Narcissia { Tome 1 }

Chapitre TREIZE : June

Je me suis endormie dans le bus, nous sommes arrivés au collège.

Je tourne la tête pour voir Jonas mais il est partit.

Quelques instants après, lorsque je suis arrivée dans la cours, je me rends compte que Jonas n'existe pas, et je me sens mal.

Peut-on tomber amoureuse dans un rêve ?

Probablement que non ! Mais moi j'y suis arrivée.

C'est comme si ce fameux Jonas venait de me larguer et qu'il s'en était allé pour de bon.

Cette fois ce n'est pas moi qui tire Jonas par la main mais Ambre qui est bien décidé à me dire quelque chose :

- June ! June, je...Heu... Tu vois... Bah... L'autre ... La, bah.

Elle n'arrive pas à formuler sa phrase tellement son niveau d'excitation est élevé.

- Je suis enceinte!

- Quoi?!

- Non, je blague (je lâche un soupir de soulagement), c'est Julien et Penelope : il l'a quitté !

Elle sautille de joie sur place en lâchant quelques cris de satisfactions. C'est la première fois que je la vois aussi heureuse depuis longtemps.

J'espère qu'une bonne nouvelle de ce genre me parviendra aujourd'hui aussi.

- Tiens, voici Adèle ! Lance Ambre

Nous nous dirigeons vers elle et Ambre s'empresse de tout lui dire. C'est deux-là sont bien plus complices entre elles qu'avec moi mais je comprends. Je suis tout de même jalouse de leur relation que j'ai si bien gâchée auparavant.

Je tourne la tête par ennui, et je vois Cassia et Rayan lèvre contre lèvre, langue contre langue, poitrine contre torse. Mains dans les cheveux, l'autre sur la taille.

Un sentiment d'extrême dégoût me parvient.

Je n'en reviens toujours pas, c'est mon ex et l'une de mes amies !

Enfin c'était, elle n'est plus mon amie désormais. Je ne chercherai pas le conflit mais je veux qu'elle comprenne qu'il m'a appartenu et qu'une partie de moi lui appartient encore et que jamais il ne pourra s'en défaire.

Je retourne la tête en direction d'Ambre et Adèle. Elles parlent toujours avec excitation alors je décide de ne pas m'en mêler.

Je pivote encore un peu et observe la cours, chaque visage est unique, chaque personnalité aussi. Tant de visages que je vois chaque jour, mais aucune personne que je connaisse réellement, et que je ne connaitrais jamais d'ailleurs ! Le monde me parait étrange maintenant, de vivre quelque part où l'on n'aura jamais le temps de tout découvrir, de vivre parmi des êtres qui nous seront éternellement inconnus alors qu'on les croise sans cesse.

Quelqu'un est tourné, un garçon, plus grand que moi, avec des cheveux châtain clair, assez long pour que l'on lui attrape.

Il paraît fort, et je vois à sa nuque, qui prouve qu'il a la peau mate.

Il se retourne.

Et je vois immédiatement ses yeux bleus/verts.

JONAS

Impossible, il fait partit de mon rêve, pas de la réalité. Il est là tout seul, sous le préau, sûrement à attendre que l'heure arrive de rentrer en classe.

Je me tourne vers les deux filles pour leur faire partager ma joie, espérant qu'elle ne tombe pas sous son charme. Mais avant, la bouche entre ouverte prête à lâcher un son, je me retourne de nouveau et m'aperçois qu'il a disparu une nouvelle fois.

Je me sens stupide, naïve et j'ai l'impression de dormir les yeux ouverts.

Je referme la bouche et laisse les filles continuer leur conversation.

La cloche sonne, et je saisie mon sac vert fluo "East pack" que je pose sur mon épaule droite, et pars seule, tête en l'air, en oubliant complètement d'attendre mes amies.

- Ho, ho p..p..pardon, je suis désolé.

Quelqu'un vient de me heurter, je ne le regarde pas pendant un instant, puis je tourne la tête pour lui dire que ce n'est rien.

JONAS

Je réalise qu'il existe belle et bien, mais j'ai du mal à comprendre. C'est sur la première fois j'ai rêvé quand je l'ai attrapé par la main, mais la fois où je l'ai vu de dos était bien réelle, il avait juste dû se déplacer.

- Tu es Jonas ? Dis-je sans réfléchir, comme si j'avais pu connaître son nom dans un rêve. Ce n'est sans doute pas son vrai prénom.

- Heu... Toi c'est June apparemment ?

- Quoi ? Tu me connais ? Le questionnais-je.

- Ben, c'est à dire que Rayan m'a parlé de toi.

- Ho... M'exclamai-je, déçue.

- Rien de mal, juste que tu es bizarre.

- OKAY ! Merci pour le compliment...

Et je tourne les talons pour continuer mon chemin sans cet idiot de "Jonas", en réalité je ne connais pas son vrai nom, il ne me l'a pas dit mais il croit déjà que je suis bizarre, alors je n'ai pas envie d'en connaître plus sur lui.

Il croit ce débile, il croit que je suis comme Rayan m'a décrite mais je suis bien mieux que ça ! Je le sais.