Bitter Sweet Symphony

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"Cause it's a bittersweet symphony this life
Trying to make ends meet, you're a slave to the money then you die.
I'll take you down the only road I've ever been down
You know the one that takes you to the places where all the veins meet, yeah."

-The Verve


Pour compter la suite de cette histoire, l'auteure a fait le choix d'un petit twist. En réalité, ce choix a été imposé par les besoins de l'histoire et l'auteure en est presque sûre, il ne vous décevra pas.

Il est en effet plus que temps de faire entrer un nouveau protagoniste. Et pas des moindres.

Jekhill de son vrai nom Maxime Castelle avait toujours été vu comme le petit frère. Du plus loin qu'il se souvînt, les gens l'avaient toujours présenté comme le petit frère de... Que cela soit au collège par ses professeurs qui avaient vu passer Mikaël Castelle avant lui, ou encore ses amis au lycée et enfin dans le cercle très fermé des scènes ouvertes parisiennes quand à son tour il était monté à la Capitale.

Est-ce que Maxime était fatigué de cette constante assimilation ? Oui. Et dans le même temps ça n'avait pas tellement d'importance, parce que lui le premier vouait une admiration sinon sans bornes au moins importe pour son grand frère.

Comme dans beaucoup de fratries, il existait une rivalité entre les frères Castelle, mais celle-ci était saine et pleine d'amour. Maxime aimait son frère. Même si par moments, il lui sortait par les yeux. Parfois trop de Mikaël c'était juste trop de Mikaël. Le lecteur ne sera pas surpris d'apprendre que l'ainé des frères prenait souvent, beaucoup, trop de place.

Quand Deen Burbigo avait déboulé chez lui trois jours plus tôt, totalement ivre mort alors qu'il était sur le point de conclure avec une go qu'il chinait depuis des mois, Jehk n'avait pu s'empêcher de le maudire. Il l'aurait bien simplement renvoyé chez lui sans chercher à comprendre, mais l'ainé ne tenait plus sur ses jambes et l'ambiance de la soirée était déjà ruinée. Alors il avait remercié son bail de la soirée, avant d'allonger son reuf sur le canapé en jurant ses grands dieux que Deen avait intérêt à avoir une explication plus que rationnelle pour justifier son comportement.

Le lendemain Deen avait comaté sur le canapé sans même tenter de se justifier. Quand Jehk avait compris que Deen ne comptait pas bouger du dit canapé, il avait abandonné l'idée de le faire passer à table et s'était installé à côté de lui pour qu'ils puissent profiter d'une soirée à deux. Le surlendemain, Jehk avait tenté de lui tirer les vers du nez. Deen n'avait rien lâché. Lui si prompt à raconter chaque détail de ses journées n'avait pas pipé un mot se contentant de dire qu'il ne pouvait pas encore rentrer chez lui.

Max avait l'habitude des crises « existentielles » de son frère. Il le côtoyait depuis bien trop longtemps pour ne pas y être habitué. Sauf qu'en temps normal Deen se faisait un plaisir de lui raconter en long et en large ce qui lui avait fait perdre sa foi en l'humanité. Que ce soit un débat sans fond sur I-télé, un thread claquait sur twitter, ou encore, la réapparition inattendu d'un de ses ex-plans. Bref Deen n'était jamais avare en explication. Mais cette fois rien. Il se contentait de rester sur le canapé et de fumer clope sur clope.

Le troisième jour, Deen avait émis l'envie d'aller au studio. Le voir se remotiver avait fait plaisir à Maxime alors c'est sans trop se plaindre qu'il avait accepté de passer chez son ainé pour récupérer son ordinateur et des fringues propres. Même au fond du seau Deen Burbigo ne lésinait pas sur son apparence.

Agaçé par l'état déplorable du salon. Jehk prit sur lui d'y faire un brin de ménage. Allumant les enceinte Bluetooth il connecta son téléphone portable pour y lancer de la musique histoire d'égayer son occupation. Tout y passa, aspirateur, serpillière, lingettes désinfectantes. Puis il trouva le MacBook de Deen qu'il glissa dans son sac à dos avant de se rendre dans sa chambre.

-Mika.

Ok, il n'y avait que deux solutions, soit cet appartement était hanté, soit Max avait perdu la tête.

-Mika, je sais que t'es là.

L'endroit était hanté, c'est pour ça que Deen l'avait fui et se trouvait actuellement  vautré sur son canapé un paquet de chips dans les mains.

-Réponds-moi, s'il te plait. Je sais pas trop ce qui s'est passé l'autre jour. Tu m'as pas laissé le temps de réagir et je...

La voix était faible, rendue ténue par le manque d'usage. Pourtant, Max pouvait l'entendre parfaitement. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il remarqua le trou dans le mur qui sépare les deux appartements. Il s'en rapprocha pour jeter un coup d'œil au travers. La perspective n'était pas fantastique. Il pouvait difficilement apercevoir, le bout d'un lit, une porte ainsi qu'un sac de linge sale. Jusqu'à ce qu'un iris marron apparaisse comblant tout l'espace.

-Moi, c'est Max pas Mika.

Oui parce que bien qu'étonnait par la présence d'une autre voix dans la chambre de son grand frère, Max n'était pas passé à côté du fait qu'elle l'avait appelé Mika. Personne ne se risquait à l'appeler Mika, c'était réservé à leur grand-mère et le surnom avait disparu avec le décès de cette femme exceptionnelle.

Que Deen autorise quelqu'un d'autre à l'appeler de cette manière était révélateur. De quoi exactement Jehk l'ignorait pour le moment, mais il était prêt à le découvrir. Surtout si l'état actuel de Deen avait un lien avec la petite voix derrière le mur.

-Et le tien de prénom ?

Max attendit une réponse si longtemps que pendant plus un moment, il se dit qu'il avait simplement halluciné, il n'y avait personne derrière le mur, tout était dans sa tête. Et quand enfin il obtenu une réponse, il sursauta si fort qu'il en fit tomber le sac qu'il avait dans les mains :

-Louisa.

-Louisa comme celle des mots retrouvaient dans l'appartement de mon reuf. Attends, c'est toi qui a piraté son ordinateur, il ne lui laissa pas le temps de répondre trop pris part les informations qui s'accumulaient dans son cerveau. Mais c'est toi qui a décoloré ses cheveux,  qui a teint mes fringues, il termina sur le ton le plus outragé qu'il possédait. J'ai toute une machine qui a viré rose.

-Techniquement, Mika a teint tes fringues, je lui ai juste donné l'idée.

-Je savais qu'il n'avait pas suffisamment d'imagination pour que cela vienne seulement de lui. Je suppose que t'es la raison pour laquelle il dort sur mon canapé depuis trois jours.

Ce n'était pas vraiment à Louisa qu'il s'adressait, c'était plutôt des réflexions personnels. Réflexion qui l'avait amené à la conclusion que la petite voix derrière le mur était responsable du comportement de Deen des derniers jours, et même des derniers mois.

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