écrase au sol et le café se répand comme une traînée de poudre sur le sol. Je me sens très faible, je m'accroupis pour me calmer, et sans savoir pourquoi, je me mets à sangloter. Au bout de quelques minutes, je reprends mon souffle, et redeviens maître de moi-même. Je nettoie tout ce bazar, jette les morceaux dans la poubelle, et m'assois à table. Je devrais peut-être manger quelque chose. J'attrape une pomme dans la corbeille, et commence à grignoter, sans faim.

Je pars ensuite prendre une douche, et pour casser cette routine ennuyeuse dans laquelle je me suis empêtrée malgré moi, je décide de mettre un peu de musique. 

J'ai toujours eu un lien très étroit avec la musique. J'adore la sensation du son pénétrant dans chaque cellule de ma peau, la faisant vibrer, les paroles, le rythme entraînant qui nous fait tout oublier, ou qui au contraire, fait remonter des souvenirs. La musique défile pendant que je me lave, et des tas de souvenirs me reviennent. Les moments à la maison des lycéens avec mes amis, nos danses, notre bonne humeur, tout ça me manque. Il est loin le temps où nous étions insouciants, ou notre seule raison de stresser était nos examens que nous avions finalement réussis. Puis les musiques passent, et d'autres souvenirs remontent, les après-midi avec ma sœur, les quelques fêtes de famille passées ensemble, et lui et moi, qui dansions ensemble.

Je me sèche, et je laisse la musique m'emporter dans des contrées qui n'appartiennent qu'à moi. J'ai toujours trouvé que la musique était une échappatoire à la vie quotidienne, une sorte de voyage.

Après m'être habillée simplement, un jean noir et un pull gris, je me coiffe. Nous sommes au printemps, mais les températures changent au fil des journées.

Je me coiffe rapidement, et me dirige dans le bureau, pour ma très célèbre excursion sur le web. Je retombe sur le mail, le fameux. Je n'ai toujours pas changé d'avis. Mais les mots de Kris ont quelque peu semé le trouble dans mon esprit. J'étudie les différentes possibilités de réponses qui s'offrent à moi, quand on m'appelle.

- Coucou, me dit Claire.

- Comment tu vas ? lui demandais-je.

- Et toi ?

- T'inquiètes pas, je tiens le coup. Tu fais quoi de beau ?

- Je venais aux nouvelles, me dit mon amie. J'ai vu les messages sur le groupe hier, mais je ne pouvais pas venir. Comment il va ?