ℑ𝔱'𝔰 𝔊𝔬𝔬𝔡 𝔗𝔬 𝔙𝔢 𝔙𝔞𝔡. [𝔏𝔬𝔨𝔦] {𝔗𝔬𝔪𝔢 2}

.5.

—Bonsoir Heimdall, disons Thor et moi en coeur.
—Bonsoir Thor, bonsoir Katherine.
—Heumm, Kat.
Je ris, gênée. Je déteste vraiment mon prénom.
—Veuillez m'excuser, j'ai complètement oublié.
Le gardien remarque alors que Thor porte son manteau-cape.
—Ce sera Jötunheim, alors, dit-il.
—Exact, répond le dieu.
Je regarde ma robe asgardienne.
—Merde, j'ai oublié de me couvrir.
Thor se tourne vers moi.
—Tu veux qu'on retourne au château ?
—Nan, pas le temps. Tant pis.
Heimdall toussote.
—J'ai quelque chose qui pourra vous plaire, me dit-il.
Il descend du plateau central et donne un coup de poing sur une partie du mur. Soudain, un dressing sort, rempli de tenues asgardiennes.
—Voilà un manteau.
Il me tend une grande cape de fourrure.
—Merci.
—Woah ! Tu l'avais pas sorti depuis deux siècle, ce truc, rit Thor.
Heimdall acquiesce et se replace à son poste, après avoir rangé le dressing. Il tourne l'épée dans la fente, tandis que le dôme tourne de plus en plus vite.
—Soyez vigilants.
Thor et moi hochons la tête. Le dieu ricane :
—C'est du loup.
—Hein ?
Merde !!! Je suis trop près du portail, je vais...
—AHHHHH !
Je me fait emporter dans la colonne lumineuse. Thor, lui, a le temps de sauter derrière moi. Je regarde, émerveillée, défiler les étoiles, les planètes, et les galaxies à toute vitesse. Je n'ai plus envie de vomir, cool.
—Euhh, le sol se rapproche très vite !
Même beaucoup trop ! Je vais m'éclater par terre ! Thor arrive de derrière et me prends par la taille.
—Attention à l'atterrissage !
Il me soulève comme si j'étais une plume tandis qu'il atterrit d'un bruit sourd sur le sol gelé. L'aura lumineuse disparaît.
—Ton manteau, c'est du loup, sourit-il en me posant délicatement à terre.
—Oh, le pauvre...
Il me sourit, puis, d'un coup, son visage se fige, et ses sourcils se froncent.
—Je déteste cet endroit.
Il fait froid, très froid. Et c'est super calme. On dirait un silence de mort. Le vent siffle dans nos oreilles, tandis que nous commençons à marcher. Le sol était glissant, mi-pierre, mi-glace.
—C'est trop calme... dis-je.
—Comme toujours, répond Thor la mâchoire serrée.
C'était vraiment un autre homme quand il se sent en danger. Il a bien mûri.

...

Après pas mal de temps de marche, un bruit se fit entendre, puis une voix.
—Que faîtes-vous ici, Asgardiens, rugit la voix profonde.
C'est étrange, elle vient de partout autour de nous. À cause de l'écho, on ne peut pas la localiser. On dirait qu'elle sort tout droit des Enfers. Je crie pour me faire entendre :
—Je suis Midgardienne !
—Chut, m'intime Thor. On est pas là pour plaisanter, Kat.
Je vois des ombres se mouvoir dans la pénombre.

PDV Thor:

Kat se rapproche de moi instinctivement. Elle a dû voir les Jötunn qui nous observent.
—Nous sommes ici pour parler de Laufey, et de ce qu'il a fait à mon frère.
La grosse voit rit, ce qui fait trembler le sol.

PDV Kat:

C'est super flippant.
—Premièrement, Loki n'est pas ton frère.
Une chose bouge, loin devant nous. C'est énorme. La forme s'assoit sur un siège, que je n'avais pas vu tellement il était bien camouflé dans la roche.
—Et deuxièmement, adressez-vous à moi directement.
—Bordel de... !
—C'est Laufey, grogne Thor. Il est toujours vivant.
—Et immortel, complète le père de Loki.
En plissant les yeux, je distingue deux prunelles rouges qui nous fixent dans l'obscurité. Je crie :
—Qu'est-ce que vous avez fait à Loki !!!
Laufey ricane.
—Oh, pauvre petite terrienne. Si j'avais le temps, j'aurais versé une larme.
Je me crispe et m'apprête à aller lui casser la gueule, mais Thor me retient par le bras.
—C'est votre propre fils ! s'indigne le dieu.
—Et alors, fait le roi des Géants des glaces.
Je fulmine ! Sale fils de...
—J'éviterais de dire ça à votre place, ricane-t-il.
Je m'énerve :
—Vous lisez dans mes pensées ? Très bien. Regardez à quoi ressemble votre fils à cause de vous, alors !
Je repasse les mauvais souvenirs dans ma tête. Quand il tombe, quand il pleure, quand il vomit. Laufey soupire.
—Vous perdez votre temps ici, plus le temps passe, plus vite Loki rejoindra les nôtres.
—Quoi !?
—Il se transformera en Jötunn.
Oh non. Oh non ! C'est pas possible ! Je demande, pleine d'espoir mais sérieuse ;
—Comment peut-on éviter ça ?
Laufey part sur un vieux rire sortant des tréfonds de son corps.
—Comme si j'allais vous le dire. Vous me faites pitié.
Je serre les poings, Thor serre son marteau.
—Allez, bon vent.
—Non, fait Thor. On en a pas fin...
—Oh que si, pauvres midgardiens.
Thor fulmine.
—Hey, relax, on s'en va...
D'un coup, il hurle à Laufey avec rage :
—JE NE PARTIRAI PAS SANS AVOIR LA SOLUTION POUR AIDER MON FRÈRE !
Je recule d'un pas. Il est déterminé. Je devrais l'être aussi.
Laufey ricane :
—Ce n'est même pas ton frère, pauvre abruti. Ce n'est qu'un simple monstre qui ne mérite de vivre en tant qu'humain.
Flottement. Un blanc qui semble durer des heures. Puis le hurlement de Thor, le sol qui vibre, et la foudre qui frappe. Je suis propulsée en l'air.
—Je vais te faire regretter ! crie Thor en regardant autour de lui.
Les Jötunns approchent lentement. Je me relève de par terre difficilement, et décroche un stalagmite de glace pour m'en servir comme arme. Le combat commence. Thor les défonce tous, tandis que je me bats comme je peux. Un alien vient vers moi, alors je l'embroche d'un coup. Un autre ! J'esquive puis lui donne un grand coup de pic de glace dans la tempe. Tandis que je me bats avec un géant particulièrement grand, un autre s'approche par derrière. Thor le remarque ; il crie :
—Kat !!!
Je tends mon bras devant moi et repousse le Jötunn d'une onde de choc dorée grâce a mon pouvoir. Thor en a la mâchoire décrochée. Tandis que l'autre géant est sous le choc, je lui donne un coup de bâton dans l'entrejambe puis dans la mâchoire. Loki serait fier de moi.
Thor, lui, fait voler des tas de méchants. Je suis moins efficace ! Pendant un moment de répit, je remarque que Laufey descend de son trône et s'éclipse.
—Thor ! Laufey s'en va ! Qu'est-ce qu'il fait ?
—Je n'en sais rien, je...
Un grondement fait trembler la terre. Je crie au dieu :
—Ça sent pas bon, là ! C'était quoi ça ?
Il n'a même pas le temps de me répondre que des pas lourds résonnent sur la glace.
Je lâche mon pic de glace. Il tombe avec un tintement sur la pierre. Juste un face de moi se dresse une gigantesque créature aux cornes de bouc, yeux jaunes et peau bleue. Elle doit faire dans les 10 mètres de hauteur. D'un regard entendu, Thor et moi, sans demander notre reste, partons en courant. Les Jötunns nous poursuivent avec des grognements de plaisir de tuer. La bête rugit si fort que je dois me boucher les oreilles si je ne veux pas devenir sourde. C'est Laufey qui a du l'invoquer !
—Ils nous poursuivent !!!
—J'ai une impression de déjà vu, grogne Thor.
Il saute de rocher en rocher, mais moi je galère avec mes talons et ma robe. Je suis obligée de la soulever si je veux avancer sans tomber. Putain !
Je glisse de temps en temps, ce qui me fait ralentir. Un Jötunn particulièrement rapide me saisit par l'épaule, mais je le repousse en le frappant à la tête avec mon pouvoir au poing. Je commence à être épuisée. Mon souffle se fait de plus en plus court, mes poumons brûlent en enfer. Mes jambes vont bientôt me lâcher. Et en plus de ça, je n'aurais pas du utiliser tant mes pouvoirs. Ça fatigue...
Je me prends les pieds dans un rocher mais me rattrape de justesse. Thor me crie :
—Kat, déconne pas !
—Ta gueule !
Les ennemis se rapprochent. Deux géants m'attrapent par le derrière de ma robe qui est très long. Je force tellement dessus pour ne pas tomber entre leurs mains que ma robe craque et se déchire en haut des genoux. Thor leur envoie un rapide coup de marteau-boomerang.
—On y est presque ! Encore un effort !
D'un geste brusque je retire une chaussure, puis l'autre, et les balance à la tête des plus proches cibles. Le monstre aussi se rapproche vite. Très vite. TROP VITE !
Avec une poussée d'adrénaline surpuissante, je m'enfuis à toutes jambes. C'est plus simple sans chaussures ni robe trop longue. Thor gémit. Il doit être blessé: J'ai l'impression que mon coeur va exploser. J'ai envie de pleurer.
Je repense un instant à Loki.
Seul. Souffrant. Aimant.
J'ai à présent dépassé le Dieu du Tonnerre.
—Allez, Thor ! Pour Loki !
Nous poussons une dernière fois sur nos jambes et hurlons d'une voix :
—HEIMDAAALL !
Le portail s'ouvre de suite. Nous nous écroulons dans le halo de lumière. La bestiole rugit, puis tout disparaît. Le noir complet. Le noir ? C'est pas sensé être coloré le Bifröst ? Je tombe dans les pommes.

...

—Kat ! Kat !
Quelqu'un me secoue. Je connais cette voix, je crois. J'ouvre les paupières difficilement. Heimdall se trouve à deux centimètres de mon visage, je sursaute.
—Enfin réveillée.
—Où... où est Thor ?
Heimdall se relève. Je m'assois en grimaçant. Mes jambes me lancent et mon coeur bat la chamade.
—À l'infirmerie. Il s'est prit plusieurs flèches.
—Le con...
—Besoin d'aide pour vous relever ?
Je fais un geste de la main.
—Ça va, merci.
Je relève la tête d'un coup, si vite que je vois noir pendant une seconde.
—Et Loki ?? Comment va-t-il ?
Heimdall pince les lèvres.
—Je ne vais pas vous mentir.
Oh non, bordel...
—Il est plutôt mal en point. Je pense que ça lui ferait du bien de vous voir.
Je me relève brusquement et pique un cheval qui se trouvait devant le bâtiment doré.
—J'y vais. Merci Heimdall.
—Avec plaisir, votre majesté.
Je pars au galop vers le château.
J'ai peur pour Loki. Si peur...