Chapitre TROIS : June

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Être dans ses bras, ce sentiment magique que chaque être humain ressent lorsqu'il est en présence de l'individu aimé.

Rayan et ses mains douces, son sourire charmeur orné de dents parfaitement alignées et blanches, toujours accompagné d'un chewing-gum.

Je sens son odeur mentholée et j'aime ça. J'aime être dans ses bras.

Il joue avec mes cheveux, je n'apprécie pas forcement, mais je le laisse faire, l'amour rend indulgent et je suis indulgente envers lui. Mon Rayan d'amour et ses joues toutes tendres.

J'adore lui attraper les joues et faire comme les grands-mères : tirer, relâcher plus tirer.

Son manteau est moelleux, donc je m'y blottis. Ses bras me protègent, m'apaisent.

Je me sens bien à ses côtés.

Nous nous balançons sur la balançoire de mon portique, il est tout en bois et nous volons dans les aires mains dans la main.

Je l'aime et il m'aime :

Nous nous aimons, même si je suis persuadée que je l'aime plus que lui ne m'aime et lui inversement.

"Bip bip bip"

- Rohh saleté de réveil !

Je me réveille donc en râlant, lisant sur mon iPhone : "Debout, aujourd'hui est une belle journée "

Je me demande bien qui est l'idiote qui a tapé cette phrase lors de la programmation de son réveil : MOI.

Toutes les nuits je fais des rêves de ce genre et ça depuis notre rupture. Avant, impossible de rêver de lui, je n'y arrivais pas malgré ma volonté acharnée.

Voici pourquoi je déteste les rêves. Toujours de mauvaises surprises au réveil. Encore que des mensonges à l'arrivée. On se couche tout en vérité puis on se réveil tout en mensonge.

La nuit n'est qu'une perte de temps, qui pourtant pourrait être très agréable si notre cerveau ne cherchait pas à nous raconter de "jolies" histoires.

Il faut que j'aille lui parler... Mais quand ? Comment ? Et surtout, pourquoi ?

Pourquoi ?

Pour lui dire d'arrêter de voir Aréna ?

Je n'en ai pas le droit, plus le droit. Il ne m'appartient plus et il me répondra qu'il fait ce qu'il veut avec toute l'agressivité et assurance possible.

J'ai peur de la rentrée des classes, je sais qu'il ne lui demandera pas juste avant les vacances alors il le fera après.

Je pense que quand je les verrai ça me fera un coup de poignard en plus. J'en ai déjà eu deux : l'annonce de Rayan et l'annonce à ma mère. Manque plus que l'annonce d'Aréna et je suis achevée. Autant le faire tout de suite mais il ne le fera pas. Je le connais, malheureusement.

J'enfile mes vêtements, prend mon petit déjeuner. Laisse mes longs cheveux bruns détachés, tomber le long de ma colonne vertébrale. Je souligne mes yeux bleus par un coup de crayon noir et de mascara.

Je ne sais pas pourquoi je me fais "belle" depuis la fin.

Oui la fin, parce que pour moi cette rupture fût la fin de mon existence et désormais il faut que je me reconstruise, que je me réinvente.

- June, tu vas encore être en retard et je ne te conduirai pas au collège !

- Il est quelle heure ?

- 58.

- Oh non ! Soupirai-je

Voici comment j'ai raté, pour la 1754 ème fois, mon bus.

Depuis que je recommence à me maquiller, me coiffer et tout le tralala, je rate mon bus à coup sûr.

Je monte donc dans la voiture de ma mère qui me conduit finalement, malgré sa nonchalance, jusqu'au collège.

J'arrive avec 1 minute de retard, ce que je déteste mais je suis bien obligée de faire avec.

- Bisous, dis-je à ma mère en fermant la portière.

C'est une phrase que je prononce machinalement, je ne sais dire que ça, lorsque je sors de la voiture.

J'arrive en même temps que Rayan, comme par hasard ! Celui-ci m'évite et fait semblant de ne pas m'avoir vu.

Il me prend vraiment pour une moins que rien étourdie.

8 mois puis plus rien. Comme-ci j'allais l'oublier comme il a fait avec moi.

Personnellement, quand je vois quelqu'un que je connais depuis longtemps (presque 4 ans) je lui dis bonjour. Mais lui c'est comme si j'étais une pauvre inconnue. Je comprends tout de même qu'il ait envie de prendre ses distances et je réagis sûrement comme ça parce que j'espère qu'il revienne vers moi, mais il agit de manière à me faire souffrir et ça fonctionne. Pourtant je ne cesse de me répéter : ne montre pas ta douleur, garde la tête haute, June.

Les mecs sont bizarres, ils peuvent dire que les femmes sont difficiles à comprendre mais c'est pareil pour eux !

Je franchis la porte de l'entrée qui se situe en extérieur, sans toit pas dessus, seulement deux murs en pierres grises de chaque côté. Je cherche à le dépasser, peut-être espérant qu'il me remarque mais nous marchons à la même vitesse et je suis à ses côtés. C'est stressant car je sais qu'il ne veut plus de ma présence. S'en ait très gênant.

- Ça a sonné ? Le questionnai-je.

- Je ne sais pas.

Et notre discussion s'en finit là.

• Bravo June tu lui as parlé !

• Quelle idiote que tu es ! L'approche était plutôt pourrie à mon avis !

Voici mes deux impressions. La deuxième est plus réaliste que la première.

Je n'y arriverai jamais. Il faut que je patiente d'arriver au lycée pour me détacher de lui. Mais pour l'instant je l'aime trop et je me sens encore lié.

Je sens que nos deux destins sont liés.

"Oublie-le, oublie-le "

Je n'arrête pas de me répéter cette phrase mais plus je me la dis, plus elle devient de moins en moins cohérente.

"Oublie-le, oublaime-le, aime-le, attire son attention. Non ! Oublie-le !"

Je l'aime mais j'arriverai à l'oublier.

Narcissia { Tome 1 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant