"L'univers a ses mystères
Les mots sont nos vies
You could kill a life with words
So, how would it feel
Si nos vies sont si fragiles
Words are mysteries
Les mots des sentiments
Les mots d'amour, un temple"-Mylène Farmer & Seal.
Elle ne pouvait pas le perdre. Et dans le même temps, Louisa Leclerc n'était pas du genre à ramper aux pieds des gens. Elle ne ramperait pas à ceux de Mika.
Après être parvenue à regagner son appartement, Louisa avait repris le court de sa journée. Douche d'abord, travail ensuite et dans la soirée elle avait commandé à manger avant de se poser devant un film quelconque.
La chose qu'elle n'avait pas faite, c'était l'appeler. En temps normal quand il partait pour l'un de ses concerts, elle l'appelait vers 20 heures, soit entre les balances et le début supposé de son show. Elle lui souhaitait bon courage avant de lui signifier qu'il lui manquait déjà.
Pas ce jour-là.
Elle ne se voyait pas le faire car elle ne savait pas où se placer. Elle oscillait entre remise en question et colère noire. Que signifiait leur dispute ? Était-ce le marqueur de la fin de leur relation ? Un simple accrochage sans conséquence ? Et puis même, est-ce qu'il avait envie qu'elle l'appelle ?
Il n'avait pas pris la peine de se retourner dans le hall de l'immeuble quand elle l'avait interpellé. S'il ne voulait pas la voir à ce moment-là, il ne voulait sans doute pas ll'entendre.
Sans surprise, ce soir-là Louisa eut du mal à s'endormir, et comme une conséquence bien rôdait elle se réveilla de méchante humeur. Humeur qu'elle traîna toute la journée et qui s'assombrit le jour suivant quand ouvrant sa porte d'entrée après l'avoir entendu sonner, elle tomba sur la tatoueuse d'un mètre cinquante-sept au lieu de son livreur qui devait lui apporter son padthai favoris.
La tatoueuse était bien la dernière personne que Louisa avait envie de voir. Sauf que Lina ne semblait pas capter le regard noir qu'elle lui adressait :
-Je suis Lina, elle dit en se pointant du doigt. Je sais pas si tu te souviens de moi, je suis venu avec Deen y'a trois jours.
Louisa était passée d'agacer à septique ; comment ça si elle se souvenait ? Elle aurait aimé être capable de l'oublier mais il lui faudrait un peu plus de trois jours pour passer à autre chose.
-Je me souviens.
-Génial ! Je suis pas venu les mains vides, j'ai croisé le livreur en bas.
Louisa remarqua enfin le sac du restaurateur thaïlandais dans la main de la jeune femme et attrapa le sachet quand elle lui tendit.
-Je suis désolée je m'incruste un peu, mais je voulais te parler et Deen a refusé de me donner ton numéro. D'après lui, je suis pas obligée de remuer la merde que j'ai chiée. Il a toujours des expressions très graphiques, c'est un talent chez lui.
Louisa avait déjà remarqué que la jeune femme parlait beaucoup, mais là, ça dépassait l'entendement simple. Alors elle se retrouva un peu contre sa volonté à laisser la jeune femme entrer dans son appartement. Et celle-ci s'installa sur le canapé sans demander son reste.
-Tu peux garder ton padthai j'suis pas fan, en revanche je veux bien un café. J'ai bossé toute la matinée je suis lessivée. C'était une pièce absolument énorme, un phénix. Ouais je sais cliché sauf que j'ai prévu plein de petits détails qui m'ont pris tellement de temps à faire. D'ailleurs t'as déjà pensé à te faire tatouer ? Le jour où tu rencontres Mekra, lui dit pas que je t'ai demandé, il va encore dire que j'engraine les gens dans le haram. Mais si tu veux je t'en fais un gratis, j'peux ramener mon démographe et te le faire ici.
Non Louisa n'avait jamais pensé à se faire tatouer. Et dans le même temps, elle ne s'était jamais dit que certains tatoueur pouvaient faire ça à domicile. Elle se rendit dans sa cuisine pour faire couler un café à la jeune femme qui squattait son canapé et mettre son padthai dans une assiette. Elle détestait manger depuis les boîtes en plastique qu'il utilisait pour livrer leur plat.
-Merci, dit Lina quand elle lui tendit son café. Bon je suis pas venu pour te raconter mes anecdotes de salon. Même si ce serait beaucoup plus sympa. Je sais qu'on se connaît pas encore très bien et parfois j'oublie que je peux être un peu too much. Je suis désolée pour Deen, mon comportement était déplacé juste je le vois comme ça et j'ai pas d'autres explications, sauf qu'encore une fois, je suis désolée. Je sais pas si c'est une explication, elle enchaîna tout de suite, mais j'ai une pseudo justification.
Complétement assommée par la quantité de mots qui sortait de la bouche de son vis-à-vis à la minute, Louisa ne put que la laisser faire.
-Dans la bande, j'ai d'abord rencontré Mekra. Avant d'ouvrir mon salon, je bossais au monoprix en face de chez lui. Je le voyais quasiment tous les jours et on est devenu pote. Du coup j'suis allée à une soirée chez lui où j'ai rencontré son frère. Y a pas vraiment de mot pour décrire ce qui s'est passé entre Idriss et moi. Mais quand ça c'est fini je voulais juste lui mettre le seum tu vois. C'est comme ça j'ai commencé à me rapprocher de Deen. Pour emmerder Framal au début et ensuite juste parce qu'il est génial. Les remarques déplacées elles étaient intentionnelles au départ maintenant c'est juste une habitude. Tout ça pour dire, elle fit enfin une pause pour respirer. Il se passera jamais rien entre Deen et moi parce que j'aime Idriss, t'as pas de soucis à te faire. Surtout pas en Argentine. Je suis en train de monter tout un plan pour le récupérer. Idriss pas Deen. Parce que je veux Idriss. Et pour information t'es super sexy, c'est grave possible que je tente de flirter avec toi aussi au final, elle termina en haussant les épaules.
Louisa sentit ses joues s'enflammer sous la déclaration de Lina. L'idée que la jeune femme tente de flirter avec elle n'était pas de nature à la perturber, en revanche elle ne s'était jamais vue comme sexy et ce l'était encore moins entendu dire. Alors recevoir ce compliment de la part d'une autre femme qui en plus débordait de confiance en elle et de sex-appeal.
-Ok.
-T'es plus fâchée contre Deen du coup. Non quand je l'ai appelé il était au bout de sa vie. J'te jure, il était trop mal ça m'a fait trop de peine. Il t'aime trop c'est trop cute.
-Je verrais quand il reviendra.
Louisa était prête à admettre qu'elle avait potentiellement dépassé les bornes. Il n'y avait aucun vice chez Lina rendant parfaitement injuste les mots qu'elle avait eu à son encontre. Mais elle n'avait pas aimé la façon dont Mika lui avait répondu et encore moi le voir quitter l'immeuble sans un regard dans sa direction.
Et Louisa Leclerc, n'était pas du genre à ramper.
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AGORA
FanfictionLouisa Leclerc, n'avait absolument rien de particulier. Non vraiment, rien. Pas de talent particulier, ni même une personnalité détonante. Louisa Leclerc, c'était la nana qu'on croisait absolument partout. La Girl Next Door. Sauf qu'elle, on ne pouv...