Demain Nous Appartient

Chapitre 35 - Un mirage ⭐

Martin rentre chez lui après son footing. Il a raccourci son trajet, il n'avait plus le cœur à profiter du grand air après ce qu'il venait de se passer. Aussitôt arrivé à son appartement, il file dans sa salle de bain pour se laver. Il croise son reflet dans le miroir et se dit qu'il fait peur à voir. Comment peut-elle le mettre dans un tel état, il ne se l'explique pas. Il place une main de chaque côté du lavabo et fixe son reflet. Il perçoit la colère dans ses propres yeux. Il aurait presque envie de frapper le miroir si fort qu'il se briserait en mille morceaux, pour ne plus voir tout ça. Il a été impulsif étant plus jeune, mais aujourd'hui avec tout ce qu'il a vécu, il a appris à contenir ses émotions. Il n'y a qu'avec elle qu'il a peur de flancher.
⠀
Après quelques minutes, il ressort de la salle de bain, et se laisse tomber sur son canapé. Il est usé de toutes ces émotions, la journée commence à peine, il n'a déjà plus l'énergie. Au bout de quelques instants, ses paupières commencent à se fermer. Il finit par s'endormir, comme s'il voulait quitter la réalité pour cesser de souffrir quelques instants, ses rêves prennent le dessus, il imagine une scène où il serait heureux. Avec elle.
⠀
Ses pensées et son inconscient le plongent au commissariat, jusque là, rien de bien extraordinaire. Il arrive en grimpant les escaliers le menant à l'étage, il croise ses collègues, se sert un café, passe faire un point sur l'enquête en cours, taquine Georges et son bureau mal rangé, rappelle Sara à l'ordre, relance Aurore sur une nouvelle piste, et enfin va s'asseoir à son bureau. Il reçoit un appel sans grande importance, regarde ses collègues au loin s'activer, des suspects sortir d'interrogatoire menottés entre deux policiers, rien de réellement palpitant. Tout prend une autre dimension à l'instant même où il l'aperçoit : elle. Il se dit qu'il aimerait être défendu par une si charmante avocate s'il se retrouvait au beau milieu d'une affaire judiciaire. Enfin non, pas si charmante, seulement par elle. Le sourire qu'elle adresse au policier avec qui elle discute en fait naître un tout aussi grand sur le visage de Martin.

Elle est à quelques mètres de lui, il l'observe à travers la baie vitrée de son bureau, elle ne sait pas qu'il la regarde, on pourrait même dire qu'il la dévore des yeux. Elle termine sa discussion avec le policier et se dirige vers les toilettes, elle ouvre la porte et disparaît derrière celle-ci. Ni une, ni deux, sans même réfléchir, Martin se lève, quitte son bureau et se dirige lui aussi vers cette porte. Il vérifie que personne ne le regarde et entre à son tour. Il referme la porte derrière lui et reste derrière afin de bloquer l'accès à qui voudrait entrer. Elle se trouve juste là, devant le lavabo en train de se laver les mains. Elle sursaute en le voyant.
⠀
V : Mais, qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-elle étonnée
M : Je voulais juste te voler un bisou ! dit-il en chuchotant ⠀
Virginie rougit et baisse la tête. Martin tend sa main dans sa direction, saisit son bras et la tire vers lui.
⠀
V : T'es sûr que c'est bien raisonnable ? On avait dit qu'on restait discrets...
M : On est juste toi et moi ! lui dit-il au creux de l'oreille
⠀
Alors que leurs visages se rapprochent doucement, leurs regards plongés dans celui de l'autre, prêt à échanger un baiser digne des plus grands films, Martin retrouve la réalité. Il ouvre les yeux, regarde autour de lui. Tout ce qu'il voit, c'est son salon, vide...