Silver of Darkness Tome 2: La bataille d'Erebor [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 18} - 𝑉𝑖𝑐𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑜𝑢 𝑑𝑒́𝑠𝑒𝑠𝑝𝑜𝑖𝑟

Émerveillée, je regardai les oiseaux disparaître de ma vue.

- Vous croyez qu'on va gagner? Murmura Fili.

- C'est même certain, assurai je.

Legolas prit la place de Kili, puis lui et Tauriel m'aidèrent à avancer. Nous nous mîmes en marche vers la sortie de Ravenhill en passant par les galeries. Arrivés en haut, au point où j'avais rejoint Thorin tout à l'heure, nous trouvâmes un petit homme étendu sur les pierres.

- Bilbon! M'exclamai je en me dégageant des deux elfes pour me précipiter vers lui.

Grave erreur, car je m'écrasai lamentablement à côté du hobbit. J'étais encore trop faible pour faire des mouvements aussi vifs.

- Isilya... Les aigles... souffla Bilbon en ouvrant les yeux.

- Oui, ils sont là.

Le hobbit se releva péniblement et tourna la tête. Nous suivîmes son regard vers la falaise de glace: Thorin était debout, face à l'immense vallée où la bataille prenait fin. Soudain, il s'écroula.

- Non! S'écrièrent Fili et Kili en même temps.

Les deux nains et Bilbon commencèrent à gravir les escaliers pour rejoindre leur ami et oncle. Je voulus les suivre, mais Tauriel posa ses mains sur mes épaules.

- Laissez les faire leurs adieux seuls, me murmura t'elle.

Je restai immobile en compagnie de Tauriel, tandis que Legolas s'avançait vers le bord de la falaise pour regarder au loin. Alors, sans savoir pourquoi, je me mis à pleurer. Pendant de longues minutes, je laissai libre court à toutes les émotions traversées ces derniers jours.

Les elfes ne pleuraient pas, bien qu'ils ressentaient les émotions amplifiées. Mais moi, je n'étais pas normale. Les larmes inondèrent mes joues et brouillèrent ma vue, mais je me tournai vers la vallée. Je me passai une main sur le visage. Tous les orques avaient été tués. Les nains et hommes qui avaient combattu se relevaient, victorieux.

Victorieux. Mais à quel prix? Je songeai à Thorin, qui passait ses derniers instants. Au désastre et au massacre de Lacville et d'Erebor. Tous ces morts sacrifiés pour notre gloire. Tauriel me tapota l'épaule affectueusement et m'aida à me relever. Legolas regarda une dernière fois l'horizon, et il nous suivit sans dire un mot.

Nous prîmes rapidement le chemin de Dale. Une fois devant les portes de la ville,  je me mis aussitôt en quête d'un visage familier. Et parmi les habitants qui s'affairaient à nettoyer les rues, j'aperçus trois silhouettes enlacées. Je soupirai de soulagement tout en m'élançant vers Bard et ses enfants, ignorant la sensation de malaise qui m'envahissait.

- ISIL! Cria Tilda en me voyant.

Elle se jeta dans mes bras et nous nous mîmes à pleurer. Sigrid nous rejoignit bientôt et Bard et Bain s'arrêtèrent devant. Tauriel et Legolas s'approchèrent aussi.

- Vous êtes tous vivants, chuchotai je. On a réussi.

Tilda s'écarta légèrement et se remit à sangloter en voyant notre état à tous. Son père l'enlaça à son tour, et ils reprirent leur câlin familial sous mes yeux attendris. Puis Bain me tendit deux objets. Je pris dans mes bras ma dague elfique, et l'œuf noir et argent, qui était intact et brillant. Je remerciai avec sincérité les trois enfants.

- Bain, tu peux garder la dague, déclarai je en lui redonnant l'arme.

Bard gratifia son fils d'un regard de fierté, puis nous nous éloignâmes. Tauriel se mit à chercher les nains, et Legolas son père. Je ne pus m'empêcher de sourire, et ce fut avec enthousiasme que je commençai à aider les villageois à s'installer et à réparer la ville.