Chapitre SEPT : June

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Voilà, enfin le week-end, je n'attendais plus que ça !

Cette semaine a était horrible, et éprouvante mentalement.

Je vais pouvoir enfin m'enfermer dans ma chambre et lire jusqu'à en avoir mal au crâne.

Lire est mon moyen à moi de m'évader, penser, réfléchir et me remettre en question.

Ma mère va bientôt rentrer du travail, je ne la vois pas tellement en semaine, et c'est bien mieux comme ça. Nous avons une relation conflictuelle, et je n'ai personne à qui confier mes secrets, mes peines.

Je garde tout à l'intérieur de moi, espérant que mes cauchemars emportent avec eux ma souffrance.

Je ne suis pas du genre à pleurnicher et se plaindre du bonheur que je n'ai pas. Mais j'ai vraiment l'impression d'être différente des autres. Je n'ai pas de réel ami, un manque de complicité avec ma mère, l'envie de renouer avec mon père, la jalousie de mon frère de 7 ans.

C'est sur : Il sait y faire, il a compris qu'en m'accusant de chose que je n'ai pas commises, en criant et pleurnichant, ma mère serait à son écoute : me délaissant.

La voilà qui arrive, sa journée de boulot terminée, prête à raconter tous ses malheurs comme toujours, mais je n'ai pas envie d'entendre ça...

- Je suis rentrée!

Cool ! Comme si je n'avais pas entendu...

- Ok. Lui dis-je sèchement.

- Ta journée c'est bien passée?

Je n'ai vraiment pas envie de lui parler. Son égoïsme me transperce les veines. La seule chose qui me ferait plaisir c'est qu'elle pense à moi en me rapportant le livre que je lui demande depuis 1 mois.

Mais elle est trop égoïste; Depuis que je suis en sixième, elle a arrêté de m'acheter quoi que ce soit : vêtements, livres, maquillage et même les meubles de ma chambre ! Pour vous dire, c'est moi qui me paye la cantine du collège. Heureusement que ma grand-mère est là pour me donner de l'argent de poche.

- Oui, très bien et toi ?

Elle ne me répond pas, comme à chaque fois. Toujours partie à faire autre choses.

Je sors du canapé, fatiguée de ma journée, je me dirige vers elle pour lui dire bonjour.

- Tiens, June! Tu tombes bien, va étendre le linge s'il te plait.

Cette fois c'est moi qui ne lui réponds pas. Elle m'exaspère, toujours à me demander des choses, moi aussi j'ai fait ma journée.

Je m'exécute, d'un pas nonchalant.

Je prends pulls, pantalons et draps puis les accroche sur l'étend à linge.

Je ne vous explique pas le principe, vous connaissez.

Lorsque je finis de poser la dernière chaussette, me mère vient me voir.

- Merci ma chérie.

Oui, oui génial! Je suis ta petite chérie pensais-je avec agacement.

J'aurai dû, quand elle me la proposé, sauter sur l'occasion et gagner de l'argent à chaque fois que je ferais une tâche ménagère. Malheureusement à cette époque j'étais trop gentille et j'ai préféré lui faire don de mon bénévolat pour tout ce qu'elle m'avait donné depuis mon enfance. Foutaise je me suis bien fait arnaquer.

- Sinon, ce soir nous sortons, on va au cinéma, tu viens avec nous ? Me questionna ma mère.

Je déteste sortir, ma chambre est l'endroit que je préfère.

- D'accord je viens.

Je fais une exception pour aujourd'hui, j'ai besoin de me changer les idées. Je fais un effort, je sais que mon père sera contente en me voyant sortir un peu, explorer le monde extérieur que je déteste tellement, mais ça ils ne l'ont sûrement pas compris, mes parents.

Je ne sais pas à quoi Rayan jouait quand Aréna l'a embrassé mais, franchement, je n'ai pas apprécié, ils auraient pu être plus discret.

Cette façon qu'elle a de le regarder, de l'aimer : ça me crève le cœur.

Narcissia { Tome 1 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant