Heaven
Le malade qui m'avait entraîné dans ce manoir abandonné et que je reconnaissais comme étant un client de Karma lui avait injecté une cinquième seringue d'héroïne. J'en avait déjà pris, et je connaissais la puissance de cette drogue. Une seringue pouvait suffire pour l'arrêt cardiaque. J'étais en pleurs, de plus que Karma était à présent inconscient. Lorsque le mec lui injecta la sixième seringue, je réagis : je me levais et, de toutes mes forces, je le frappais avec la chaise à laquelle j'étais attaché. Malheureusement, cela ne suffit pas et le gars me prit par le cou :
-Fais pas ton malin. Pour te donner une leçon, je vais prendre ton mec devant toi.
-C'est.. c'est pas mon mec.
-Donc tu n'y verras pas d'inconvénients ?
Il s'avança vers Karma et commença à le déshabiller.
-Espèce de malade tu vois pas qu'il est inconscient ? Faut l'amener à l'hôpital et vite !
-T'inquiète, il s'en sortira.
Il le déshabilla et je détournais la tête. Il commença son affaire et j'étais obligé de tout entendre. Je serrais les poings et me maudis de ne rien pouvoir faire. Après quelques minutes, il s'arrêta et contre toute attente, il me détacha.
-Occupe-toi de lui, j'espère qu'il retiendra la leçon.
Mon premier réflexe fut d'essayer de le frapper de toutes mes forces, mais il me donna un coup de pied qui m'envoya à terre et je gémis. Après ça, il partit et je me dépêchais d'aller détacher Karma, ce qui ne fut pas facile car il avait serré fort ses liens. J'ignorais les souillures sur son corps et le couvrit rapidement avec ses vêtements avant de l'allonger et de me pencher au-dessus de lui :
-Karma ! Réveille-toi je t'en supplie...
Je pensais à appeler l'ambulance mais je ne savais même pas où on était. Je sortis du manoir et vis qu'on était en pleine forêt.
-Putain.
Je retournais à l'intérieur et mis tant bien que mal Karma sur mon dos. J'entrepris de marcher dans la forêt en espérant trouver la ville. Au bout de 30 longues minutes, alors que j'étais à bout, je vis finalement la route. J'entrais dans la première boutique que je vis et la gérante me regarda ébahie.
-Faut appeler une ambulance, vite.
-Que.. Qu'est-il arrivé ?
-On s'en fous putain, il risque d'y passer si vous appeler pas tout de suite une ambulance !
La pauvre femme paniqua et appela enfin. Je posais enfin Karma dans un coin tout en essayant de l'arranger en ignorant les clients ébahis qui nous regardaient. Ses cheveux blancs cendrés étaient en bataille, et son visage paraissait torturé.
-Ca va aller, je te le promet..
Je lui embrassais le front et j'entendis la voix de la gérante derrière moi :
-Vous avez l'air de tenir à lui.. Qu'est-il arrivé ?
Je secouais la tête et je ne pus empêcher les larmes de dévaler mes joues.
-L'ambulance arrive, venez vite !
Je repris Karma dans mes bras et montais dans l'ambulance tandis que les médecins le prenaient en charge. Durant tout le trajet, j'étais dans un état second. Karma fut emmené dans une salle et les médecins faillirent m'administrer un calmant pour que je reste tranquille. Au bout de deux heures, on m'annonça qu'il se réveillerait sûrement dans quelques jours mais qu'il avait fait une overdose et avait failli mourir. Les médecins m'avouèrent même qu'il était étonnant que son coma soit si léger.
Je pus finalement aller le voir. Même inconscient, il avait l'air tourmenté. Et pourtant il était toujours aussi beau. Je lui pris la main.
-Karma je te jure que je buterais ce mec.
Je me levais brutalement avec une idée bien précise en tête. Je me rendis chez moi en quatrième vitesse et ouvris le tiroir dans ma chambre que je redoutais tant. J'avais gardé une seringue, une seule, avec un mélange assez puissant pour me tuer, au cas où je ne supporterais plus la vie. Je ne pris qu'une petite partie et après une rapide recherche google, je connaissais enfin l'adresse de ma destination. Après 15 minutes de marche, mon adrénaline était au plus haut et je sonnais sans réfléchir, en sachant pourtant exactement ce que je faisais avec un calme qui m'était étranger : celui de la haine. Le visage qui apparut devant moi fut en effet l'objet de ce sentiment méconnu. Evann était là, juste devant moi, trop surpris pour réagir. Mais moi j'avais ce calme, toujours cet étrange calme et tout se passa pourtant si vite. Je le plaquais contre la porte et plantais violemment la seringue dans son cou. Je le maintenais contre la porte tandis que son corps devenait de plus en plus flasque. Ma voix trembla quand je pris la parole :
-Alors ça fait quoi d'être shouté contre ton gré, hein ? Espèce de connard d'ordure. T'inquiète, ça ne va pas te tuer. Tu vas juste certainement perdre la tête pendant un petit moment.
Mon regard s'assombrit de haine.
-Si tu touches encore à Karma, je n'hésiterais pas à te tuer de mes propres mains.
Je me retournais et m'apprêtais à partir avant de rajouter :
-Et ne t'avise pas de prévenir les flics. Même si tu étais en état de le faire, moi je balancerais que tu nous as séquestrés et ce que t'as fait à Karma.
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Un jour dans notre vie
FanfictionKarma et Heaven, c'est des contraires qui s'attirent, des aimants qui se repoussent. C'est le début de la fin, et la fin du début.