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Pour survivre, il te faut avant tout du bon matériel. Séchant tes larmes, tu commences à te diriger vers la ville la plus proche. Tu la connais plutôt bien, puisque tu as déjà participé à des expéditions dans celle-ci avec les membres du camp.

La route est longue et le temps que tu arrives dans les rues vides de la cité, c'est déjà l'après-midi. Aurais-tu dormi plus longtemps que ce que tu ne le pensais ? En tout cas, il va te falloir passer la nuit ici, sinon tu n'auras rien le temps de récupérer.

Les grandes avenues sont vides et, lorsque tu tends l'oreille, tu n'entends aucun grognement. Tant mieux. Puisque la périphérie de la ville a déjà été pillée par les membres du camp, tu es obligée de t'enfoncer profondément dans cette jungle urbaine.

Au bout d'un moment, tu aperçois un centre commercial, c'est fou ce que les gens de l'âge d'or stockaient comme objets dans ce genre d'endroits.

Une fois à l'intérieur, Tu fronces le nez et tousses, assaillie par l'odeur de pourritures que dégagent les aliments laissés à libre pendant près de vingt ans.

Les larmes aux yeux en raison de la puanteur ambiante, tu suis les indications jusqu'à atteindre l'allée des conserves. Une fois ton bonheur trouvé, tu te dépêches de remplir ton sac de boîtes métalliques. Alors que tu te relèves pour chercher du matériel, tu entends des bruits de pas derrière toi.

Ce ne sont pas les pas traînants d'un zombie, non, c'est la démarche assurée d'un humain bien vivant. Et merde ! Impossible qu'il n'ait pas remarqué la lumière émise par ta lampe. Très bien, il va falloir le surprendre.

Adossé à l'étagère, tu attends que l'inconnu soit assez proche, puis tu t'élance dans l'allée, l'arc bondé.

— Wow, wow, wow ! s'exclame celui-ci en te voyant armé. Du calme, meuf ! Je veux juste discuter.

— Et pourquoi je devrais te croire ? demandes-tu, méfiante.

— T'as aucune raison de me croire sur parole, t'as raison. Mais s'il-te-plaît ne tire pas.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— La même chose que toi, je cherche de la bouffe.

Tu observes l'homme en face de toi, il doit avoir à peu près le même âge que toi. Il porte un sweatshirt gris qui a connu des jours meilleurs et il n'a pas l'air armé.

— Écoute, j'essaie de rejoindre Utopia, explique-t-il. Mais c'est super galère de survivre seul. Si t'as nulle part où aller, pourquoi tu viendrais pas avec moi ?

— Utopia ? C'est quoi ?

— Un refuge que le gouvernement a créé quand les zombies ont commencé à pointer le bout de leur nez. Un endroit tellement bien gardé qu'aucun groupe de pilleurs ni aucune horde de zombies n'arrivera à le submerger.

— Si un endroit pareil existait, on le saurait.

— Tu crois vraiment que c'est quelque chose que le gouvernement aurait crié sur les toits ? Imagine les émeutes que ça aurait causé.

— Et comment toi, tu serais au courant alors ?

— J'ai pillé la maison d'un haut gradé du gouvernement, meuf, dit-il avec un grand sourire fier. Le coffre était super dur à ouvrir, mais dedans il y avait plein de documents, dont des lettres qui parlaient de la création d'Utopia.

Tu réfléchis, c'est tentant de croire à l'histoire de l'inconnu, mais peut-être qu'il essaie juste de te rouler dans la farine. En plein conflit intérieur, tu continues de viser l'inconnu avec ton arc.

— Écoute, continu l'homme, j'ai une proposition à te faire...

L'inconnu passe la main dans son dos pour se saisir d'un objet. De là où tu es, tu n'arrives pas à voir de quoi il s'agit. Et s'il portait une arme sur lui ?

Tirer sur l'inconnu => Chapitre 47

Écouter la proposition de l'inconnu => Chapitre 54


Image du chapitre : The Last of Shibuya by TheEnderling (lien DeviantArt en commentaire)

Fuir ou Mourir - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant