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La jeune femme risque de ne pas survivre longtemps si tu lui refuses ce repas dont elle a bien besoin. Tu baisses ton arc avant de t'asseoir auprès du feu et de lui faire signe de te rejoindre.

— Il y a bien assez à manger pour nous deux, expliques-tu. Tu peux te joindre à moi.

L'inconnue te regarde avec méfiance, sans bouger.

— Qu'est-ce que tu veux en échange ? demande-t-elle sur la défensive. Hors de question que tu me touches.

— Je ne veux rien, si ce n'est profiter de ta présence.

La jeune femme ne semble pas convaincue pas ta réponse, mais elle s'assied tout de même lentement en face de toi. Quelques minutes plus tard, lorsque le lapin est enfin prêt, tu lui tends sa part de l'animal. Elle est tellement affamée qu'elle mord à pleines dents dans la viande, prenant à peine le temps de mâcher convenablement avant d'avaler.

— Comment t'appelles-tu ? demandes-tu.

— Amy.

— Ça fait longtemps que tu n'avais pas mangée ?

— Trois jours.

Tu pousses un soupir avant de continuer ton repas. Toi qui espérais pouvoir parler ce soir, c'est raté. Amy ne semble pas vouloir discuter à en juger par ses réponses courtes.

À peine avez-vous terminé de manger, que tu entends des pas se rapprocher. La jeune femme se remet aussitôt sur ses jambes, paniquée. Quant à toi, tu attrapes ton arc et encoches une flèche, prêt à te défendre.

— C'est comme ça que tu accueilles un vieil ami, gamin ?

Le visage épuisé de Virgile apparaît entre les arbres et tu ressens aussitôt de la joie et du soulagement. L'homme au crâne dégarni s'approche de vous, le bras gauche serré contre sa poitrine.

— Virgile ! t'exclames-tu. Tu as survécu, mais comment ?

Le quadragénaire se laisse tomber devant le feu, en face de toi, avant de pointer du doigts les restes de votre repas. Tu lui fais signe de se servir et il mord voracement dans la viande, tout comme Amy l'a fait plus tôt. La jeune femme, quant à elle, s'assied aussi loin que possible de vous deux, mais de façon à tout de même pouvoir profiter de la chaleur des flammes.

— J'étais en train de défendre le camp sur les remparts, explique-t-il la bouche pleine après que tu lui aies présenté Amy. On était plusieurs à s'être réuni là pour essayer d'empêcher que les zombies ne prennent le dessus.

Virgile s'interrompt un instant, le temps de reprendre une bouchée généreuse et tu attends la suite de l'histoire, suspendu à ses lèvres.

— J'ai vidé mon chargeur sur eux, mais réussir à viser la tête dans la nuit et à cette distance c'était impossible. J'ai essayé gamin, j'ai vraiment essayé, je te jure, mais ils ont fini par passer le portail et envahir le camp. Ils sont même montés sur les escaliers qui mènent aux remparts. Avec les autres, on a essayé de les repousser, mais ils étaient bien trop nombreux.

La voix du quadragénaire se brise sur ce dernier mot. Il lui faut un moment avant de réussir à reprendre la parole.

— J'ai appuyé sur la gâchette encore et encore, mais rien à faire. C'est seulement quand je suis arrivé à court de munitions que j'ai relevé la tête pour regarder le camp. C'est à ce moment-là que j'ai compris que c'était terminé, qu'on était fichus. Il n'y avait plus personne en vie, juste des cadavres morts et des cadavres vivants. Alors j'ai fui, comme un lâche.

À ces mots, ta propre honte se ravive. Après tout, toi aussi tu t'es enfui, mais bien plus tôt que Virgile qui est resté jusqu'à la dernière minute de la bataille.

— Les zombies étaient toujours en train d'essayer de monter les escaliers, alors j'ai pas eu le choix et j'ai sauté depuis les marches. Sauf que je suis plus tout jeune et que je me suis ramassé en beauté.

Pour ponctuer ses propos, il soulève délicatement son avant-bras gauche qui décrit un angle inquiétant.

— Une fois en bas de l'escalier, j'ai pris mes jambes à mon cou aussi vite que j'ai pu malgré la douleur. Une fois dans la forêt, j'ai continué à marcher. Je me suis dit qu'avec un peu de chance, d'autres personnes auraient réussi à s'échapper et que je tomberais sur eux. C'est là que j'ai vu ton feu et que je t'ai trouvé.

Le silence retombe entre vous. Amy, n'a pas cessée de regarder Virgile avec un air méfiant et une moue de dégoût.

— Tu n'as pas l'air de beaucoup m'aimer, jeune fille, fait-il remarquer.

— Je déteste les chauves, répond simplement Amy.

— Comme beaucoup de femmes, malheureusement, soupire Virgile en passant sa main sur son crâne dégarni.

Vous êtes tous les trois épuisés et décidez d'aller vous coucher tôt. Avant ça, tu fabriques rapidement une attelle de fortune pour Virgile, puis tu t'endors à même le sol.

***

Le lendemain matin, il te faut quelques secondes pour comprendre pourquoi tu te trouves au milieu d'une clairière et non pas dans la cabane avec Jake et Oncle Ted. Lorsque les souvenirs de l'attaque te reviennent en mémoire, tu dois combattre les larmes qui menacent de couler le long de tes joues.

Une fois certain que tu ne craqueras pas, tu te lèves pour saluer Virgile qui observe les cendres de votre feu. Amy est également présente, adossée à un arbre à la lisière de la forêt, loin de vous deux.

— J'ai réfléchis, gamin, déclare Virgile. Pourquoi on ne construirait pas un autre camp ? C'est du boulot, mais c'est mieux que de se balader de ville en ville sans fin.

— Mais on est que trois.

— Qu'est-ce qui vous dit que j'ai envie de rester avec vous ? intervient Amy.

— C'est plus sympa que de rester seule, non ? demandes-tu. En plus, sans vouloir te vexer, tu n'as pas l'air très douée pour trouver de la nourriture.

La jeune femme pince ses lèvres et croise les bras, mais elle ne répond pas. Même si elle ne l'a pas confirmé, tu sais qu'elle restera avec vous.

— Lorsqu'on a construit l'ancien camp, on était qu'une petite dizaine, reprend Virgile. Au fil du temps, les gens nous ont rejoints jusqu'à ce qu'on soit une petite centaine. Crois-moi, on finira par être plus nombreux.

L'idée de Virgile te plaît, tu t'es toujours sentie en sécurité au camp, du moins jusqu'à l'attaque de la horde. Et il a raison, vivre en nomade est dangereux en raison des morts-vivants et des groupes armés qui détroussent les voyageurs imprudents.

Tu décides donc de commencer par aller en ville avec Amy pour y récupérer le matériel de base nécessaire à votre survie. Virgile risque de vous ralentir ou même de vous coûter la vie en raison de son bras cassé, il vous propose donc de faire du repérage pour trouver un endroit parfait pour y établir votre nouvelle communauté.

Le jour est encore jeune lorsque vous atteignez les premiers immeubles de la cité la plus proche. Une fois dans les rues goudronnées, tu hésites sur l'endroit où commencer ton pillage.

— Et maintenant ? demande la jeune femme. On va où ?

Vous pourriez aller au centre commercial qui se trouve à une vingtaine de minutes d'ici. Là-bas, vous êtes sûr d'y trouver exactement ce que vous voulez en excellent état. Ou alors, vous pourriez fouiller les appartements alentours. Ils possèdent le matériel de base dont vous avez besoin, mais il vous faudra chercher dans plusieurs bâtiments avant de réunir tout ce que vous cherchez.

Chercher du matériel au centre commercial => Chapitre 65

Fouiller les appartements => Chapitre 66

Image du chapitre : Pixabay

Fuir ou Mourir - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant