Chambre 12

Chapitre XXII

Le réveil

23 jours après le jour J – Vendredi

Ambre

Le soleil illumine le bureau de mille feux, baignant la pièce d'une douce lumière orangée. Bryan, derrière moi, ne tient pas en place. C'est moi qui m'apprête à enfin recevoir mes notes, mais il n'arrête pas de stresser.

La réponse va tomber d'une minute à l'autre, et je suis très tendue. Si jamais j'ai échoué, je me sentirai dévastée, et honteuse. Je n'ai pas envie de faire penser à Bryan que je suis stupide au point de rater ce que je fais.

Je n'arrête pas d'actualiser, mais pour le moment, je n'ai rien du tout.

- Cela ne devrait pas tarder, me dit Bryan. Ils doivent juste avoir un peu de retard.

Ou alors, c'est juste moi qui ne suis pas prise, pensais-je.

- Oui, soufflais-je, en croisant les doigts.

Au fur et à mesure que le temps passe, mon cœur bat de plus en plus fort, et le stress me tord l'estomac.

J'actualise encore une fois, et mes résultats sont enfin en ligne.

Je regarde, et mon sang ne fait qu'un tour.

- J'ai réussi ! M'exclamais-je en me jetant dans les bras de Bryan.

Il me serre dans ses bras.

- J'ai réussi, dis-je à nouveau en fondant en larmes.

- J'étais sûr que tu y arriverais, me dit-il, le sourire jusqu'aux oreilles.

Il essuie mes larmes de ses pouces, et plonge son regard dans le mien. Comme hypnotisée, je ne bouge pas. C'est presque magnétique. Au bout de quelques secondes, gênée, je détourne le regard. Je ne voudrais pas me faire de films.

- Tu devrais appeler tes parents pour le leur dire.

- Tu as raison, répondis-je.

J'appelle donc mes parents pour leur annoncer ma réussite, puis mes amis. Tous me félicitent, mais bizarrement, je n'ai pas envie de fêter ça. J'ai plutôt envie de me blottir contre le torse de Bryan, devant un bon film.

Celui-ci se dirige d'ailleurs vers la cuisine, et m'interdit d'y pénétrer. Il s'est fixé un point d'honneur à me faire manger, et je commence doucement à y reprendre goût.

Après plus d'une heure de cuisine, celui-ci m'autorise enfin à entrer. Il a dressé une table magnifique, avec de belles assiettes, une rose au milieu de la table. Comme un vrai gentleman, il me propose de m'asseoir, et me rapproche de la table. Il sort donc un grand plat de pâtes à la bolognaise. L'odeur me donne un petit peu faim, mais je ne peux m'empêcher de penser aux calories que je risque de prendre avec tout ça.

Comme s'il lisait dans mes pensées, il dit :

- Profite. Tu as travaillé dur. Tu mérites de souffler un peu.

Je sais qu'il a raison. C'est avec un peu de réticence que je goûte le plat. Il est excellent. Surprise, je ne peux m'empêcher de manger. C'est un vrai régal, et mon enthousiasme semble ravir Bryan.

Après ce moment, Bryan me demande si je voudrais faire quelque chose de particulier, mais je lui réponds que non. Alors nous nous posons sur le canapé, et Bryan allume la télé.

Prise d'un gros coup de barre, je sens mes yeux se fermer doucement. J'ai beau lutter, je sombre dans le sommeil.

Quand je me réveille, j'ai chaud. Et je comprends pourquoi : Bryan est collé contre moi, ses bras autour de moi. Mon cœur se met à cogner à grande vitesse quand je réalise cette proximité, mais je ne bouge pas. Je suis bien. Il ronfle doucement, mais cela ne me dérange pas. Je respire son odeur et m'accroche à son t-shirt, car peut-être que ce sera la dernière fois où je pourrais faire cela.