Quand tu es partie...

Chapitre 2

Journal Intime de Lucy : September 8th

Ce rêve étrange me perturbe encore. Les sensations de froid et cette humidité ne me quittent pas. Je les sens encore traverser ma peau et glacer mes eaux, jusqu'à ce que je ne puisse plus bouger. Un cauchemar étrange et qui m'interroge beaucoup.

Cet après-midi, Adam vient chez moi. Nous devons travailler sur notre exposé et rien que de penser à lui, mon cœur bondit dans ma poitrine. Plus je passe de temps avec lui et plus je sens que je suis en train de tomber amoureuse.

Ne voulant pas en faire trop non plus, je me suis préparée en conséquence ; être à mon avantage mais sans être trop sophistiquée non plus. Quand à ma chambre, je veille surtout à ce qu'elle soit rangée.

Plus l'heure avance, plus je me sens nerveuse. Je n'ai rien pu avaler au repas de midi et, pour cause, je me suis lancée dans la confection d'un gâteau chocolat banane juste pour tromper mon ennui.

Trépignant d'impatience, j'ai longtemps observé par la baie vitrée, guettant le moment où il arriverait. Et lorsque je l'ai aperçu descendre la longue allée de Chênes, mon cœur s'est mis à tressauter dans ma poitrine et un courant d'adrénaline a traversé mon corps tout entier. Les mains dans les poches de son jean noir porté avec un teeshirt gris, il s'est avancé tranquillement d'une démarche sereine. Lorsqu'il est arrivé près de la baie vitrée, j'ai presque couru pour lui ouvrir.

Un large sourire a éclairé son visage alors qu'il est entré dans la salle à manger et nos regards sont restés accrochés l'un à l'autre, empreint de complicité mais aussi d'une certaine timidité. Autant troublé que moi, il m'a détaillé discrètement, a semblé hésiter puis retire une chaussure puis l'autre avant de se diriger avec moi vers l'escalier.

Lorsqu'il est entré dans ma chambre, il l'a parcouru du regard, veillant à enregistrer chaque détail. Son regard s'est posé vraiment partout et je l'ai observé faire sa petite inspection, les mains derrière le dos et le cœur heurtant ma poitrine. Il pénètre dans mon monde et je suis ravie qu'il s'y intéresse autant.

Assis en tailleur sur mon lit, nous avons travaillé sérieusement notre exposé dont le sujet est la pollution. Notre choix est tombé sur celui-ci. Un domaine qui nous tient à cœur lui et moi. Je suis contente d'avoir un point commun supplémentaire avec lui ; il aime se battre pour les causes en lesquelles il croit. Une nouvelle qualité.

Lorsque les idées sont énoncées sur le papier et que les phrases sont organisées, je tape le tout sur l'ordinateur, puis nous avons illustré le tout avec des photos. Le tout fût bouclé en quelques heures seulement.
Durant ce travail, son beau regard est resté longuement sur moi, brûlant ma peau et traversant mon âme. A présent, j'en suis sûre, je lui plais. Il a cette manière délicate de me regarder comme s'il osait à peine poser un regard sur moi de peur que je m'enfuis. Et tout cela me rend heureuse.

Après notre exposé, il m'a interrogé longuement sur ma passion pour l'écriture et le dessin. Il s'est intéressé à la personne que je suis et que je lui ai dévoilé aujourd'hui. Ensuite il m'a parlé de sa passion pour le surf, ce qu'il aime dans ce sport et de ses projets. Et je bois chacune de ses paroles. A ses côtés, je sens que je pourrais affronter n'importe quoi.

Durant la conversation, il m'a invité à venir le voir la prochaine fois qu'il surfe et m'a proposé même de m'apprendre à surfer. Venant de Los Angeles, j'ai eu la surprise de lui apprendre que je n'ai jamais surfé de ma vie. Notre discussion a vite tourné à la plaisanterie et je lui ai découvert un humour un peu mordant mais terriblement sympathique. Puis la conversation a glissé soudain vers la répétition d'hier après-midi et il m'a confié avoir été content de ma présence et que je serais la bienvenue en toute circonstance. Il m'a informé aussi que ces deux amis sont taciturnes mais qu'ils ne sont pas méchants et s'habitueront à ma présence. Ses révélations m'ont réchauffée le cœur. A mesure que la journée s'est avancée, j'ai découvert un garçon sensible au caractère bien trempé et qui sait ce qu'il veut. Au fil de nos échanges, nous n'avons pas pris garde que le ciel s'obscurcissait.