Rencontre royale

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"Veuillez m'excuser, j'étais en pleine réunion avec mon historiographe.

Pearl ne put retenir un petit sourire d'éclore sur ses lèvres. Un roi aussi aimable, qui s'excuse d'avoir fait attendre, ça ne se faisait plus depuis longtemps !

-Ne vous en faites pas. Dites-moi plutôt la raison de ma présence ici?
-J'ai remarqué à vos manières que vous étiez anglaise. Je tenais à avoir des nouvelles de ce pays directement par votre bouche plutôt que par celles de mes nombreux ambassadeurs car...ils ont une forte tendance à jouer avec la vérité comme bon leur semble.
-Ma foi, je regrette de ne pouvoir épancher votre soif de nouvelles trépidantes, mais il y a eu peu de récents évènements à la Cour d'Angleterre.
-Dites moi...suis-je en de bons termes avec le roi? Pourriez-vous lui faire savoir que je suis prêt à tout pour lui être agréable?
-Bien sûr, il n'en doute pas."

Ma présence est plus obsolète que jamais. Pourquoi le roi Georges ne demande-t-il pas directement son aide à son homologue français, si celui-ci est si disposé à l'aider?
Je ne comprend pas...et même si mon frère est décédé, je dois continuer à jouer le jeu si je veux revoir mon père un jour.
Alors je souris et je bifurque sur une conversation en apparence anodine, mais qui est susceptible de m'apprendre bien des choses sur le grand Louis XIV : ses rêves.

-Avez-vous le sommeil serein Majesté? Pour ma part, j'ai une compagne de chambre très bruyante qui ne me laisse pas le loisir de dormir comme je le voudrais...
-Ah ! J'oubliais que vous étiez la dame de compagnie de Madame de Rossigny et qu'en cette qualité vous n'aviez pas de chambre individuelle. Voudriez-vous que je remédie à cela?

Décidément, je trouve que son amabilité est louche...

-Non merci, malgré ces ronflements intempestifs, ma compagne est très sympathique.
-Tant mieux. Pour répondre à votre question, revient souvent le même scénario dans mes songes : je suis accroché à un poteau, en partie dévêtu, et des hordes de paysans me lacèrent le corps avec des pierres...je frissonne rien que d'y penser."

Après un échange de banalités des plus cordiales, je me retire.
Tiens, tiens...il a donc peur d'une révolte du peuple? La hantise de tous les souverains !
Je rédige une missive au mien pour l'informer que s'il a besoin de faire pression, c'est du côté du peuple français qu'il lui faudra se tourner.

Toutes les personnes que j'ai rencontré aujourd'hui ont exprimé une forme de fascination pour le pays d'où je viens. Je ne suis pas certaine qu'il soit mon pays de naissance pourtant...

Pearl à Versailles [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant