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Heimdall s'absente un moment, tandis que les Avengers et moi patientons dans le dôme. La plupart me demandent comment se passe la vie ici, alors je leur raconte toutes les activités que nous avons fait avec Loki. Ça a l'air de les tenter ! Heimdall entre avec un vieux rouleau entre les mains. Il y fait très attention.
—Vous partez pour Muspellheim, le monde sous le règne de Surtur.
On ouvre tous grand la bouche, tellement nous sommes étonnés. Seul Thor reste impassible.
—Bon courage à tous. Quand vous verrez ma tribu, dites leur que vous venez en mon nom. Juste... vous devriez aller au château pour vous préparer, Kat.
—Mais je suis prête, j'ai un couteau et...
—Je parlais de votre tenue. Vous pouvez garder la cape, mais je vous conseille d'aller chercher une armure de Valkyrie dans l'armurerie royale.
—J'ai le droit ?
Heimdall soupire avec un petit sourire.
—Pas vraiment, mais vous avez mon autorisation.
—Je l'accompagne, fait Steve.
Je lui répond :
—Ok, mais prends ma cape. Il faudrait qu'on évite de te voir.
—D'accord.
Il met ma cape, pendant que Heimdall confie la carte à Tony.
—On revient vite. À toute !
—On vous attend.
Comme il n'y a aucun cheval, nous partons à pieds au pas de course. Steve n'arrête pas de tourner la tête partout. Il est émerveillé par la grandeur d'Asgard, logique ! Quand nous sommes arrivés devant le château, les gardes nous fixent mais ne disent rien.
—Hey... on pourra passer voir Loki ? J'ai quelque chose à lui dire, me dit Cap'.
—Pas de problème, je comptais y passer aussi. Il faut que je le prévienne qu'on parte.
Pauvre Steve, il a l'air de s'en vouloir à mort, après la soirée où il était un peu bourré.
—Steve ?
—C'est moi.
Les longs couloirs dorés du palais me sont vraiment familiers maintenant. Nos pas résonnent sur les murs.
—Je ne t'en veux pas, pour la soirée.
Il me fixe, la tête cachée par la capuche de ma cape.
—Tu n'étais pas vraiment sobre, et franchement je peux t'assurer qu'il n'y a aucun problème. Tu es un super ami pour moi, et ça ne changera jamais !
Il parait ému.
—Je suis vraiment touché... c'est ce que je voulais entendre. Je m'en voulais vraiment, jusqu'à maintenant.
—T'inquiète, fais-je en souriant.
Je pose ma main sur son bras. Il sourit.
—On est arrivés, entre, lui dis-je.
Je reconnais les hautes portes armées de l'armurerie. Je ne suis jamais entrée dans cette salle, elle est réservée aux guerriers et aux Valkyries. Quand on entre, je suis émerveillée ! C'est gigantesque, avec plein de sortes de lances, d'épées, de boucliers, et d'armes en tout genre. Steve aussi promène son regard sur l'équipement.
—J'arrive, je vais du côté des armures.
Comme c'est classé par rangées, je pars vers la droite pour aller du côté des armures féminines. Il y en a des pas mal !
—Rogers, viens voir ! J'en ai trouvé une belle, j'ai besoin de ton avis.
Steve arrive à grandes enjambées vers moi.
—Regarde.
C'est une armure plutôt moulante, avec de longues bottes, un pantalon en cotte de maille et un haut en cuir gravé de plein de motifs. Il y a des sangles, en cuir aussi, qui renforcèrent le tout. J'aime bien ! En plus, c'est renforcé aux épaules, ce qui donne un style sans précédent.
—Wow, elle est magnifique ! Tu devrais l'essayer.
—D'accord. Je vais dans la rangée d'après.
Par politesse, même si il ne me verrait pas, Steve se tourne dos à moi. Gentleman !

...

—J'adore !!
Steve se retourne. Il est bouche bée !
—Elle te va incroyablement bien, ça c'est sûr ! J'aime beaucoup. Tu devrais t'attacher les cheveux.
Je prends mon élastique autour du poignet et le noue autour de mes cheveux en une queue de cheval vite fait.
—Parfait, dit-il en levant les pouces. Maintenant, où est Loki ?
—Il est à l'infirmerie, on y go. C'est par là.
En sortant, j'accroche la dague que Loki m'avait donnée (le couteau à ma ceinture, vous vous souvenez ?), et serre le manche dans ma paume.
—C'est là.
Je pousse les portes de l'infirmerie. Quand nous entrons, comme d'habitude, nous n'y voyons pas grand chose, mais nos pupilles s'habituent vite à l'obscurité. Steve reste derrière moi.
—Loki ? C'est moi. Il y a quelqu'un qui voudrait te parler.
La salle semble vide, pourtant je vois quelque chose se mouvoir dans l'obscurité.
—Kat, c'est toi !
Une forme sort d'un coin, et marche vers moi. Il me prend dans ses bras. J'ai du mal à m'habituer à sa couleur. Il est encore torse nu, et sa peau commence à se faire vraiment froide. Cap' enlève la capuche de sa cape. On se sépare.
—Loki, fait Steve, mais qu'est-ce que...
Je lui explique :
—C'est sa malédiction, ça le fait se transformer en Jötunn. Si on ne fait rien, il deviendra un des leurs, et sa mémoire, disparue.
Loki a l'air grave, mais il se porte plutôt bien debout.
—Comment vas-tu ? je lui demande.
—Plutôt bien.
—Et ton état ? demande Cap'. Ça se dégrade ?
—Eh bien... oui.
Il s'assoit sur son lit d'infirmerie et se passe les mains sur le visage.
—Je vois de moins en moins bien. Les Jötunns voient en noir et blanc. Kat, je vais essayer de deviner la couleur de la cape de Captain. Ne dis rien.
Oh la la, il me fait un peu flipper.
—Hum... noire ? Gris foncé ?
—Non.
—Merde, gris clair ?
Les larmes me montent.
—Elle est bordeaux, Loki, je lâche.
—Oh...
Il a l'air si déçu que ça me brise le coeur.
—Loki, tu as deux minutes ? lui demande Steve. J'avais quelque chose à te dire.
—Je t'écoute.
Je me tourne vers le représentant des USA. Il a l'air super sérieux.
—Loki, je tenais à te présenter mes plus grandes excuses pour ce qui s'est passé il y a 2 ans. Je tenais à te les dire en face, mais comme vous ne veniez jamais sur Terre, je n'avais pas l'occasion, donc... voilà. Je suis désolé.
Loki sourit. Il est trop cute.
—Je ne t'en veux pas, monsieur le cul de l'Amérique.
Captain a l'air choqué, mais je ne sais pas si c'est pour l'acceptation de ses excuses ou le surnom qu'il lui a donné. Je ris intérieurement.
—J'ai déjà passé l'éponge dessus depuis longtemps, il ne faut pas s'en faire. Et je suis sûr que Kat a fait de même, pas vrai ?
Je m'approche, m'assois à côté de lui et pose ma main sur la sienne. Il la serre. Je hoche la tête en souriant et me tourne vers Cap'.
—Steve, il n'y a aucun problème. Ne t'en veux plus pour quoi que ce soit !
—Bien. Merci beaucoup, vous deux !
Il sourit, puis continue :
—Oh, je vais vous laisser seuls. Je t'attends dehors, Kat.
—Ça roule.
Steve sort de la pièce. Loki pose sa tête sur mon épaule en soupirant.
—Ne voir que très peu de couleurs m'impressionne beaucoup. C'est flippant.
Je lui caresse le haut de la tête.
—Tu m'étonnes.
—Le soir, en m'endormant, j'ai peur que le lendemain je ne sois plus moi.
Les larmes me montent.
—Shhht, ne t'inquiète pas. Je suis là.
On reste silencieux quelques secondes, perdus dans nos pensées, l'un contre l'autre.
—Au fait, on va quelque part avec les Avengers pour trouver une solution.
—Où ça ?
—Heimdall a dit que ça se trouve sur Muspellheim. On va dans la grotte de sa tribu pour trouver une solution pour toi dans le vieux grimoire. Je suis sûre que l'on va trouver.
Il hoche la tête.
—C'est très dangereux, là-bas. Il va falloir que vous soyez prudents.
—Promis. Bon, je dois y aller.
—Je t'aime Kat. Reviens vite.
Je pose mes lèvres sur les siennes délicatement. Il ferme les yeux. Quand nous nous séparons, il les rouvre avec un air triste.
—Moi aussi je t'aime. Plus que tout au monde.
Il sourit tristement. Ça me fait du mal de le laisser ici, mais je n'ai pas le choix. Je lui fait signe, puis sors de la salle et retrouve Steve à quelques mètres de la porte.
—On y va.

ℑ𝔱'𝔰 𝔊𝔬𝔬𝔡 𝔗𝔬 𝔙𝔢 𝔙𝔞𝔡. [𝔏𝔬𝔨𝔦] {𝔗𝔬𝔪𝔢 2}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant