Silver of Darkness Tome 2: La bataille d'Erebor [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 4} - 𝑇𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠

- C'était Bard! S'écria soudain un homme. C'est lui qui a fait fuir le dragon! Je l'ai vu comme je vous vois! Il lui a fait peur avec sa Flèche Noire.

La foule se mit soudainement à acclamer le batelier, qui avait pris une expression ennuyée.

- Non! C'est faux! Ça n'est pas moi, protesta Bard. C'est Isilya.

Il se tourna vers moi, et la foule s'écarta. Oh non...

- C'est elle qui a convaincu le dragon de partir, et il l'a écoutée! Continua il. Je n'ai fait que...

- Gagner du temps, complétai je. Et protéger la ville. Bard et Bain sont tous deux des héros. Si je n'avais pas réussi, ils l'auraient tué.

La foule se mit néanmoins à nous féliciter tous les trois. Bard et moi échangeâmes un regard complice. Il avait compris que cette histoire de pacte ne devrait jamais être mentionné.

- Et comment cela se fait il? Grogna Alfrid en se relevant pour faire face au groupe. Pourquoi ne pas l'avoir tué?

- Il faut savoir épargner des vies, rétorquai je. J'ai seulement fait en sorte qu'il y ait le moins de victimes possible.

Je n'énonçais qu'une partie de la vérité, évidemment. Les gens ignorèrent royalement Alfrid, mais celui ci m'attrapa brusquement par le bras pour m'entraîner derrière l'émeute.

- Je t'ai vue, cracha t'il. Je t'ai vue négocier avec le dragon. Il t'as promis gloire et richesses, c'est cela? Et tu l'as épargné pour honorer ta part du marché!

Je me dégageai violemment en lui lançant un regard noir. Où allait il se les chercher, ses idées débiles?

- Vous entendez? Reprit il plus fort. Notre sort ne l'importe aucunement! Je l'ai vue parler avec le monstre! Tout a été fait seulement à son avantage!

La foule s'était tue, ne sachant pas qui croire. Des murmures se firent entendre.

- Cette fille est louche, je l'avais senti depuis le début. Elle va nous détruire! C'est une...

Il ne finit pas sa phrase, car un coup dans la tête l'envoya à nouveau face contre terre.

- Avant d'ouvrir votre bouche, préparez votre discours, pour au moins tenter de lui apporter un peu de cohérence, lui dit Legolas d'une voix froide.

Il se tourna vers les habitants, qui baissèrent respectueusement leurs têtes.

- Et vous tous, écoutez donc le batelier, déclara l'elfe. Cet homme dit vrai. Elle vous a tous sauvés.

- Demandez vous aussi où est passé votre maître, ajouta Bard en croisant les bras.

- Il doit être loin, à l'heure qu'il est! Avec toutes nos richesses! S'écria la femme de tout à l'heure. Ça ne fait aucun doute. Tu dois le savoir! Accusa t'elle en pointant Alfrid du doigt. Tu as vidé les coffres avec lui!

- Mais non! Se défendit il. J'ai voulu l'en empêcher!

Exaspérée, j'eus presque pitié de lui.

- Voleur! Scanda la foule. Menteur! Pendez le!

- Non! Pensez aux enfants, supplia Alfrid en se précipitant vers Tilda.

Il attrapa la petite par le bras pour la placer devant lui. Elle me jeta un regard terrifié, et je me jetai aussitôt sur l'homme. Je l'attrapai par les cheveux et tirai brusquement, lui renversant la tête en arrière. Tilda en profita pour lui écraser le pied et se dégagea immédiatement.

- Retouches là encore, et c'est moi qui te pend. Par les cheveux, sifflai je à voix basse pour que lui seul m'entende.

- Dans la forêt Noire, ajouta Legolas en s'approchant.

- Au dessus du repère des araignées, précisai je.

Nous échangeâmes un léger sourire complice, le premier et sûrement dernier avant très longtemps.

Je repoussai l'homme, qui tomba dans les mains de la foule, qui voulut le pendre. Bard les en empêcha aussitôt, puis s'adressa au peuple. Je décidai que ça n'était plus mes affaires, et je partis vers le bord de l'eau dans un coin calme et silencieux.