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T'encombrer d'un blessé, un parfait inconnu qui plus est, pourrait signifier ton arrêt de mort. Sans un regard ni un mot pour le jeune homme, tu t'éloignes en direction de la sortie du supermarché.

— Meuf, t'es pas sérieuse... dis l'inconnu d'une voix suppliante. Par pitié, me laisses pas ici, je veux pas crever !

Tu l'ignores et continues d'avancer tout en glissant la précieuse carte dans ta poche arrière.

— Connasse ! s'écrie l'homme. J'espère que tu crèveras dans d'atroces souffrances !

Tu sors du magasin et montes les escalators éteints quatre à quatre. Une fois en haut des marches, tu peux voir trois zombies s'avancer lentement en direction de l'inconnu, attirés par les jurons qu'il n'a pas cessé de proférer à ton encontre.

Tu te dépêches de récupérer du matériel de camping, dont un sac de couchage qui te sera fort utile lors des nuits froides, avant de quitter le bâtiment en vitesse. Tu traverses le hall principal en faisant de ton mieux pour ignorer les hurlements de douleurs de l'inconnu.

Une fois à l'extérieur, profitant des dernières lueurs du soleil, tu ressors la carte pour l'étudier. Il va te falloir plusieurs semaines pour atteindre Utopia, mais si l'inconnu a raison, cela en vaudra largement la peine. Avec un léger sourire aux lèvres, tu te mets en quête d'un lieu où passer la nuit. Un long voyage t'attend dès demain.

***

Cela fait maintenant presque une semaine que tu marches en direction de l'ouest, prenant soin de rester cachée dans la forêt et fuyant comme la peste les zones autrefois densément peuplées. Alors que tu arrives devant une énième cité, en lisant la carte de l'inconnu, tu te rends compte avec horreur que la contourner risque de te prendre de nombreux jours, voir des semaines.

Finalement, tu décides de couper par la ville. Tu devras sûrement y passer la nuit, mais la traverser te fera gagner un temps considérable. Tu te déplaces aussi silencieusement et rapidement que possible, faisant des détours pour éviter les rares zombies que tu croises.

Au bout de quelques heures à traverser les rues désertes, tu commences à trouver la quasi-absence des morts-vivants étrange. Ce genre de ville était tellement peuplée durant l'âge d'or qu'ils en sont devenus de vrais nids à cadavres ambulants. S'il y'en a aussi peu, cela ne peut vouloir dire qu'une seule chose, quelqu'un a nettoyé cette cité des zombies qui la peuplaient.

Tu entends des pas derrière toi, ce n'est pas la démarche traînante des morts-vivants, mais le bruit de bottes de personnes bien vivantes. Tu fais volte-face, ton arc et une flèche encochée entre les mains. Devant toi se trouvent quatre hommes aux crânes rasés, tous en possession d'armes à feu.

— Mais qu'est-ce qu'on a là les mecs ? demande celui qui semble être le chef.

Tu tends ton arc, la peur glaçant ton corps. L'homme qui a parlé éclate de rire.

— Soit pas idiote. On est quatre et on est mieux armés que toi. Baisse ton arc.

La gorge nouée, tu baisses ton arme. Il a raison, en cas d'affrontement tu ne t'en sortiras pas vivante.

— C'est bien, salope, continu le chef. Maintenant, tu vas poser ton arc par terre et nous suivre gentiment. T'inquiètes pas, on va bien s'occuper de toi.

Un frisson de dégout parcourir ta colonne lorsque les quatre hommes commencent à te détailler de manière lubrique et à plaisanter sur ton physique. Il est hors de question que tu les suives !

Ils sont bien trop nombreux pour que tu puisses espérer les éliminer avant d'être tuée. Tu baisses ton arme et les quatre hommes se détendent légèrement. Profitant de ce moment de flottement, tu cours en direction de la ruelle adjacente.

Fuir ou Mourir - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant