Les serpentards ne sont pas tous des abrutis [Terminée]

Heaven hall

L'écho des flammes semblant résonner dans un assourdissant fracas, Eilya chancela un moment pour retrouver un semblant d'équilibre, ses yeux tentant de s'habituer à la forte pénombre. Murmurant un lumos, les ténèbres semblaient l'engloutir toute entière, l'empêchant de voir à plus d'un mètre devant elle, la lueur bleutée qui se dégageait de sa baguette peinant à fendre la noirceur de l'endroit. Et avançant d'un pas méfiant, trébuchant parmi les innombrables débris qui jonchaient le sol, la chair de poule se mit à lui parcourir tout le corps, la faisant trembler un peu plus chaque seconde.

La respiration erratique, elle ne cessait de tourner la tête dans le vain espoir de distinguer les lieux, l'adrénaline décuplant ses sens. Cette terrifiante obscurité qui rendait toute raison stupide... Toute forme de logique ne se réduisant qu'à un rêve. Au loin, elle pouvait entendre le glaçant sifflement que faisait le vent contre la pierre, de terrifiants bruits la faisant violemment sursauter à chaque fois qu'un venait à se faire entendre. Les battements de son cœur résonnaient dans tout son être , rythmant sa terreur. Puis, finissant par atteindre un mur de pierres en ruine, noyée dans les ténèbres, un crissement sous ses pieds la fit violemment tressaillir, toute bride de courage envolée. Alors, seulement, elle distingua le verre brisé d'un cadre photo. Se penchant lentement pour le ramasser, Eilya essuya du poignait l'épaisse couche de poussière qui masquait l'image, dévoilant une vieille image de la petite fille qui peuplaient ses cauchemars.

Emy.

Le bruit du verre cassé perturba le silence lorsqu'Eilya laissa retomber le cadre au sol.

Cet endroit... C'était ce manoir... C'était cet horrible cauchemar. Son corps trembla de tous ses membres, son regard terrifié ne cessait d'aller et venir, analysant les environs. Mais rien. Tous ne semblait qu'être froideur et néant. Et entendant soudainement un bruit de pas raisonner sur les dalles du sol, elle buta en arrière et tomba lourdement à terre parmi les quelques pierres de ruines jalonnant le parterre. Eilya avait beau pointer sa baguette dans tous les sens, aucune silhouette n'apparaissait. Et pourtant, la lente mesure d'une démarche semblait résonner dans tout son corps tel le glas annonçant une menace. Alors, paniquée, elle se rua vers la cheminée d'où elle était arrivée dans une désespérée tentative de fuite.

Alors seulement, elle s'aperçut que le passage avait disparu, la cheminée rebouchée par un épais mur de pierres. Et dans un dernier effort, elle se mit à gratter de ses ongles l'épais mur, de fins filets de sang commençant à onduler le long de ses mains à mesure qu'elle entendait les pas s'approcher.

- Eilya... Calmez vous.

Faisant brusquement volte-face dans un cri de frayeur, Eilya brandit alors sa baguette d'une main tremblante.

Immobile, le visage serein seulement éclairé par endroit par la lueur bleuté, Kesley la contemplait paisiblement, son regard posé sur elle.

- V-vous..., souffla t-elle d'une voix tremblante. Laissez moi rentrer.

- Eilya, je veux juste...

- LAISSEZ MOI RENTRER ! Hurla t-elle, l'écho de sa voix se mourant dans le profond silence de la nuit.

- D'accord, murmura t-il plusieurs fois dans des gestes rassurants. D'accord... Je vais vous laissez partir... mais je veux juste discuter un instant.

- Je n'ai rien à vous dire !

Kesley la contempla un moment, un air mélancolique au visage.

- Eilya... Je veux juste vous montrer quelque chose, murmura t-il en tentant de la calmer. Après vous pourrez partir... Je vous le promets.

- Et pourquoi devrais-je vous faire confiance ? Cracha t-elle d'un ton qu'elle espérait hargneux.

- Parce que au fond de vous, vous avez envie de me faire confiance, sourit il doucement, la fatigue marquant ses traits.