"C'était le temps des accords majeurs
Où tout était illuminé
Et j'entends battre ton coeur
Doucement doucement
Je ne suis pas soigné"-Raphaël
Elle lui avait rendu ses fichiers. Elle lui avait offert un nouveau mac, un pro pour ne rien gâcher. Sans qu'il ait eu besoin de demander. Ça n'avait fait qu'augmenter la curiosité de Deen. Qu'est-ce que sa petite voisine faisait dans sa vie pour se permettre d'acheter un MacBook Pro sur un coup de tête ? Qu'est-ce qui l'avait poussé à le faire ? Après tout, elle avait remporté leur petite guerre, rien ne l'obligeait à équilibrer les scores. Ils auraient pu en rester là.
Deen Burbigo avait, pendant presque trois semaines ronger son frein. Sous la menace de la publication de ses vidéos à caractère intime, il avait tenté de faire le moins de bruit possible pour ne pas l'antagoniser plus encore. Il n'avait pas pensé que cette technique fonctionnerait aussi bien.
Il avait bien tenté de la remercier la vieille au soir, mais contrairement à la première fois, il n'avait pas eu de réponse. Quelque part, ça l'avait déçu. Il pensait qu'ils venaient de franchir une étape. C'était peut-être uniquement dans son esprit que cette étape avait été franchi. Qu'à cela ne tienne, il allait insister jusqu'à ce qu'elle ne cède et elle finirait par céder. Ou part publier les vidéos et ruiner sa réputation. Peu importait. Il voulait savoir. Il voulait comprendre.
L'idée en tête toute la journée, il n'avait absolument rien foutu au studio et son frère avait fini par le dégager sans délicatesse pour qu'il cesse de perturber tout le monde. Max prenait la confiance. Il allait devoir dealer avec cela également. Mais c'était une histoire pour une autre fois.
Abandonnant ses pompes dans l'entrée de son appartement, Deen Burbigo était déterminé. Ce soir, sa petite voisine allait lui répondre. Son nouveau mac installait fièrement sur la table basse de son salon augmenta sa motivation. Le petit mot glissait dans la boite de l'appareil l'avait fait sourire, rire même s'il osait. Elle avait de l'humour et s'il se trompait au moins elle le faisait rire lui.
Oui, ce soir sa petite voisine allait lui répondre.
Le rappeur passa dans un premier temps à la douche. La tentation de lancer sa chanson fétiche le pris à la gorge, mais il réussit à la laisser de côté. Avec un peu de chance, s'il était suffisamment convainquant, il parviendrait à trouver un accord avec sa petite voisine qui lui permettra de chanter à nouveau sous la douche. C'était parmi toutes les choses auxquelles il avait renoncé, celle qui lui manquait le plus. Même fumer sur son balcon n'était pas si dérangeant. Il devait admettre que cela avait plusieurs avantages. Rebutait par le froid qui commençait à s'installer, il fumait moins. Et puis l'odeur. Il n'y avait plus d'odeur de tabac froid dans son salon.
Deen dîna rapidement avant de retrouver sa chambre. Il glissa un regard au travers le trou qu'il avait fait sur le mur commun à au deux appartements. Ce n'était pas étonnant que l'isolation soit si mauvaise s'il avait été capable de faire un trou dans le fameux mur.
Par le trou, il pouvait apercevoir la porte de la chambre ainsi qu'un sac de fringues posait à côté mais rien de plus. C'était frustrant. Est-ce qu'il y avait autre chose dans la pièce ? Des affiches sur les murs, des photos de ses amis, d'elle peut-être ? Ne pas savoir à quoi ressemblait sa petite voisine était encore plus frustrant que le reste.
-Petite Louisa, il tenta.
Il savait qu'il n'aurait pas de réponse avec cette simple interjection. La première fois, elle lui avait répondu parce qu'il en était persuadé, elle avait été dépitée par les bêtises qu'il était capable de raconter pour attirer l'attention à lui. Ce qu'elle ne savait pas encore et qu'elle était sur le point de découvrir c'est que Deen Burbigo avait la parole facile. Ça allait avec sa personnalité ouverte et son besoin de plaire.
La disposition de sa chambre n'était pas avantageuse. Contre le mur commun à l'appartement de sa petite voisine, se trouvait un bureau qu'il n'utilisait presque jamais préférant écrire de son lit. Et son fameux lit se trouvait lui au milieu de la pièce alors qu'une commode squattait le mur de la porte.
Décidait à rester contre le mur jusqu'à ce qu'elle daigne lui répondre, Deen s'attela au déplacement de ses meubles. Rapidement, son lit se retrouva contre le mur alors que le bureau était désormais sous la fenêtre. Faisant un tour sur lui-même, il conclut rapidement que l'installation lui convenait.
Se jetant sur son lit, il s'installa confortablement avant de reprendre ses invectives.
-Petite Louisa. Oh allé petite Louisa, je sais que tu peux m'entendre. J'ai rien à de prévu pour la soirée, je peux faire ça toute la nuit. Petite Louisa.
Toujours pas de réponse.
-Petite Louisa. Je m'ennuie, tu pourrais me répondre. Petite Louisa. Petit Louisa.
-Quoi, quoi qu'est-ce que tu me veux ?
Deen retint le rire qui menaçait de lui échapper. Elle n'avait même pas tenu dix minutes. Ce manque de patience lui laissait croire d'or et déjà qu'elle n'avait pas l'habitude qu'on l'embête et que par voie de conséquence elle était sans doute fille unique.
-Bah alors ma petite Louisa, faut pas se mettre dans des états pareils. Je veux juste discuter avec toi.
Oui, Deen Burbigo savait qu'il se comportait comme un gamin de quinze ans. Mais c'était tellement satisfaisant de la taquiner de cette manière. Il pouvait l'imaginer, les sourcils fonçaient et les poings serraient contre ses hanches comme le faisait sa maman quand c'était elle qu'il était déterminé à embêter. D'ailleurs, il devait penser à rappeler madame Castelle s'il ne voulait pas la voir débouler dans son appartement décrivant à corps et cris quel fils indigne il était.
-T'as passé une bonne journée ?
Seul le silence lui répondit, ce n'était pas bien grave, il pouvait faire la conversation pour deux. Il avait toute son attention et c'était la seule chose qui comptait.
-Moi bof, j'étais au studio et je me suis fait pourrir par Max. Max, c'est mon petit reuf. Il se prend trop pour un jefe des fois j'te jure. Je vais devoir le remettre à sa place. T'as pas une idée ? Bon après j'avoue j'étais chiant. Mais c'est ta faute aussi, avec le mac que tu m'as laissé j'arrive pas à me retirer de la tête que peut-être j'te dois un truc.
-Une porte d'entrée.
Cette fois Deen ne retint pas son rire. Oui, elle était drôle. Sa voix ténue, charmante.
-Ouais y' a ça, c'est vrai. Tu préfères quoi, liquide, chèque ou carte ?
-Liquide.
-Des petites, des grosses coupures ?
Le soupir exagéré qu'elle poussa, fit à nouveau sourire le rappeur. Il allait la rendre barjo dans un premier temps et dans le seconde elle ne pourrait plus se passer de lui. Ça marchait toujours comme ça, il avait l'habitude désormais.
-Hey ma petite Louisa, encore merci pour le mac, il prononça plus doucement. Bon du coup , t'as une idée pour emmerder Max. Je m'incline devant ton talent, faut faire partager.
Sa petite voisine n'était pas au bout de ses peines. Maintenant qu'il avait trouvé une occupation, il n'allait pas la lâcher. Et puis l'embêter de cette façon était bien plus agréable.
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AGORA
FanfictionLouisa Leclerc, n'avait absolument rien de particulier. Non vraiment, rien. Pas de talent particulier, ni même une personnalité détonante. Louisa Leclerc, c'était la nana qu'on croisait absolument partout. La Girl Next Door. Sauf qu'elle, on ne pouv...