Narcissia { Tome 1 }

Chapitre VINGT : June

Je marche à bonne cadence, je pense à Jonas et un sourire s'affiche immédiatement sur mon visage.

Il est étrange mais sympas. Et puis après tout, on a recommencé depuis le début. N'est-ce pas ?

J'attrape les clefs au fond de mon sac et je vois ce fichu porte-clefs qui y est toujours accroché. "New-York"

Il y a moins d'une semaine j'aurai voulu le lancer à visage de Cassia, le lui imprimer toutes les photos de Rayan que j'ai gardé précieusement sur mon ordinateur, en prenant la précaution de ne jamais y jeter de coup d'œil. Désormais je me rends compte que le seul lâche dans ce monde c'est lui : Rayan.

Alors je ne ferais jamais cette scène que j'ai répétée des centaines de fois dans ma tête.

J'ai envie d'être la fille cool, et que Rayan devienne le méchant.

Je serais gentille avec tout le monde, du moins j'essaierais, sauf avec ce mec sans burne.

J'insère les clefs dans la serrure, plus lève la clenche et tourne la clef.

J'ouvre la porte, le silence règne. Il fait sombre. J'allume la lumière et pose mon manteau sur une chaise.

Je me mets à sautiller un peu partout, car je viens de me rendre compte que j'avais envie d'aller au toilette. Comme à chaque fois que je rentre des cours. C'est une habitude que je n'ai jamais réussi à décaler. Dès que je franchis la porte, il faut que j'accoure au WC.

Je suis assise dans le canapé, en train de regarder une émission de tatouage : Best INK. J'adore cette émission. Bref.

J'entends la porte s'ouvrir et je sais que l'un de mes parents ne va pas tarder à arriver dans la cuisine.

C'est ma mère qui entre.

- Tu as allumé le feu en rentrant ? Me questionne-t-elle.

- Oui.

- Tu as rentré du bois ?

- Oui.

Elle ne me l'a pas demandé mais je l'ai fait spontanément car je sais qu'elle me le reprochera si je ne le fais pas.

- Tu as étendu le linge ?

- Il fallait que j'entende le linge ? Tu me l'avais demandé ? Lui répondais-je.

- Je t'ai envoyé un message.

- Ah, je n'ai pas regardé mon téléphone de la journée. Me justifiai-je.

Pourtant, je savais qu'il fallait que je le fasse mais je n'ai même pas pris la peine d'ouvrir ma messagerie quand j'ai vu les premiers mots : " tu peux étendre le linge"

Cela m'avait tout de suite stoppé dans mon élan de gentillesse.

Je me retourne après lui avoir fait la bise, pour retourner voir la télévision.

- Le lave-linge est de l'autre côté. Me dit-elle avec tant de gentillesse, songeai-je avec ironie.

Je fais demi-tour et m'exécute sans broncher.

Je prends chaussettes, chemises, slips, tee-shirt, un part un et les étend.

Lorsque j'ai fini je vais reposer le sac qui m'a servi à transporter le linge à l'autre bout de la maison.

- Tu mettras la table aussi.

- Oui... Dis-je entre mes dents, agacée.

Je le fais encore sans dire quoi que ce soit et je voudrai savoir comment dans les autres maisons les tâches ménagères se passent.