Quand tu es partie...

Chapitre 5

Journal Intime de Lucy : Friday, June 17th

Le fameux jour de la remise des diplômes est arrivé. Malgré mes bons résultats durant les 4 années, je m'inquiétais de ne pas le recevoir. Nos parents sont venus : les miens, ultra confiants, se tenaient aux côtés des parents d'Adam, dont le regard sévère du père ne passa inaperçu pour personne.

Adam est détendu de l'extérieur mais je savais qu'il n'en était rien. Il cachait bien son jeu, derrière une attitude cool auquel tout le monde croyait. En réalité, il avait tellement peur de ne pas recevoir ce bout de papier et de subir les foudres de son père. Je le soutenais à ma façon. Nos regards échangés en disaient longs.

Il portait une chemise blanche sur un jean et j'étais fière de tenir sa main. Il a fais l'effort de discipliner ses cheveux avec un peu de gel et les a coiffé en arrière. Quelques mèches blondes rebelles s'échappaient de sa coiffure et je le trouvais vraiment sexy comme ça. Je pensais aussitôt à notre mariage et un sourire vint étirer mes lèvres. Trop concentré sur les remises de diplôme, il ne s'en est pas aperçu.

Mon cœur ne cessait de cogner contre ma poitrine à mesure que les noms défilaient. Et lorsque mon nom a été prononcé, mes jambes chancelaient et menaçaient de ne plus me porter. Lorsque le directeur me tendit mon diplôme, je le saisis en fermant les yeux comme une bénédiction. Et lorsque j'ouvrais les yeux, je croisais le regard fier de mes parents et je sus à partir de ce moment que tous mes désirs seraient réalité. J'inondais de remerciement les professeurs et m'écartait afin de laisser la place aux autres.

Chris passait juste après moi et était reçu lui aussi. Il attendait à mes côtés, impatient pour nos amis. Lorsque Kirsten monta sur l'estrade et a reçu son diplôme, elle a, ensuite, couru vers nous, heureuse. Chris l'a intercepté et l'a embrassé. Aussi étonnée que moi, elle se laissa faire, lui rendant son baiser. Je ne pouvais retenir un sourire face à cette nouvelle qui me tombait sous les yeux. Tant de fois on espérait qu'ils sortent ensemble qu'on finissait par ne plus rien espérer et se dire que les choses se produiraient probablement un jour. On avait même imaginé qu'ils soient ensembles et ne veuillent pas s'afficher aux yeux des autres.

Au nom de Peterson, je joignais mes mains l'une contre l'autre, retenais ma respiration et attendais, impatiente. Je voulais être sûre qu'il le lui donnerait en mains propre. Aussitôt mon regard se dirigeait vers Mr Peterson. Il restait impassible tandis que sa mère était heureuse. Adam remercia tout le monde puis laissa la place. Avec sa chemise blanche légèrement ouverte sur un torse que je connaissais trop bien, je le trouvais beau et j'étais fière d'être à ses côtés.

Il s'est approché de moi, son regard étincelait de bonheur et ses lèvres se sont écrasées sur les miennes en un baiser passionné. On entendait le nom de Spencer derrière nous tandis qu'on ne se lâchait pas.

Doris n'était pas présente et de toute façon, elle ne venait jamais en cours. Colin a passé un moment avec nous puis nous a faussé très vite compagnie, peu à l'aise avec nos amis. Chris a proposé de faire une fête ce dimanche pour fêter tout ça et nous nous sommes mis en quête de tour préparer aujourd'hui.

En fin de journée, Adam me prit à part pour me parler d'une manifestation qui avait lieu à Boston. Adam voulait monter un groupe d'activistes pour dénoncer toutes les mauvaises actions commises par les grands patrons et les plus riches. J'étais d'accord sur le fond mais pas sur la forme. Plutôt que de nous disputer sur les manières d'agir, nous avons remis à plus tard cette discussion. Et nous y voilà.

Jay venait de téléphoner à Adam et relançait le projet en lui proposant d'aller à une manifestation. Mon petit ami voulait que j'y aille avec lui afin de découvrir de quelle façon il comptait combattre ce genre de choses. Je savais très bien où il voulait en venir mais il semblait tellement heureux d'y participer avec moi que je n'ai pas pu refuser. Il nous fallait juste un alibis, car nos parents n'accepteraient pas de nous voir aller à une manifestation.