Demain Nous Appartient

Chapitre 87 - Une heure tardive 🔭

Ce soir, Sara se sent apaisée. Ses angoisses ont diminué. Elle n'ont pas disparu, elles ne disparaîtront jamais vraiment... Il s'est passé quelque chose. Quelque chose inexpliqué. Elle se sent mieux. Elle avait besoin de vivre autre chose, de ne pas rester coincée avec ses peurs, ses cauchemars, de penser à autre chose. Et depuis cette fameuse nuit, le déclic a eu lieu. Un événement peut tout changer, une rencontre peut tout changer. Sortir de son quotidien, vivre des expériences, prendre les choses comme elles viennent, laisser de côté le négatif et se concentrer sur ce qui nous fait du bien, tel est le chemin que Sara est en train de parcourir. Et depuis cette nuit-là, ce qui lui faisait du bien c'était de profiter de ces petits instants, de regarder la mer s'agiter, de découvrir la ville endormie au lieu de ruminer dans son lit et de subir ses angoisses. Et puis, il y avait cette rencontre...
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Sara est bien décidée à écouter ses émotions, ses envies, son corps... Et cette nuit, la fatigue ne se faisant pas sentir, elle décide de sortir respirer l'air frais. Le calme de la nuit l'apaise. Le silence la détend. C'est parti. 3h30. Une nouvelle fois. Une coïncidence. Elle s'enroule dans son écharpe, enfile sa veste, attrape ses clés, ferme la porte.
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Elle avance, les mains dans les poches, les roues rougissantes à cause du vent qui souffle. Mais peu importe le froid, elle se sent bien. La pleine lune éclaire encore davantage la ville assoupie. C'est différent de la dernière fois. Et malgré la solitude qui plane sur Sète, elle observe la vie autour d'elle. Les arbres, les bâtiments, les voitures : tout paraît s'animer dans ses yeux. Le vent lui donne une impression de mouvement. Et petit à petit, au loin, la plage commence à apparaître. Plus elle s'en approche, plus le bruit des vagues emportées par le vent résonne dans ses oreilles. Elle y est désormais. Au loin, elle aperçoit une silhouette dans la pénombre. Elle s'approche doucement et s'assied en l'imitant. Sara se trouve à deux ou trois mètres de celle-ci et regarde l'horizon, pourtant bien sombre, droit devant elle.

S : C'est si différent de l'autre jour...
? : Chaque nuit est unique ! C'est pour ça que je n'en rate pas une seule... dit l'inconnu avec une voix si douce
S : Vous venez toutes les nuits observer la mer ?
? : C'est mon petit plaisir à moi !
S : Je pense que ça va devenir le mien... dit-elle en souriant
? : Vous savez apprécier les bonnes choses, je sens qu'on va bien s'entendre !
S : Je peux vous poser une question ?
? : À vous de voir...
S : Vous ne dormez pas ?
? : Disons que c'est compliqué...
S : Je vois... dit-elle en baissant la tête
? : Et vous, pourquoi vous êtes là ?
S : Je crois qu'inconsciemment, je suis venue pour vous...