6. On va où ?

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« Il faut trouver un endroit où on pourra lire ce machin.

- Pas la laverie, déjà.

- Quoi ?

- Laisse tomber. De toute façon on va devoir partir de la ville. Si Lina est rentrée, ça veut dire qu'il fera bientôt jour.

- Et le petit bébé à ses parents va devoir rentrer chez lui ?

- Justement, non. Ils ont sûrement attendu la nuit et quand il fera jour ils avertiront la police.

- On va où alors ?

- Je ne sais pas, j'avoue. T'as une idée ?

- C'est toi le chef mon chou.

- Et sérieusement ?

- Sérieusement quoi ? C'est ton plan pas le mien. Tu viens me tirer de ma tente avec tes grands projets et tu sais même pas où tu vas. C'est quoi le bail ?

- On va s'asseoir quelque part et commencer à lire le journal. »

Nous trouvons un banc pas loin. Je sors mon portable pour illuminer le journal. 18 appels en absence de ma mère, 14 de mon père, et une bonne vingtaine de SMS. Je soupire, mais ne dis rien. J'ouvre le journal et reste bouche bée. Une page blanche. Et plein d'autres pages blanches. Que du blanc, du blanc, du blanc.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

- Le journal... il est vide.

- Merde. Tu es sûr ? Pourquoi elle enfermerait à clé un carnet vide ?

- Je crois... qu'elle a arraché des pages.

- Qu'est-ce qu'on fait alors ?

- Je ne sais pas.

- Ecoute... j'ai quelque chose à te dire. Tout à l'heure... chez Peace. Avant de le laver j'ai un peu fouillé les tiroirs et j'ai trouvé ça. »

Il sort une lettre un peu froissée. Dessus on peut voir écrit « Lina », de la douce écriture de Peace.

« Je ne sais pas si... si on a le droit de le lire. C'est confidentiel, ça ne regarde que Peace et sa mère.

- Tu veux mener ta grande quête de chevalier et retrouver Peace ? Alors remue-toi au lieu de penser à ce qu'il faut et ne faut pas faire. De toute façon si ce n'est pas toi c'est moi qui vais l'ouvrir.

- Si ça se trouve c'est une vieille lettre... une carte de vœux où... »

Il n'attend pas ma réponse et ouvre la lettre. Je me sens mal ; manquer de respect ainsi à Lina me déchire le cœur une nouvelle fois.

« Oh putain. Mec... c'est chaud.

- Quoi, quoi, qu'est-ce qu'il y a ?

- Sa lettre...

- Oh non... c'est une lettre de suicide ?

- Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tiens, lis. »

Je prends la feuille et la parcours du regard. Une lettre courte, où Peace s'excuse de son départ et du mal qu'il peut causer à sa mère. Basique. Mais je vois une deuxième lettre encore plus petite dans l'enveloppe...

« Hercule, je sais que tu te poses des questions. Tu pensais tes travaux achevés mais ils viennent de commencer. Vis ta vie, élance-toi là où tu redeviens enfant. Tu partiras faire tes travaux quand tu auras le courage de les affronter. »

Du Peace tout craché.

« Quel drama.

- Peace adore ça, je pense que je ne t'apprends rien.

Peace and LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant