Shadow of the Day

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"I close both locks below the window
I close both blinds and turn away
Sometimes solutions aren't so simple
Sometimes goodbye's the only way, oh"

-Linkin Park


Le développement de la télé-consultation avait changé la vie de Louisa Leclerc. Elle pouvait désormais aller chez le médecin de chez elle et ça c'était un plaisir non négligeable. Bon il fallait tout de même qu'elle se rende dans une pharmacie pour récupérer les médicaments, mais ces derniers temps elle prenait l'habitude de sortir plusieurs fois par semaine.Des trajets très simple, la boulangerie, le Spar en bas de la rue, son restaurant thaïlandais préféré et aujourd'hui justement la pharmacie. Ce n'était pas qu'une formalité mais avec l'aide de l'ordonnance, elle n'aurait même pas besoin de parler avec la pharmacienne pour récupérer son du.

Louisa n'était pas malade, simplement curieuse. Avec le départ de Mika en Argentine, Louisa avait beaucoup pensé à l'avancée possible de leur relation. Louisa voulait avoir des relations sexuelles avec son copain sans préservatif. Leur relation était suffisamment sérieuse pour en arriver à ce point, elle avait confiance en lui et sous réserve qu'il fasse tous les tests nécessaires et elle aussi par acquis de conscience, la jeune femme était persuadée qu'il s'agissait d'une bonne idée qui plairait à son rappeur. D'où la télé-consultation d'un gynécologue et le tour à la pharmacie.

Prenant un grande inspiration, la jeune femme passa le pas de l'officine. Les premières secondes étaient toujours les plus cruciales. Elle n'avait plus vraiment de mal à sortir dans la rue. Son problème désormais c'était d'entrée dans les boutiques, là où elle avait le plus de chance de se retrouver confronter à une altérité qu'elle avait du mal à concevoir.

Il n'y avait que trois personnes devant elle et la distance qui les séparé était suffisamment important pour qu'elle ne se sente pas en danger. Si personne ne rentrer après elle, elle serait en mesure de contrôler la boule dans son ventre.

Et personne n'entra après elle.

Louisa pu donc récupérer sa toute première plaquette de pilule. Après d'intense recherche sur le net, la jeune femme savait par avance que ce mode de contraception serait uniquement temporaire. Elle ne voyait pas d'un très bonne oeil l'idée de se bourrer quotidiennement d'hormone, et le stérile en cuivre avait fait ses preuves depuis des années. Mais une chose à la fois. La pilule d'abord le reste après.

Et puis avant de se faire poser un stérilet, il y avait quelque chose que Louisa souhaitait faire pour elle-même et par elle-même indépendamment de sa petite course à la pharmacie. Elle remonta chez elle pour déposer le petite sac de médicament dont elle n'aurait pas besoin tout de suite. Elle avait déjà préparé son petit sac, il se trouvait près de la porte et n'attendait plus qu'elle.

Louisa se rendit tout de même dans la cuisine pour se faire un café. L'hésitation commençait à l'envahir. Elle était déjà allée à la pharmacie c'était peut-être trop pour un seul jour ? Peut-être qu'elle ferait mieux de s'en tenir à la pharmacie. Mais juste la pharmacie ce n'était pas vraiment une victoire. Prendre le train en revanche...

Sauf que la dernière fois qu'elle avait tenté, elle s'était presque effondrait face à son échec et si Mika n'avait pas été là pour la rattraper elle ne savait pas comme elle aurait fait pour remonter la pente. Mika n'était pas la pour sauver les meubles si ça se passait mal à nouveau. Il se trouvait de l'autre côté du monde à faire, elle ne savait trop quoi avec ses amies les rappeurs.

Cette idée la rendait folle de rage. Non pas qu'elle ne voulait pas qu'il profite de sa vie bien au contraire, simplement elle aurait aimé être en mesure de s'y rendre avec lui. Apprendre à connaître tous ses amis, prendre l'avion pour partir en vacance. Mais si elle ne pouvait même pas prendre un train pour se rendre chez ses parents comment pourrait-elle prendre un avion pour se rendre chez des inconnus ?

Il fallait qu'elle essaye. Comme aurait dit le Colonnel elle ne pouvait pas continuer à regarder sa vie lui filer sous le nez.

Alors tout en terminant son café, Louisa commanda un uber pour qu'il la dépose à la gare. Elle tenta de ne pas trop réfléchir quand elle monta dans la voiture. La boule était déjà très lourde dans son estomac.

Ses mains se mirent à trembler quand la voiture s'arrêta devant la gare. Il y avait tellement de monde dehors. Et plus elle regardait les gens passer pour entrer dans la gare plus elle senti la panique l'envahir. Son coeur battait à tout rompre, ses joues était brûlante et sa vu se troubla.

-Vous allez bien m'dame, lui demande le conducteur de la voiture. Vous voulez que j'appelle une ambulance.

La respiration de Louisa commença a s'accélérer. Elle ne sortirait pas de la voiture.

Avec difficulté, Louisa fit un signe au conducteur de la voiture que non ce n'était pas nécessaire d'appeler une ambulance. Son élocution fut difficile mais elle parvint à le prévenir que s'il voulait bien la ramener d'où venait elle était prête à lui payer le deux fois l'aller retour.

La détresse dans le regard de sa cliente, força le conducteur à céder sans poser de question. De tout manière elle lui avait proposé de le payer en liquide donc il avait encore moins de raison de s'y opposer. Dès que la voiture fit demie-tour, Louisa sentie le poids sur sa poitrine se souleva. Au moins elle avait essayé non ?

C'était une discours de perdant de son point de vue, mais c'était le seul qu'elle pouvait avoir dans sa situation. 

AGORAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant