Fuir ou Mourir - Histoire interactive

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— Tyler, il faut que tu continues sans moi.

Le jeune homme pleure désormais à chaude larme.

— Dis pas ça ! s'offusque-t-il. Ils ont peut-être un remède à Utopia.

— Arrête, c'est pas possible, tu le sais bien. Et puis, c'est trop tard, je serais transformé bien avant qu'on arrive là-bas.

Tyler te prend dans ses bras avant d'éclater en sanglot. Tu lui rends son étreinte, profitant une dernière fois de la chaleur de son corps.

— Et je peux même pas t'embrasser une dernière fois à cause de cette saleté d'infection.

Vous restez un long moment enlacé ainsi et Tyler ne semble pas prêt de te lâcher. À contrecœur, tu t'éloignes de lui en essayant de contrôler les larmes qui menacent de couler sur ton visage.

— Il faut que tu y ailles, il va bientôt faire nuit.

— On pourrait rester ensemble jusqu'à demain. Je suis pas obliger de partir maintenant...

— Ne sois pas idiot. C'est beaucoup trop dangereux, tu le sais bien.

— Je t'aime, dit-il d'une voix étranglée. Te rencontrer est de loin la meilleure chose qui me soit arrivée dans toute ma vie.

— Je sais. Moi aussi je t'aime et je suis heureux de t'avoir rencontré. Maintenant, fais-moi plaisir et va-t'en.

Tyler embrasse ton front, puis il se remet à courir en direction d'Utopia et tu te retrouves seul dans la forêt. Ne sachant pas trop quoi faire désormais, tu te mets à marcher dans la direction opposée.

***

Cela fait maintenant deux jours que tu as été mordu. Ton corps est brûlant et te démange affreusement. Et cette faim... Tu n'as jamais été aussi affamé de ta vie.

Ton corps a commencé à se putréfier à partir de la plaie et tu n'arrives plus à te déplacer aussi bien qu'auparavant. Ta démarche assurée d'antan et devenue lente et traînante, comme celle des zombies. Plus le temps avance, et plus tu as l'impression d'oublier des choses, à commencer par ton propre prénom. Il ne te reste plus beaucoup de temps avant de devenir un mort-vivant à part entière.

Tu sais que cette pensée aurait due t'attrister, mais cela fait un moment que tu ne ressens plus rien. À force de marcher, tu as fini par arriver devant une falaise. Tu n'es plus vraiment humain, mais tu le restes juste assez pour savoir que tu ne veux pas perdre le peu d'humanité qu'il te reste. Avec une chute pareille, ton crâne sera sûrement fracassé.

Le visage d'un homme te revient en mémoire. Tu ne sais pas qui il est, mais tu devines qu'il était important pour toi à une époque. Tu essaies de te souvenir de lui, mais ton cerveau a déjà commencé à s'atrophier et l'information est désormais perdue à jamais.

Tu grognes de frustration avant de te laisser tomber tête la première de la falaise.

Tu es mort

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Image du chapitre : Pixabay